epidémiologie moléculaire des hépatites virales b, c et delta ...sont intéressées à...
TRANSCRIPT
UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU ---------------
UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE
SCIENCE DE LA VIE ET DE LA TERRE
(UFR/SVT)
Mémoire Présenté
Par : Folly ANYOVI
Pour l’obtention du Master II
de Biologie Moléculaire et de Génétique Moléculaire Appliquées
de l’Université de Ouagadougou
SUR LE THEME:
Epidémiologie Moléculaire des Hépatites
Virales B, C et Delta au Togo
Soutenu le…………………. devant le jury composé de :
Président : Prof Yves TRAORE, Professeur Titulaire, Université de Ouagadougou
Membres : Prof Jacques SIMPORE, Professeur Titulaire, Université de Ouagadougou
Dr Serge DIAGBOUGA, Maître de Recherche,IRSS (Directeur de Mémoire)
Prof Stéphane CHEVALIEZ, Professeur, Université de Paris-Est (Co-Directeur)
LABORATOIRE DE BIOLOGIE
MOLECULAIRE ET DE GÉNÉTIQUE
MOLÉCULAIRE (LABIOGENE)
N° d’Ordre .............................../LABIOGENE
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page i
Préface du Coordonnateur du Master BIOGEMA
De nos jours, les connaissances avancées en génétique et biologie moléculaires sont
incontournables pour conduire des études de hautes valeurs ajoutées en sciences biologiques.
Les outils de la Biologie moléculaire ont permis d’accomplir de grands progrès dans le domaine
du diagnostic, de la pharmacie, de la thérapeutique, de l’agriculture et même dans l’aide à la
justice par l’identification humaine. Les Universités et les laboratoires de recherche des Pays
membres de l’UEMOA dans leur grande majorité, restent arrimés aux pays et laboratoires de
recherche du Nord pour leurs besoins en recherches et activités en génétique et biologie
moléculaires. Cet état de fait est lié au déficit en personnel qualifié et le manque de ressources
financières et matériel pour conduire les recherches en local in situ. Cela a pour conséquence,
une non maîtrise de la finalité ainsi que de l’utilisation des résultats et produits des recherches
que nous conduisons, une surenchère du coût des examens et des études en biologie et génétique
moléculaires. Un autre corollaire et non des moindres de cet état de fait est la fuite de capitaux
mais également la fuite des cerveaux car les étudiants les plus compétents envoyés dans les pays
du Nord ont tendance à y rester.
Le master en Biologie Moléculaire et en Génétique Moléculaire Appliquées (BioGeMA) a pour
but de combler le vide constaté dans l’expertise en génétique et biologie moléculaires par la
mise à disposition des pays de l’espace UEMOA, de personnels qualifiés, de haut niveau de
compétences pour conduire des études et recherches en génétique et biologie moléculaires.
Le master BioGeMA est :
Un Master à dimension sous-régionale
Géré par un réseau de chercheurs et praticiens en génétique et biologie
moléculaires
Soutenu par une plateforme technologique sous-régionale à LABIOGENE
Ce Master a pour objectif de former des biologistes, des pharmaciens, des vétérinaires et
des médecins biologistes capables d’effectuer des diagnostics biomoléculaires dans des
centres hospitaliers et d’élaborer des études d’investigations dans des structures de
recherches. En outre, il ouvrira la porte d’études doctorales aux meilleurs étudiants pour
permettre la formation de chercheurs et d’enseignants-chercheurs afin d’assurer la
relève du corps enseignants, la constitution d’une masse critique d’experts africains et la
mise en place d’un véritable réseau africain de recherche dans le domaine ci-dessus cité.
Professeur Jacques SIMPORE
Professeur Titulaire de Biologie Moléculaire
et de Génétique Moléculaire UFR/SVT -
École Doctorale Sciences et Technologie
Université de Ouagadougou – Burkina Faso
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page ii
DEDICACE
Je dédie ce travail,
A la mémoire de mon Papa ANYOVI Théodore, que la terre te soit légère ;
A Madame Marie-Hélène VALERO, merci pour tout ce que vous avez fait pour moi. Encore
une fois, merci du fond de cœur ;
A la famille SOMBIE ;
A tous les techniciens du laboratoire de virologie d’Henri Mondor, spécialement à vous
Sandrine Rallier, Vincent P.;
Aux patients de l’ONG ASADH ;
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page iii
REMERCIEMENTS
Au Pr Jean Michel PAWLOTSKI, Professeur titulaire, Directeur du laboratoire de
Virologie, Bactériologie-Hygiène, Mycologie-Parasitologie Centre National de Référence des
Hépatites B, C et delta & Inserm U955 pour avoir accepté de nous accueillir dans son
laboratoire. Merci Professeur Jean Michel.
A Pr Stéphane CHEVALIEZ, Maître de Conférences des Universités-Praticien Hospitalier,
Directeur Adjoint du laboratoire de Virologie, Bactériologie-Hygiène, Mycologie
Parasitologie et du Centre National de Référence des Hépatites B, C et delta. C’est l’occasion
pour moi de vous remercier pour l’attention particulière que vous avez porté à ce travail. En
acceptant de diriger ce travail vous n’avez ménagé ni votre temps, ni vos ressources pour sa
bonne marche et vos conseils m’ont été très utiles. Votre amour du travail bien fait sont
louables. Veuillez accepter ma reconnaissance.
Au Pr Yves TRAORE, Professeur titulaire, Université de Ouagadougou. Malgré vos
multiples occupations, vous avez accepté de présider ce jury. Cette disponibilité pour la cause
scientifique que nous trouvons auprès de vous exalte notre admiration. Recevez l’expression
de notre profonde gratitude.
Au Dr Serge DIAGBOUGA, Le privilège que vous accordez aux étudiants de vous aborder
sans protocole et votre simplicité nous ont beaucoup marqué. En acceptant dirigé ce faire
travail, vous nous faites un grand honneur et nous vous en sommes extrêmement
reconnaissant.
Au Pr Jacques SIMPORE, Professeur titulaire, Coordonnateur du Master BIOGEMA,
Recteur de l’Université Saint Thomas d’Aquin. Malgré vos multiples occupations, vous avez
accepté la direction de ce Master. Cette disponibilité pour la cause scientifique que nous
trouvons auprès de vous exalte notre admiration. Recevez l’expression de notre profonde
gratitude.
A Alexandre SOULIER et Lila POITEAU, merci pour tous ceux que vous m’avez appris
en seulement six mois, malgré vos emplois du temps chargés. Merci du fond de cœur.
Dr Simplice D. KAROU, Cyrille BISSEYE, DJIGMA W. F., D. OUERMI, REBECCA
W. COMPAORE et à la première et deuxième promotion du Master II de BioGeMA. Merci
A l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) pour le soutien financier
du master BioGeMa à travers le programme PACER2.
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page iv
RESUME
Introduction :
Les infections aux virus des hépatites B, C et D sont de réels problèmes de santé publique en
Afrique. L'infection persistante aux virus des hépatites B et C est un facteur de risque au
développement de la cirrhose et du carcinome hépatocellulaire (CHC). L’association des
facteurs viraux, tels que la charge virale et les génotypes se sont révélés être liés à la
pathogenèse du carcinome hépatocellulaire et à la réponse aux traitements. Peu d’études se
sont intéressées à l’épidémiologie moléculaire du VHB, VHC et VHD au Togo. L’objectif de
cette étude est de déterminer la prévalence et l’épidémiologie moléculaire des hépatites B, C
et D au Togo.
Méthodes : Cette étude menée à L’ONG ASADH (Association Sauvons l’Afrique Des
Hépatites) en collaboration avec le laboratoire African Institute of Molecular Biology and
Immunology Research (AIMBIR) à Lomé-Togo et L’Institut Mondor de Recherche
Biomédicale « IMRB » en France a concerné 573 sujets. Parmi ces derniers, 520 avaient un
TRD (Test Rapide d’Orientation du Diagnostic) positif pour la détection de l’AgHBs et 53
sujets avaient un TRD positif pour la détection des anticorps anti-VHC. Les techniques de la
sérologie automatisée, la RT-PCR, la PCR ont été utilisés respectivement pour comparer la
performance des TRD et la quantification des acides nucléiques (ARN et ADN) chez les
sujets positifs à la sérologie automatisée. Le séquençage et la phylogénie ont été utilisés pour
la détermination des génotypes.
Résultats : L'étude a montré une concordance des résultats pour la détection de l’AgHBs ou
des anticorps anti-VHC à partir de sang capillaire à l’aide de TRD (respectivement, ABON®
HBV et ABON® HCV) par comparaison à une méthode EIA (référence) à partir de sérum
prélevé au pli du coude. Pour la détection de l’AgHBs, 14 (2,4%) échantillons étaient
discordants : 6 patients étaient AgHBs-négatif en EIA avec un TRD positif et 8 patients
étaient AgHBs-positif en EIA avec un TRD négatif. Parmi les échantillons sérodiscordants, 6
avaient un ADN du VHB détectable : 1 parmi les EIA négatifs TRD positifs (2,0 Log UI/mL)
et 5 parmi les EIA positifs TROD négatifs (1,3 à 6,5 Log UI/mL). En ce qui concerne la
détection des anticorps anti-VHC, 50 (8,7%) échantillons étaient discordants : 7 patients
étaient séronégatifs en EIA avec un TRD positif et 43 patients étaient séropositifs en EIA
avec un TRD négatif. Parmi les échantillons sérodiscordants, 4 avaient un ARN détectable : 2
parmi les EIA négatifs TDR positifs (respectivement 2,5 et 5,1 Log UI/mL) et 2 parmi les
EIA positifs TDR négatifs (respectivement 1,1 et 6,6 Log UI/mL).
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page v
Parmi les 573 patients inclus, 523 (91,3%) étaient AgHBs-positifs (associés à la présence des
anticorps anti-HBc totaux). La majorité des patients (88,3%) avait un ADN du VHB
détectable, seuls un tiers avaient une charge virale supérieure à 2000 UI/mL (i.e ≥3,30 Log
UI/mL). Tous les patients étaient infectés par un génotype E.
Parmi les 523 patients AgHBs-positif, 98 (18,7%) patients avaient des anticorps dirigés contre
le VHD. Environ un tiers des individus séropositifs pour le VHD avait un ARN du VHD
détectable. La charge virale moyenne était de 3,40±1,60 Copies/mL. Le génotype viral a été
déterminé chez 53 des 55 patients ayant un ARN détectable. Tous les sujets sauf 3 étaient
infectés par un génotype 1. Les trois autres patients (5,7%) étaient infectés par un génotype 5.
Parmi les patients avec un ratio compris entre 1 et 8, tous sauf un avaient un ARN
indétectable.
La majorité des patients (83,9%) avait un ARN du VHC détectable avec une charge virale
moyenne de 5,30±1,00Log UI/mL. Une charge virale ≥800 000 UI/mL était observée chez
environ un tiers des patients. Le génotype viral a été déterminé chez 41 des 50 patients avec
un ARN du VHC ≥3 Log UI/mL. Les génotypes 2 et 1 étaient les plus fréquemment isolés et
représentaient respectivement, 73,2% et 17,1%. Le sous-type n’a pu être déterminé chez 20
des souches de génotypes 2, suggérant l’existence de nouveaux sous-types non encore décrits
dans la littérature.
Conclusion : Dans cette étude nous confirmons la prédominance des génotypes E du VHB,
génotype 2 du VHC et du génotype 1 et 5 du VHD au Togo mais mettons aussi en évidence
pour la première fois au Togo à notre connaissance l’existence d’un nouveau sous-type du
génotype 2 du VHC au Togo.
Mots clés : VHB, VHD, VHC, RT-PCR, Génotype, Phylogénie, Population, Togo.
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page vi
ABSTRACT
Introduction: Infections with hepatitis B, C and D are real public health issues in Africa. The
persistent infection with hepatitis Band C is a risk factor for the development of cirrhosis and
hepatocellular carcinoma (HCC). The association of viral factors, such as viral load and
genotypes were found to be linked to the pathogenesis of hepatocellular carcinoma and
response to treatment. Few studies have investigated the molecular epidemiology of HBV,
HCV and HDV in Togo. The objective of this study was to determine the prevalence and
molecular epidemiology of hepatitis B, C and D in Togo.
Methods: This study has happened in NGOs ASADH (Association Of Hepatitis Saving
Africa) with collaboration with Laboratory African Institute of Molecular Biology and
Immunology Research (AIMBIR) in Lome-Togo and the Mondor Institute of Biomedical
Research "IMRB" in France. 573subjects has involved, of these, 520 were positive TRD for
detection of HBsAg and 53 subjects had a positive TRD for the detection of anti-HCV
antibodies. Techniques of automated serology, RT-PCR, the PCR were respectively used to
compare the performance of TRD and quantification of nucleic acids (RNA and DNA) in
positive subjects automated serology. The sequencing and phylogeny were used for the
determination of genotypes.
Results : The study showed a concordance of results for the detection of HBsAg or anti-HCV
antibodies from capillary blood using TRD (respectively ABON® HBV and HCV ABON®)
compared to an EIA method (reference) from serum collected at the elbow crease. For the
detection of HBsAg, 14 (2.4%) were discordant samples: 6 patients were HBsAg-negative in
EIA with a positive TRD and 8 patients were HBsAg-positive in EIA with a negative TRD.
Among discordant samples, 6 had a detectable HBV DNA: 1 within Positive Negative TRD
EIA (log 2.0 IU/mL) and 5 among the EIA positive negative TRD (1.3 to 6.5 log IU/mL). As
regards the detection of anti-HCV antibodies, 50 (8.7%) were discordant samples: 7 patients
were negative in EIA with a positive TRD and 43 patients were positive in EIA with a
negative TRD. Among the discordant samples had detectable RNA 4 2 TDR positive from
negative EIA (respectively 2.5 and 5.1 log IU/mL) and 2 among the EIA positive negative
TDR (respectively 1.1 and 6.6 Log IU/mL). Among the 573 patients enrolled 523 (91.3%)
were HBsAg-positive (associated with the presence of total anti-HBc). The majority of
patients (88.3%) had a detectable HBV DNA, only a third had a viral load greater than 2000
IU/ml (ie ≥3,30 Log IU/mL). All patients were infected with a genotype E.
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page vii
Among the 523 HBsAg-positive patients, 98 (18.7%) patients had antibodies against HDV.
About a third of seropositive individuals HDV had a detectable HDV RNA. The average viral
load was 3,40 ±1,60 log copies/ml. The viral genotype was determined in 53 patients of 55
patients with detectable RNA. All subjects except 3 were infected with genotype 1. The other
three patients (5.7%) were infected with genotype 5. Among patients with a ratio of between1
and 8, all but one had undetectable RNA. The majority of patients(83.9%) had detectable
HCV RNA with a mean viral load of 3,40±1,60 logIU/ml. A viral load ≥800000IU/ml was
observed in approximately one third of patients. The viral genotype was determined in 41
patients of 50 patients with an HCV RNA≥3 LogIU/ml. Genotypes 2 and 1 were the most
frequently isolated and represented respectively 73.2% and 17.1%. The subtype could not be
determined in 20 genotypes 2 strains, suggesting the existence of new subtypes not yet
described in the literature.
Conclusion: In this study we confirm the prevalence of HBV genotypes E, HCV genotype 2
and genotype 1 and 5 of VHD in Togo but also high light for the first time in Togo to our
knowledge the existence of a new subtype genotype 2 HCV in Togo.
Key words: HBV, HDV, HCV, RT-PCR, Genotyping, Phylogenic, Population, Togo.
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page viii
Table des matières
PREFACE DU COORDONNATEUR DU MASTER BIOGEMA ............................................ i
DEDICACE ................................................................................................................................ ii
REMERCIEMENTS ................................................................................................................. iii
RESUME ................................................................................................................................... iv
TABLE DES MATIERES ......................................................................................................... v
SOMMAIRE ............................................................................................................................. vi
LISTE DES FIGURES………………………………………………………………….……vii
LISTE DES TABLEAUX……….………………………………………………………..…viii
LISTE DES ABREVIATIONS….………………………………………………………..…xiv
INTRODUCTION………………...………….………………………………………………xv
1.REVUE BIBLIOGRAPHIQUE……… ..……………………………………….…………...4
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE……...… ..……………………………………….…………...4
1.1VIRUS DE L’HEPATITE B…..………………………………………………..…………..4
1.1.1 Le virus……………………………….…………………………….……………………4
1.1.2 Structure et organisation génétique du virus….……………………..…………………...4
1.1.3 Protéines virales…………………………………………………..……………………...5
1.1.3.1 Polymérase…………………………….………………………..……………………...5
1.1.3.2 AgHBc et AgHBe.…….…………………......……………...…..…………….……….5
1.1.3.3 Protéines de surface.……………………………...………...…………….……………6
1.1.3.4 Protéines de l'AgHBx…….……………………………………...……….……………6
1.1.4 Cycle viral..…………………………………………………….………………..……….6
1.1.5 Variabilité génétique..…………………………………………………….....…………...7
1.1.5.1 Génotypes.……………………………………………………………….…...………...7
1.1.5.2 Distribution en quasi espèces…………………………………………………………..9
1.1.6 Epidémiologie...…………………………...……………………………….……….......10
1.1.7 Différents mode de transmission……………………………………………..………....11
1.1.8 Diagnostic……………...……………………………………………………………….12
1.1.8.1 Marqueurs virologiques de l'hépatite B……………………………………………....12
1.1.8.2Utilisation pratique des TRD pour le dépistage, le diagnostic des hépatites virales
B…………………………………………………………………………………………...….13
1.1.9 Traitement et Prévention……………………..…………..…………...…………….….14
1.2 VIRUS DE L’HEPATITE D…..…….…………………………………………………....14
1.2.1 Le Virus….…………………………………….……………………………..………....14
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page ix
1.2.2 Structure du virus et organisation génétique…………………………………………....15
1.2.3 Antigène delta…………………………………………………………………..…...….15
1.2.4 Cycle viral du VHD..……………………………………………………………...……16
1.2.5 Epidémiologie.……………………………………………………………………….....16
1.2.6 Variabilité génétique....………………………………………………....…………...….17
1.2.7 Diagnostic ………………………………………………...…………..……………..…17
1.2.7.1 Diagnostic de l’hépatite D aiguë……………….……………………………………..17
1.2.7.2 Co-infection VHB-VHD……………………………..……………………………….17
1.2.7.3 Surinfection VHB-VHD…………………………………..………………………….18
1.2.7.4 Diagnostic de l’hépatite chronique D………………………..……………………….18
1.2.8 Traitement….……………………………………………..…………………………….18
1.3 VIRUS DE L’HEPATITE C….……………………………………….………..…...……19
1.3.1 Le virus…………………………………………………………….……………….…..19
1.3.2 Structure et organisation génétique…….………………………….….………………...19
1.3.3 Organisation génome et protéines structurales .………………….…………………….19
1.3.4 Cycle viral…………………………………….…………...……….……...……………20
1.3.5 Variabilité génétique…………………………….……………….……………………..21
1.3.5.1 Génotypes et sous-type du VHC………………………………….………………..…22
1.3.5.2 Distribution en quasi-espèce du VHC………….…………………...…………….…..23
1.3.6 Epidémiologie…………………………………….…………………………..………...23
1.3.7 Modes de transmission………………………………………..…..…….………………24
1.3.8 Diagnostic……………………………………………………..……..…………………24
1.3.8.1 Diagnostic sérologique…………………………………………….………..………...24
1.3.8.2 Test de détection et de quantification de l'ARN……………….…….……….………25
1.3.8.3 Détermination du génotype du VHC……………………………….………………...25
1.3.8.4 Détection et quantification de l’antigène de capside……………….…….……….….26
1.3.8.5 Détermination du profil de résistance génotypique………………….………….……26
1.3.9 Traitement…………………………………………………………...….………..……..27
1.3.10 Prévention………………………………………………………………...….………..27
2. OBJECTIF DU MEMOIRE……………………………………………….……….………27
3. MATERIELS ET METHODES……………………………………………………………29
3.1 Cadre d’étude…………………………………………………………………....………..31
3.2 Type et période d’étude…………………………………………..…….…………………31
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page x
3.3 Matériels et réactifs de Laboratoire………………………………………...….…………31
3.4 Méthodes d’études……………………………………………………….……………….31
3.4.1 Population étude…………………….……………………………..……….…………...31
3.4.2 Critère d'inclusion………………………….………………………….………………..32
3.4.3 Critère d'exclusion………………………………………………………..……………..32
3.4.4 Paramètre d'études et recueil des données…………………………………………..….32
3.5 Méthodes virologiques…..……………………………………………………...………...32
3.5.1 Marqueurs sérologiques du VHB, VHD et VHC……………………...….…………….32
3.5.2 Principe des Tests Rapide d'Orientation de Diagnostic (TROD) ABON.………….…..33
3.5.3 Principe des tests qualitatifs sur VITROS Immunodiagnosticpour la quantification de
l'AgHBs et de l'antigène de capside du VHC…………………….………….…………….….34
3.5.4 Principe de la sérologie sur ARCHITECT i* System……………………..……………35
3.5.5 Principe de méthode ELISA pour la détection des anticorps anti-VHD.………….……35
3.6 Marqueurs Moléculaire du VHB, VHD et du VHC………………………………………36
3.6.1 Technique de quantification des acides nucléiques………………………………….…36
3.6.2 Principe de la technique de détection-quantification de l’ADN du VHB à l’aide de la
plate-forme de PCR en temps réel CAP/CTM (Roche)………………………...………….…36
3.6.3 Principe de la détection-quantification de l’ARN du VHC à l’aide de la plate-forme de
PCR en temps réel m2000 (Abbott)…………………..……………………...……………….37
3.6.4 Principe de la détection-quantification de l’ARN du VHD à l’aide de la plate-forme de
PCR en temps réel m2000 (Abbott)………………………………………..………………....37
3.7 Détermination des génotypes viraux…………………………….………………………..38
3.7.1 Principes………………………………………………………………………………...38
3.7.2 Principe de l’extraction des acides nucléiques……......…………………………..…….38
3.7.3 Principe de la RT-PCR one step.…..………………...………………..…………..……39
3.7.4 Principe de la PCR nichée…..………………………...………………………..…….…39
3.8 Visualisation des produits d’amplification…………..………………………….………..39
3.9 Purification des acides nucléiques……..………………………………...……….………39
3.10 Principe du séquençage par la méthode de SANGER…..………………………………39
3.11 Analyse des séquences nucléotidiques...………………………………………………...40
3.12 Détermination des génotypes du VHB………...………….………………….………….40
3.13 Détermination des génotypes du VHD….…………..……..……………………………40
3.14 Détermination des génotypes du VHC……….………….…..………………………….41
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page xi
4. RESULTATS………………………………………………………………………………43
4.1 Caractéristiques démographiques de la population……………………………………….43
4.2 Performances des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD)……………………..44
4.3 Hépatite B…………………………………………………………………………...……45
4.4 Hépatite D...……………………………………………………………………………....46
4.5 Hépatite C…………………………………………………………………...……………46
4.6 Coïnfections……………………………………….………………..………...…………..48
5. DISCUSSION ……………………………………………………………………………..51
6. CONCLUSION ET PERSPECTIVE………………………………………………………54
7. REFERENCE …………………………………………………………………...…………56
8. ANNEXES……………………………………………………………………………..…..62
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page xii
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Représentation schématique du génome du VHB……..……………...……………..5
Figure 2: Cycle cellulaire du VHB……………………………..……………..……………….7
Figure 3 : Arbre phylogénique du VHB montrant les principaux génotypes du VHB notés de
A à H…………………………………………………………………………………………...9
Figure 4 : Prévalence de l’infection de VHB dans le monde……..……………..……………10
Figure 5 : Les domaines fonctionnels de S-HDAg et L-HDAg……..………….…………….16
Figure 6 : L'hépatite D virus cycle de vie dans les hépatocytes en présence du virus de
l'hépatite B……………………………...………………………………….………………….17
Figure 7 : Organisation du génome du virus de l'hépatite C…………..….…………………..20
Figure 8 : Cycle de multiplication du VHC……………………………..……….…………..22
Figure 9 : Epidémiologie du VHC…….…………………………………...…………………24
Figure 10 : Exemple du test ABON® HCV………………………………..…….…………..34
Figure 11 : Analyse phylogénique du gène codant la polymérase de 167 souches du VHB
isolées des patients Togolais avec des souches de référence des différents génotypes du VHB
disponibles dans les banques………………………………………………………………………………………………47
Figure 12 : Analyse phylogénique des séquences nucléotidiques de la région R0 du VHD
isolés dans la population Togolaise par comparaison à des séquences de référence disponibles
dans les banques………………………………………………………………………………52
Figure 13 : Titre de l’antigène de capside du VHC (AgC, Log fmol/L) en fonction de
génotypes……………………………..………………………………………………………48
Figure 14 : Analyse phylogénique d’une portion du gène NS5B codant l’ARN polymérase
ARN dépendante de 30 souches par comparaison avec des souches de génotype 2 des
différentes sous types disponibles dans les banques…………………………………………………………………49
Figure 15 : Corrélation des titres de l’AgHBs mesurés par la plate-forme Architect (Abbott)
avec les valeurs mesurées sur les mêmes échantillons avec la plate-forme de PCR en temps
réel CAP/CTM96 (Roche) chez 462 patients………………………………………………...49
Figure 16 : Corrélation des valeurs d’antigène de capside du VHC (AgC) mesurées par la
plate-forme Architect (Abbott) avec les valeurs mesurées sur les mêmes échantillons avec la
plate-forme de PCR en temps réel m2000 (Abbott) chez 49 patients………………………...49
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page xiii
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Fonction des différentes protéines structurales (C, E1, E2) et non structurales (p7,
NS2, NS3-4A, NS4B, NS5A, NS5B)…………...…………………………………………....20
Tableau II: Caractéristiques sociodémographiques de la population d’étude………..……....43
Tableau III : Performance du test rapide ABON® HBV pour la détection de l’AgHBs par
comparaison à la méthode EIA (référence)……………………………………………..…....44
Tableau IV : Performance du test rapide ABON® HCV pour la détection des anticorps anti-
VHC par comparaison à la méthode EIA (référence)………………………………………...45
Tableau V : Caractéristiques virologiques des patients AgHBs-positif…………………...….45
Tableau VI : Caractéristiques virologiques des patients séropositifs pour le VHD………..…46
Tableau VII : Caractéristiques virologiques des patients séropositifs pour le VHC…….…...47
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page xiv
LISTE DES ABREVIATIONS
aa : Acide aminé
Ac: Anticorps
Anti-HBs : Anticorps dirigé contre la protéine de la surface
Anti-HBc : Anticorps dirigé contre la protéine du core
ALT : Alanine amino-transférase
AgHBs: Antigène de Surface
ADN: Acide désoxyribonucléique
ADNc: complémentaire
ADNccc: covalently closed circular
ADN-RC : relâché circulaire
Ag: Antigène
ARN: Acide ribonucléique
ARNm : Acide ribonucléique messager
CHC : Carcinome Hépatocellulaire
DHBV : Duck Hepatitis B Virus (virus de l’hépatite B du canard)
ELISA: Enzyme linke dimmunosorbent assay
IgG: Immunoglobuline G
IgM: Immunoglobuline M
Kda: Kilodalton
MEIA : Micro particle Enzymo-Immuno-Assay
ONG ASADH : Organisation Non Gouvernementale Association Sauvons l’Afrique Des
Hépatites
PCR: Polymerase chain reaction
VHB : Virus de l’Hépatite B
VHC : Virus de l’Hépatite C
VHD : Virus de l’hépatite D
γ-GT : Gamma glutamyl-transférase
RIA : Radio Immunology Assay
RT-PCR : Reverse transcription polymérase chaine réaction
CNR : Centre national de référence
TDR: Test d'Orientation de Diagnostic
YMDD: Tyrosine-Methionine-Aspartate-Aspartate
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page xv
INTRODUCTION
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 1
INTRODUCTION
Les hépatites virales infectent plusieurs centaines de millions d’individus à travers le monde
et constituent un problème majeur de santé publique (Escobedo-Melendez et al., 2014). Les
hépatites virales sont une cause importante de morbi-mortalité à travers les infections aiguës
mais surtout les infections chroniques. Les infections chroniques sont une cause de cirrhose et
de carcinome hépatocellulaire, entrainant chaque année plus d’un million de décès (Parkin et
al., 2006). Il existe aujourd’hui cinq virus qui peuvent être responsables d’hépatites virales,
dont la propriété commune est d’infecter les hépatocytes : virus de l’hépatite A (VHA), virus
de l’hépatite B (VHB), virus de l’hépatite C (VHC), virus de l’hépatite D (VHD) et virus de
l’hépatite E (VHE).
Selon les données de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le Togo fait partie des
zones de fortes endémicités avec des séroprévalence de 2% pour le VHC et entre 8% et 20%
pour le VHB (OMS, 2010). Très peu d’études ont été consacrées aux hépatites virales au
Togo (Agbenu et al., 2008). Lorsqu’elles existent, ces études concernent des groupes
d’individus spécifiques et sont basées uniquement sur le sérodiagnostic. Chez les donneurs
de sang par exemple, la prévalence de l’AgHBs est de 3,90% et celle des anticorps anti-VHC
est de 2,30% (Rapport CNTS, 2010) ; aucune étude d’épidémiologie moléculaire n’est
disponible. C’est la raison pour laquelle l’objectif principal de ce travail était d’évaluer la
distribution des génotypes des hépatites B, C et delta au Togo au sein de la population
générale.
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 2
REVUE
BIBLIOGRAPHIE
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 3
1. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1 VIRUS DE L’HEPATITE B
1.1.1 Le Virus
L’antigène Australia dénommé également l’antigène de surface (AgHBs) a été découvert dans
les années 60 par Baruch S. Blumberg. La caractérisation et le clonage du génome ont permis
l’identification du virus de l’hépatite B (VHB) comme un prototype de la famille des
hepadnaviridae (Howard et al., 2014). Le VHB est le plus petit virus à ADN capable
d’infecter l’homme. C’est un virus enveloppé, avec un génome d’environ 3200 paire de bases.
Le génome est composé d'ADN circulaire partiellement double brin, qui est formé de quatre
phases ouvertes de lecture (ORF) partiellement chevauchantes : les phases préS/S, préC/C, P
et le gêne X qui code respectivement les protéines de surface, la protéine de capside et la
protéine HBe, l’ADN polymérase virale et la protéine X (Chevaliez et Pawlotsky, 2008).
1.1.2 Structure et organisation génétique du virus
La particule infectieuse mature d’un diamètre d’environ 40 nm connue sous le nom de
particule de Dane, a une structure isocaédrique formée par l’antigène de capside (AgHBc).
L’enveloppe est le lieu d’ancrage des glycoprotéines de surface qui se présentent sous trois
formes (Figure 1): L pour large, M pour medium et S pour small qui partagent un domaine C-
terminal commun, l’antigène de surface du VHB (AgHBs). Ce polypeptide, de 24 kDa est
intimement lié à un lipide ayant quatre ou cinq hélices transmembranaires qui se trouve sous
deux formes, glycosylées et non glycosylées (Gilbert et al.,2005). Le génome du VHB a
structurellement évolué en une organisation génétique compacte minimale avec un ADN
circulaire partiellement double brin composé d'un brin (-) complet et un brin (+) incomplet,
maintenus dans la configuration circulaire par leurs régions d'extrémités cohésives contenant
deux séquences de 11 nucléotides répétées (DR1 et DR2). Les DR sont essentiels à la
réplication virale. L’autre caractéristique est la présence de la polymérase virale, liée de façon
covalente à l’extrémité 5’ du brin de polarité négative. On note également la présence d’une
redondance “r“ de 9 nucléotides qui permet de former un triplex avec une séquence courte
d’ARN de 17 nucléotides (Howard et al., 2014).
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 4
Figure 1: Représentation schématique du génome du VHB (Deny et Zoulim, 2010).
1.1.3 Protéines virales
1.1.3.1 Polymérase (Pol)
Le gène P est le plus grand gène du VHB, il chevauche entièrement l’ORF S mais aussi une
partie des ORFs C et X. Ce chevauchement est très important car une simple modification
nucléotidique dans cette région pourra avoir un impact sur un ou deux gènes. La polymérase
virale est une protéine d'environ 850 acides aminés (aa) qui possède les activités suivantes:
polymérase ARN-dépendante (reverse transcriptase), polymérase ADN-dépendante
(réplication) et RNase H (Radziwill et al., 1990). La polymérase est la principale cible des
antiviraux directs que sont les analogues nucléos(t)idiques (tenofovir et entecavir). Le motif
YMDD est le site catalytique de la polymérase. L'ORF P contient quatre domaines distincts :
la protéine terminale, l’espaceur, la transcriptase inverse et le domaine RNAse H (Howard et
al., 2014).
1.1.3.2 AgHBc et AgHBe
Le gène C code 2 protéines : la protéine de capside (ou AgHBc) et la protéine précore,
précurseur de l’antigène sécrété HBe. L’antigène de capside est la protéine structurale de la
capside. Cette phosphoprotéine possède une extrémité C-terminale basique riche en résidus
arginine permettant sa liaison à l’ADN viral. De plus, l’initiation de la traduction en 5’ de la
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 5
séquence préC située en amont du gène C aboutit à la synthèse d’une protéine précore. La
présence de cette séquence supplémentaire en position N-terminale de la protéine HBc,
correspondant à un peptide signal, permettant l’adressage de la protéine vers le réticulum
endoplasmique (RE). Le clivage co-traductionnel du peptide signal libère la protéine précore
dans le RE. Cette protéine subit ensuite un processus de maturation dans le Golgi, ce qui va
donner naissance à l’antigène HBe, qui est sécrété (Locarnini, 2004).
1.1.3.3 Protéines d’enveloppe
La région S code les 3 protéines d’enveloppe du VHB : L, M et S. Ces protéines ont la même
extrémité C-terminale, mais diffèrent par leur extrémité amino-terminale. La protéine S est le
produit de la traduction du gène S, la protéine M, celui de la traduction du gène S et de la
région pré-S2 et la protéine L, celui de la traduction des régions préS1, préS2 et du gène S.
1.1.3.4 Protéine HBx
La région X code la protéine HBx. IL s’agit d’une protéine de 17kDa qui possède de
multiples fonctions dont des propriétés transactivatrices (i.e module l’expression de nombreux
gènes). A ce jour, le rôle de la protéine HBx dans le cycle viral n’est pas encore élucidé. Il a
été montré in vivo dans le modèle de la marmotte qu’HBx est essentielle pour l’infection
virale et la réplication (Zoulim et al., 1994).
1.1.4 Cycle viral du VHB
Le cycle cellulaire du VHB est complexe. L’une des particularités du cycle du VHB est une
étape de transcription inverse au cours de la phase de réplication (Figure 2) à partir de l’ARN
prégénomique (ARNpg) encapsidé par la transcriptase inverse (activité ADN polymérase
dépendante de l’ARN) (Beck et Nassal, 2007). L’infection par le VHB débute par
l’interaction de la particule virale par l’intermédiaire de la région PreS1 localisée au niveau de
la protéine L avec le récepteur exprimé à la surface des hépatocytes, le transporteur d’acides
biliaires NTCP (Na+-taurocholate cotransporting polypeptide) (YAN et al., 2014). Il s’ensuit
une pénétration de la nucléocapside dans le cytoplasme. Cette dernière rejoint le noyau
cellulaire via les microtubules grâce à des séquences de localisation nucléaire (NLS pour
nuclear localization sequence) présentes en C-terminal de la protéine de capside.
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 6
Cet ADN partiellement bicentenaire devient complètement bicaténaire avec complétion du
brin de polarité positive. L’ADN proviral super enroulé ou cccDNA (covalently closed
circular DNA) est la forme épisomale de persistance du VHB dans les cellules. Il sert de
matrice pour la synthèse de l’ARN prégénomique, intermédiaire indispensable de la
réplication du génome viral. Il sert également de matrice pour la synthèse des différents
ARNm viraux. Après encapsidation de l’ARN prégénomique, la première étape de la
réplication est sa transcription inverse par la transcriptase inverse (activité ADN polymérase
dépendante de l’ARN) qui permet la synthèse du brin d’ADN génomique de polarité négative.
L’ARN prégénomique est ensuite dégradé par l’activité RNAse H de l’ADN polymérase
virale. L’activité ADN polymérase ADN-dépendante synthétise le brin génomique
complémentaire, de polarité positive. Enfin le mécanisme d’acquisition de l’enveloppe est
original puisque cette étape se déroule au niveau du réticulum endoplasmique et/ou du
compartiment pré-golgien. Les virions sortent de la cellule par exocytose.
Figure 2: Cycle de multiplication du VHB (Gerlich et al., 2013)
1.1.5 La variabilité génétique
L’origine du VHB n’est pas connue mais le virus est probablement très ancien. L’arbre
phylogénique du VHB comprend des virus apparentés dont les hôtes sont aviaires et
mammifères.
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 7
1.1.5.1 Les Génotypes
Initialement classées en sérotypes selon les propriétés antigéniques de l’AgHBs, les souches
de VHB sont désormais classées en génotypes, voire en sous-génotypes. Les souches de VHB
se répartissent en 8 génotypes majeurs (A à H) (Figure 3), qui se distinguent les uns des autres
par une différence de séquence nucléotidique d’au moins 8% sur la totalité du génome.
Néanmoins, 2 nouveaux génotypes, I et J, ont été récemment identifiés. Au sein de certains
génotypes (A, D et F), il exits des sous-génotypes qui se distinguent par l’existence de 4% à
8% de différence nucléotidique. A ce jour, une trentaine de sous-génotypes ont été identifiés.
Les propriétés biologiques des différents génotypes pourraient influencer la progression de la
maladie hépatique vers la cirrhose et le CHC, et la réponse virologique au traitement par
l’interféron alpha (Zhou et al., 2012). Une cartographie de la distribution mondiale des
génotypes montre que les génotypes A, D et E sont largement distribués, tandis que les autres
génotypes sont généralement confinés à certaines régions. Le génotype A représente le
génotype le plus fréquemment isolé en Afrique Subsaharienne, Europe du Nord, Amérique du
Nord et en Afrique de l’Ouest. Les génotypes B et C sont majoritairement présents en Asie.
Le génotype D est dominant en Afrique, Europe et en Inde. Le génotype E est fréquemment
isolé en Afrique et en Europe du Nord. Le génotype G est présent en France, Allemagne et
aux Etats Unis. Le génotype H est commun en Amérique Centrale et du Sud. L’utilité de la
détermination du génotype viral avant la mise sous traitement est actuellement discutée. En
effet, la valeur prédictive individuelle du génotype sur la réponse au traitement est faible du
fait, entre autres, d’une relation très étroite entre les génotypes, l’ethnie et la zone
géographique de diffusion, qui sont des facteurs confondants (Raimondi et al., 2010 ; Buster
et al., 2011).
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 8
Figure 3 : Arbre phylogénique du VHB montrant les principaux génotypes du VHB notés de
A à H. Les valeurs au niveau des nœuds représentent les valeurs de re-échantillonages (Anna
et al., 2005).
1.1.5.2 Distribution en quasi-espèces
La variabilité du VHB a été initialement mise en évidence selon les propriétés antigéniques de
l'AgHBs. Dix sérotypes ont été définis: ayw1, ayw2, ayw3, ayw4, ayr, adw2, adw4q-,
adw4q+, adrq+ et adrq-. La base moléculaire des sérotypes et des sous-sérotypes dépend
largement mais non-seulement des résidus Lys/Arg aux positions 122 et 160 qui forment des
couples de déterminants antigéniques "d/y", "r/w" mutuellement exclusifs. Le résidu à la
position 127 est important pour définir le statut w1 à w4, les souches w1/w2, w3 et w4 codent
respectivement les aa Pro, Thr et Leu. Le statut w1 dépend en plus des résidus Arg 122, Phe
134 et/ ou Ala 159. Quant au déterminant ‘q’ il est exprimé chez la quasi-totalité des souches
VHB excepté chez les souches adw4 et quelques souches de sérotypes adr. Les résidus
importants pour l’identification du déterminant ‘q’ sont aux positions 177 et 178 (Norder et
al. 2004).
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 9
1.1.6 Epidémiologie
L’infection par le VHB est largement répandue dans le monde. On estime à plus de 240
millions le nombre de porteurs chroniques inégalement répartis à la surface du globe (Ott et
al., 2012). On distingue trois niveaux d’endémicité :
Région de faible endémicité avec une prévalence <2% de portage l’AgHBs : il s’agit
du pourtour méditerranéen Ouest, Europe Occidentale et Nord, Amérique du Nord et
l’Océanie.
Régions de moyenne endémicité avec une prévalence de l’AgHBs comprise entre 2%
et 7% : il s’agit du pourtour méditerranéen Est, Europe de l’Est et Amérique latine,
Régions de forte endémicité avec une prévalence de l’AgHBs ≥8% : il s’agit de
l’Afrique, Chine, Asie du Sud-Est (Lesmana et al., 2006)
Figure 4 : Prévalence de l’infection VHB dans le monde (Gerlich et al., 2013).
1.1.7 Les différents modes de transmission
Les particules virales sont produites en grande quantité par les hépatocytes et circulent à des
fortes concentrations chez les individus infectés. Il existe 4 principaux modes de transmission
de l’infection VHB. La principale cause de transmission VHB dans les régions de forte
endémicité est la transmission de la mère à l’enfant. Le VHB est rarement transmis in utéro,
mais la transmission à lieu à la naissance ou dans les jours semaines qui suivent du fait d’un
contact avec les sécrétions ou le sang maternel.
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 10
L’infection à la naissance est associée à une forte probabilité d’évolution vers une infection
chronique (>90%). Dans les régions de faible endémicité, le principal mode de transmission
de l’infection est sexuel. Le risque d’infection est plus élevé chez certaines populations à
risque telles que les sujets ayant des partenaires multiples, les hommes ayant des relations
sexuelles avec des hommes et les individus ayant des antécédents d’infections sexuellement
transmissibles. Le troisième mode de transmission est une transmission percutanée à partir de
produits sanguins, de matériels médicaux ou chirurgicaux souillés ou d’injection de drogues.
Bien que le dépistage systématique de l’AgHBs (voire de l’ADN du VHB) dans les produits
sanguins ait considérablement réduit le risque de transmission, ce risque est encore présent
dans les pays en développement. La transmission horizontale, c’est-à-dire à travers des
contacts non sexuels entre les individus est fréquent en particulier chez les enfants en Afrique
et est associé à un risque d’évolution vers une infection chronique de 15% (Lesmana et al.,
2006).
1.1.8 Diagnostic
1.1.8.1 Les marqueurs virologiques de l’hépatite B
Détection de l'AgHBs
L'AgHBs est le principal marqueur diagnostique de l'infection par le VHB. La sensibilité des
trousses de détection de l'AgHBs a été considérablement améliorée, puisqu'elle est aujourd'hui
au moins égale à 0,13 8/ml d'AgHBs circulant. Cette amélioration a permis une réduction de
la « fenêtre sérologique », période de l'infection aiguë au cours de laquelle l'AgHBs n'est pas
encore détectable, de neuf jours en moyenne par rapport aux précédentes générations de tests.
Par ailleurs, la capacité des troussesà détecter les mutants de l'AgHBs portant des
substitutions aminoacidiques pouvant modifier les propriétés antigéniques de l'AgHBs, a été
améliorée par rapport aux précédentes générations de tests, La spécificité des trousses de
dernière génération est supérieureà 99,5 %. Les résultats faussement positifs sont donc
exceptionnels, peuvent être observés chez des femmes enceintes ou des patients atteints de
maladies auto-immunes ou d'hépatopathies chroniques d'autres causes. Des résultats
faussement négatifs peuvent également être observés lorsque les échantillons sanguins,
recueillis sur héparine, sont hémolysés (hémoglobine>1,4 g/dl) ou fortement ictériques
(bilirubine 500mol/l).
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 11
Neutralisation de l'Ag+Bs
Le test de neutralisation est une méthode robuste et indispensable de confirmation de la
présence de l'AgHBs. Le principe est de saturer les déterminants antigéniques de l'AgHBs de
l'échantillon par les anticorps anti-HBs en excès du réactif. L'AgHBs ne pourra donc plus se
lier à l'anticorps immobilise sur une phase solide. Une diminution d'au moins 50 % du signal
est habituellement considérée comme étant nécessaire pour confirmer la présence de l'AgHBs,
La neutralisation peut être problématique pour les sérums dont le titre d'AgHBs est faible. Le
test est alors considéré comme non valide. Le test de neutralisation n'est pas obligatoire sur
un plan légal, mais il est fortement recommandé.
Quantification des antigènes et des anticorps de l'AgHBs
La quantification de l'AgHBs est aujourd'hui possible à l'aide de trousses commerciales
standardisées. Trois trousses sont disponibles en France : (a) HBsAg assay sur l'automate
Architect (Abbott), (b) HBsAg II Quant assay sur l'automate Elecsys ou Cobas (Roche), (c)
Liaison XL HBsAg Quant assay sur l'automate Liaison XL (Diasorin). Le niveau d'AgHBs
semble corrélé au contenu intra hépatique en ADNccc (covalently closed circular DNA, forme
épisomale de persistance du VHB dans les cellules) transcriptionnellement actif dans le foie.
Le niveau d'AgHBs est donc considéré comme un marqueur indirect du réservoir de cellules
infectées par le VHB. De nombreuses études ont suggéré un intérêt de la quantification de
l'AgHBs dans l'évaluation de la réponse au traitement des hépatites chroniques B et dans
l'identification des porteurs inactifs en association a d'autres paramètres tels que la mesure de
la charge virale et de l'activité sérique des transaminases.
Détection de l'Ag+Be et des anticorps anti-HBe
La protéine HBe, qui porte le déterminant antigénique HBe, est un produit du gène pré-C/C
(dont le gène C code la protéine de capside du VHB portant le déterminant antigénique HBc).
Elle est excrétée dans le sang périphérique. Son rôle dans la physio- pathologie de l'infection
n'est pas clairement défini. Elle pourrait favoriser la tolérance immunitaire et serait
indispensable au passage à la chronicité. La présence d'AgHBe dans le sang indique une
réplication active du VHB, associée à une infectiosite élevée du sang. L'AgHBe est détecté
précocement au cours de l'infection aiguë, entre 6 et 12 semaines après la contamination, Au
cours de l'évolution de l'hépatite B, l'AgHBe peut disparaitre et cela est suivi de l'apparition
d'anticorps anti-HBe. La disparition de l'AgHBe s'associe à une diminution importante du
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 12
niveau sérique d'AD1 du VHB, La persistance de l'AgHBe dans le sérum, trois à quatre mois
après la contamination, indique généralement une évolution vers une infection chronique.
Deux types d'hépatites chroniques B peuvent être observés : les hépatites chroniques à
AgHBe positif et les hépatites chroniques à AgHBe négatif, L'infection chronique à AgHBe
négatif est aujourd'hui majoritaire en France : elle touche près de 90 % des patients pris en
charge pour une hépatite B dans les pôles de référence et réseaux « hépatites ». L'absence de
production de la protéine HBe résulte de la présence de substitutions nucléotidiques dans la
région pécore du gène pré-C/C et/ou dans la région promotrice du core. Les mécanismes qui
conduisent, après séroconversion HBe spontanée, certains patients vers une résolution de
l'hépatite ou un portage chronique inactif et d'autres vers une hépatite chronique active à
AgHBe négatif, ne sont pas connus.
Quantification de l'AgHBe
Des études récentes ont suggère un intérêt de la quantification de l'AgHBe dans le suivi de la
réponse aux traitements antiviraux, en tant que facteur prédictif de la séroconversion HBe,
titre pre-therapeutique de l'AgHBe inferieur a 360 U PEI/ml (Paul Ehrlich Institute Units) et
une diminution précoce de l'AgHBe sont des facteurs prédictifs de séroconversion HBe chez
des patients naïfs de traitement traites par entecavir. Des résultats identiques ont été observés
chez des patients traités par interferon α pégylé. L'utilisation de ce marqueur en pratique
clinique est limitée par l'absence de trousses commerciales standardisées et par l'expression
des résultats en unités PEI (Rapport Dhumeaux, 2014).
1.1.8.2 Utilisation pratique des tests standards pour le dépistage, le
diagnostic des hépatites virales B
De nombreux TROD ont été développés pour la détection des marqueurs du VHB tels que
l’AgHBs, les anticorps anti-HBc et les anticorps anti-HBs. La plupart utilisent des matrices
biologiques telles que le sérum, le plasma ou le sang total prélevé au pli du coude. A ce jour,
trois TROD disposent d’un marquage CE pour la détection de l’AgHBs : les tests VIKIA®
HBsAg test (Biomérieux), DRW-HBsAg v2.0 assay (Diagnostics for the Real WorldTM et
TOYO HBsAg test (Turklab). Deux de ces trois dispositifs acceptent le sérum, le plasma et le
sang total comme matrices biologiques. Le TROD DRW-HBsAg n’est pas validé pour le sang
total.Les performances analytiques de ces tests varient selon la matrice biologique.
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 13
Deux études récentes ont montré que le test VIKIA® avait des valeurs prédictives positive et
négative très satisfaisantes (97,6% et 99,9%) à partir de sang total veineux prélevé au pli du
coude (Bottero et al, J Hepatol. 2013), tandis le test DRW-HBsAg v2.0 réalisé à partir de
sérum ou plasma pouvait être utilisé avec confiance pour la détection de l’AgHBs dans les
populations de forte ou de faible endémicité pour le VHB (spécificité : 97,8% à 98,8% ;
sensibilité 95,2% à 100%) (Chevaliez et al., 2014).
1.1.9 Traitement et prévention
L’objectif principal du traitement de l’hépatite chronique B est l’amélioration de la qualité de
vie et de la survie en empêchant la progression de la maladie vers la cirrhose, la cirrhose
décompensée, l’insuffisance hépatique terminale, l’hépatocarcinome et le décès (EASL,
2012). Ceci peut être atteint si la réplication du VHB est drastiquement inhibée de façon
soutenue. La conséquence est une diminution de l’activité histologique avec régression de la
fibrose et une diminution du risque de CHC en particulier chez les patients non cirrhotiques.
L’églibilité au traitement repose sur l’association de 3 critères que sont un ADN du VHB
>2000 UI/mL, une augmentation de l’activité de l’ALAT (alanine aminotransférase) et une
sévérité de l’atteinte hépatique (≥A2F2). Deux stratégies de traitements sont désormais
disponibles pour les patients et ce quel que soit leur statut HBe : traitement par interféron
pégylé pendant une durée fixe ou un traitement au long cours par analogues.
Le développement d’inhibiteurs sélectifs et puissants de la transcriptase inverse de l’ADN
polymérase du VHB a représenté une avancée majeure dans le traitement de l’hépatite
chronique B. Ces molécules sont des analogues de nucléosides ou de nucléotides. Elles ont
l’avantage d’être administrées par voie orale et sont généralement bien tolérées. Les
molécules de première intention sont le tenofovir et l’entecavir. La principale limitation de
l’utilisation à long terme des analogues est la survenue possible d’une résistance. Cette
résistance est responsable d’échappements virologiques et cliniques qui caractérisent l’échec
thérapeutique et s’associent à une reprise de la progression de la maladie hépatique.
L’hépatite B est une infection à prévention vaccinale. L’OMS a recommandé la mise en place
de programmes de vaccination généralisée contre l’hépatite B avant 1995 dans les pays de
fore endémie et avant 1997 dans les pays de faible endémie.
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 14
1.2 VIRUS DE L’HEPATITE D
1.2.1 Le Virus
Le virus de l’hépatite delta ou VHD est un agent infectieux satellite du VHB, qui se transmet
exclusivement dans le contexte d’une infection par le VHB : le VHD peut être ainsi transmis
seulement chez les individus qui ont simultanément ou antérieurement acquis le VHB. La
transmission peut survenir au cours d’une infection simultanée avec le VHB ou d’une
surinfection par le VHD chez un sujet porteur chronique de l’AgHBs. En raison de ses
caractéristiques qui le distinguent de tous les virus du règne animal, le comité international de
taxonomie virale a proposé de classer le VHD dans le genre des Deltavirus.
1.2.2 Structure du virus et organisation génétique
Le VHD est un virus à ARN simple brin de polarité négative, d’une taille de 1700
nucléotides, qui code une seule protéine structurale, l’antigène de l’hépatite delta (AgHD).
Une autre spécificité du VHD est le fait que c’est le seul virus à posséder un génome à ARN
circulaire. Cependant, l’aspect le plus fascinant de la biologie de ce virus concerne sa
réplication. Le VHD se réplique selon le mécanisme du cercle roulant. Tandis que la plupart
des virus à ARN (excepté les rétrovirus) répliquent leur génome en utilisant une ARN
polymérase ARN dépendante virale, obtenue à partir de leur propre génome, le VHD utilise
une polymérase contenue dans les cellules de l’hôte, vraisemblablement l’ARN polymérase
de type II. De plus, le VHD contient des séquences d’ARN capables d’exercer une activité
catalytique (ribozyme) nécessaire pour produire des copies unitaires de fragments d’ARN
viral avant leur assemblage.
1.2.3 Antigène delta
Le génome du VHD code une seule protéine appelée AgHD. L’AgHD contient plusieurs
éléments essentiels pour la biologie du virus : un motif qui permet sa dimérisation, un signal
de localisation nucléaire qui dirige l’AgHD vers le noyau, un domaine de liaison à l’ARN
(Figure 5). Il existe 2 isoformes de l’AgHD, une protéine de 194-195 amino acides (forme S
pour small) de 24 kDa (SHD) et une protéine de 241 amino acides (forme L pour large) de 27
kDa (LHD), la dernière différant de la première par la présence de 19 amino acides
supplémentaires en position C-terminale, résultant d’un mécanisme d’édition de l’ARN viral.
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 15
Cette modification post-traductionnelle est réalisée par une adénosine désaminase dépendant
de l’ARN double brin cellulaire, et permet au VHD de synthétiser, en plus de la protéine
SHD, une grande protéine (LHD) essentielle à l’assemblage et à la sécrétion des particules
virales.
Figure 5: Les domaines fonctionnels de S-HDAg et L-HDAg (Alves et al., 2013). Y figurent
les domaines suivants : domaine à enroulement en spirale (CCD), un signal de localisation
nucléaire (NLS), un domaine de liaison à l'ARN (RBD) et le signal d’exportation nucléaire
(NES).
1.2.4 Cycle viral du VHD
L’infection par le VHD débute par la fixation de la particule virale par l’intermédiaire de la
région PreS1 localisée au niveau de la protéine L avec le récepteur exprimé à la surface des
hépatocytes, le transporteur d’acides biliaires NTCP. Les étapes suivantes de décapsidation et
de transport vers le noyau ne sont pas totalement comprises. La réplication du génome a lieu
dans le noyau selon le modèle du cercle roulant mettant en jeu des ARN polymérases ADN
dépendante cellulaires (ARN polymérase II). Ce modèle repose sur la formation de transcrits
multimériques (dimères et trimères) linéaires. Pour la réplication du VHD, 3 activités
enzymatiques sont nécessaires : une polymérase qui synthétise les brins oligomériques à partir
des formes circulaires, une activité ribozyme ARN dépendante permettant leurs clivages en
brins unitaires et une ligase afin de circulariser les monomères. La ribonucléoprotéine VHD
est enveloppée dans l’appareil de Golgi par l’AgHBs. La sécrétion est supposée avoir leur au
niveau du Golgi (Alfaita et al., 2015).
1.2.5 Epidémiologie
La prévalence de l’infection à VHD reste élevée dans beaucoup de régions du monde malgré
la mise en œuvre de programmes de vaccin contre le VHB. Parmi les 240 millions d’individus
qui sont des porteurs chroniques de l’AgHBs, environ 5%, soit 10 à 15 millions seraient
coinfectés par le VHD (Figure 7) (HE et al., 2015). Bien que l'infection au VHD ait été
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 16
rapportée dans le monde entier, sa fréquence n'est pas uniforme. Le taux d’infection par le
VHD est généralement plus élevé dans les régions où le VHB est endémique. Les plus fortes
prévalences ont été rapportées en Afrique Centrale, dans le Bassin amazonien, en Europe de
l’Est et Europe méditerranéenne, dans le Moyen-Orient et dans certaines régions d’Asie.
Figure 6 : Représentation schématique des principales zones de distribution du VHD dans le
monde. En gras, sont représentés les génotypes majoritaires du VHD pour chaque région
géographique (Negro, 2011).
1.2.6 Variabilité génétique
Huit génotypes du VHD, diversement répartis, ont été identifiés. Le génotype 1 est distribué
dans le monde entier, tandis que des infections due au 2 et 4 sont présents au Japon et Taïwan.
Le génotype 3 en Amazonie et les génotypes 5, 6, 7 et 8 en Afrique. Quelques études ont
montré que les génotypes 3 et 4 pouvaient être associés à des formes cliniques
particulièrement sévères (hépatites fulminantes) (Gomes-Gouvea et al., 2009).
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 17
1.2.7 Diagnostic
1.2.7.1 Diagnostic de l’hépatite D aiguë
Distinction entre les deux situations est importante pour le pronostic et pour la prise en
charge.
1.2.7.2Co-infection VHB-VHD
La co-infection B-D est responsable d’une hépatite modérée évoluant le plus souvent vers
l’élimination du VHB et du VHD. La présence des acides nucléiques (ADN du VHB, ARN
du VHD) et celle des antigènes (AgHBs et Ag-HD) sont contemporaines du pic de
transaminases. Il s’ensuit une augmentation rapide du titre des anticorps anti-HD totaux et de
type IgM, les anticorps IgM anti-HBc associés à l’ADN du VHB témoignant de l’infection
aiguë B. En cas de co-infection peu sévère, la virémie VHD est faible et la réponse anticorps
IgM et IgG est rapide mais de faible ampleur, suggérant la résolution de l’infection VHB-
VHD. Les anticorps IgG anti-HD peuvent persister, témoignant d’une infection ancienne
résolutive (Rapport Dhumeaux, 2014).
1.2.7.3 Surinfection VHB-VHD
La surinfection par le VHD est caractérisée par une hépatite aiguë sévère avec des niveaux de
virémie VHD et de transaminases (suivant le pic de virémie) très élevés. Elle est caractérisée
par une augmentation rapide et importante des taux des anticorps anti-HD IgM et IgG. En
revanche, les anticorps IgM anti-HBc et l’ADN du VHB sont habituellement indétectables.
Plus de 70% des cas de surinfection aiguë évoluent vers une hépatite D chronique dont le
pronostic est sévère (Rapport Dhumeaux, 2014)
1.2.7.4 Diagnostic de l’hépatite chronique D
L’hépatite chronique D se caractérise par la persistance de la virémie ainsi que des anticorps
IgM et IgG anti-HD. On observe en général une inhibition de la réplication du VHB.
1.2.8 Traitement
Il n’existe pas d’antiviraux spécifiques du VHD. Ceci s’explique par le fait que le virus ne
code pas de protéines avec une activité enzymatique. Une meilleure compréhension du cycle
de multiplication est nécessaire afin d’identifier des cibles thérapeutiques potentielles.
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 18
L’interféron alpha (standard et forme pégylée) reste le seul médicalement recommandé par les
sociétés savantes internationales pour le traitement de l’hépatite chronique delta. Une réponse
virologique soutenue est observée environ 15 à 50% des patients. Les mécanismes
moléculaires de l’action antivirale de l’interféron sur le VHD restent méconnus. L’intérêt des
analogues nucléos(t)idiques anti-VHB en association avec l’interféron est largement discuté.
Néanmoins, des nouvelles molécules sont actuellement en développement. Il s’agit des
inhibiteurs d’entrée, des inhibiteurs de l’assemblage et des agents capables de moduler
l’immunité.
1.3 VIRUS DE L’HEPATITE C
1.3.1 Le virus
Le virus de l’hépatite C (VHC) est un virus hépatotrope, capable d’établir des infections
chroniques chez l’homme. Il appartient à la famille des Flaviviridae, et au genre des
hepacivirus (Hafez et al., 2014)
1.3.2 Structure et organisation génétique
Le VHC est un virus enveloppé. Les particules infectieuses sphériques sont d’une taille
comprise entre 40 et 100 nm de diamètre. Elles sont associées à des apolipoprotéines et du
cholestérol. Le VHC circule dans le sang sous forme de lipoviroparticules. L’enveloppe est le
lieu d’ancrage des glycoprotéines E1 et E2. La capside icosaédrique résulte de l’assemblage
de nombreuses copies de la protéine de capside. Le génome du VHC est formé d’une
molécule d’ARN de polarité positive d’environ 9600 nucléotides qui code des protéines
structurales et non structurales (NS).
1.3.3 Organisation du génome et fonction des protéines virales
L’ARN comporte une unique phase ouverte de lecture, flanquée à ses 2 extrémités par des
séquences non codantes (NC) de longueurs variables. Les régions 5’NC et 3’NC jouent un
rôle majeur dans la réplication du génome viral et dans l’initiation de la traduction pour la
région 5’NC par l’intermédiaire de l’IRES (internal ribosome entry site). La phase ouverte de
lecture code une polyprotéine précurseur qui donne naissance aux protéines virales
structurales (C, E1 et E2), et non structurales (p7, NS2, NS3-4A, NS4B, NS5A et NS5B).
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 19
Ces dernières sont dotées de multiples fonctions importantes pour la biologie du virus et
résumées dans le Tableau I.
Tableau I : Fonction des différentes protéines structurales (C, E1, E2) et non structurales (p7,
NS2, NS3-4A, NS4B, NS5A, NS5B).
Protéines Fonction(s)
C (protéine de capside) Interaction avec l’ARN viral
E1 (glycoprotéine d’enveloppe) Rôle majeur dans le processus d’entrée du
VHC E2 (glycoprotéine d’enveloppe)
p7 (viroporine) Rôle dans l’entrée et l’assemblage des
nouvelles particules virales
NS2 Autoprotéase
NS3 Protéase et hélicase
NS4A (cofacteur de NS3) Nécessaire à l’activité protéasique de NS3
NS4B Rôle dans la réplication du génome viral
NS5A (phosphoprotéine) Rôle dans la réplication du génome viral
NS5B (ARN polymérase ARN-dépendante) Elongation des ARN viraux
Figure 7: Organisation du génome du VHC (Piñeiro et Martinez-salas, 2012).
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 20
1.3.4 Cycle viral
Le cycle de multiplication du VHC se déroule exclusivement dans le cytoplasme des
hépatocytes (Figure 9). Le cycle du VHC est intimement associé au métabolisme des lipides,
en particulier avec les lipoprotéines de type VLDL (very low density lipoprotein). L’infection
virale débute par l’attachement de la particule à la surface des hépatocytes, et ce, grâce à
l’interaction avec de nombreuses molécules exprimées à leur surface (glycosylaminoglycanes,
récepteur aux LDL (low density lipoprotein), CD81, SR-B1 (scavenger receptor B1), claudin-
1, occludine, le récepteur au facteur de croissance épidermique (EGFR) et le récepteur à
l’éphrine A2 EphA2) (Lupberger et al., 2011). L’entrée du VHC est dépendante du pH, ce qui
suggère qu’elle a lieu par endocytose à partir d’endosomes. Au cours de ce processus, la
nucléocapside est libérée dans le cytoplasme, ce qui permet secondairement la libération de
l’ARN viral. L’ARN viral est ensuite reconnu par les ribosomes cellulaires. Sa traduction
permettra la formation d’une polyprotéine précurseur d’environ 3000 amino acides. Cette
polyprotéine est clivée de manière co- et post-traductionnelle par l’action de protéases
cellulaires (signalase et signal peptide peptidase) et virales (NS2/NS3 et NS3/4A), afin de
générer les différentes protéines. La réplication du génome viral s’effectue au sein d’un
complexe de réplication (aussi appelé “membranous web“) formé par les membranes du
réticulum endoplasmique (RE), les protéines virales non structurales (NS3/4A, NS4B, NS5A),
l’ARN polymérase (RdRp) ainsi que des protéines cellulaires. La réplication virale implique
une première étape de synthèse d’ARN simple brin de polarité négative, de séquence
complémentaire à l’ARN génomique. Au cours d’une deuxième étape, ce brin de polarité
négative sert de matrice pour la synthèse de nombreuses molécules d’ARN viral génomique
de polarité positive (rapport 10:1). Les brins d’ARN de polarité positive nouvellement
synthétisés vont servir de matrices pour la traduction et la réplication du génome ou seront
encapsidés pour former de nouvelles particules virales. L’encapsidation du génome viral
pourrait être facilitée par la protéine NS5A, dont le niveau de phosphorylation régule
l’équilibre entre la réplication de l’ARN et l’encapsidation, ainsi que la protéine de capside
qui est capable d’interagir avec les gouttelettes lipidiques. En effet, l’assemblage et la
libération de nouvelles particules virales sont des processus finement régulés, qui sont couplés
avec le métabolisme des VLDL. Les nucléocapsides acquièrent l’enveloppe par
bourgeonnement à travers la lumière du RE et sont sécrétées à l’extérieur de la cellule par
l’appareil de Golgi (Scheel et al., 2013).
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 21
Figure 8 : Cycle de multiplication du VHC (Liang et Ghany, 2013).
1.3.5 Variabilité génétique
L’infection par le VHC est caractérisée par des niveaux élevés de production et de clairance
virales quotidiennes, de l’ordre de 1012 virions en moyenne, et par des populations virales de
taille considérable (Neumann et al., 1998). Ces 2 caractéristiques favorisent la variabilité d’un
virus lorsque sa polymérase est susceptible de générer des erreurs au cours de la réplication.
C’est le cas de l’ARN polymérase du VHC, qui commet de nombreuses erreurs qu’elle ne
peut pas corriger car elle est dépourvue d’activité 3’-5’ exonucléase correctrice (activité de
proofreading). La sélection de populations virales variantes au sein de groupes
(géographiques, épidémiologiques) d’individus s’infectant entre eux conduit à l’émergence
des génotypes et sous-types du VHC. La variabilité génétique virale est également
responsable, à l’échelon d’un individu infecté, de la distribution en quasi-espèces.
1.3.5.1 Génotypes et sous-type du VHC
Les souches de VHC se répartissent en 7 génotypes (1 à 7). Au sein de chaque génotype, il
existe un nombre varié de sous-types (Khodabandehloo et al., 2014). Une cartographie de la
distribution mondiale des génotypes montre que les génotypes 1, 2 et 3 sont largement
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 22
distribués, tandis que les génotypes 4, 5 et 6 sont généralement confinés à certaines régions.
Le génotype 1 est le plus largement distribué et représente le génotype le plus fréquemment
isolé en Amérique du Nord, en Europe, en Amérique du Sud, en Asie et en Australie. Le
génotype 4 circule majoritairement en Egypte, tandis que le génotype 3 représente près de la
moitié des souches isolées au Royaume-Uni et au Danemark et est le génotype majoritaire en
Inde, au Pakistan et en Thaïlande (Dore et al., 2014). Le génotype 5 est quasi exclusivement
retrouvé en Afrique du Sud. Le génotype 6 est endémique en Asie du Sud-Est et est
fréquemment isolé à Hong Kong et en Chine. Le génotype viral pourrait influencer le taux de
passage à la chronicité de l’infection aiguë. En effet, une étude réalisée auprès de plus de 600
individus ayant une hépatite aiguë C montrait que le génotype 1 était indépendamment
associé à une clairance spontanée de l’infection, en particulier chez les femmes (Grebely et
al., 2014). Par opposition, le génotype ne semble pas influencer la présentation clinique et la
sévérité des lésions hépatiques ou le développement de manifestations extra-hépatiques. La
détermination du génotype voire du sous-type (1a versus 1b) pour les patients infectés par un
génotype 1 est essentielle pour la prise en charge du malade car elle conditionne jusqu’à
présent le traitement antiviral.
1.3.5.2 Distribution en quasi-espèce du VHC
Le VHC a une distribution en quasi-espèces. La distribution en quasi-espèces du VHC est un
des mécanismes par lequel le virus est capable d’échapper à la pression de sélection liée aux
réponses cellulaires et humorales de l’hôte (Farci et al., 2000). La distribution en quasi-
espèces du VHC joue également un rôle majeur dans l’échec aux traitements en sélectionnant
de façon graduelle des variants viraux résistants. Les variants capables de conférer une
résistance aux différentes classes d’antiviraux directs préexistent généralement à des taux
faibles chez la plupart des patients jamais exposés aux médicaments.
1.3.6 Epidémiologie
La prévalence de l’infection virale C varie de 0,4%-0,8% en Europe de l’Ouest à 1,6% aux
Etats-Unis, jusqu’à 5% dans certaines régions d’Italie. Une forte prévalence est observée en
Afrique sub-Saharienne, en Asie, en Amérique du Sud et au Moyen-Orient avec la plus forte
prévalence enregistrée en Egypte (9%) (Armstrong et al., 2006; Hatzakis et al., 2011).
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 23
En France, la prévalence des anticorps anti-VHC, estimée par l’enquête nationale de l’Institut
de Veille Sanitaire en 2004, était de 0,84%, soit plus de 350 000 personnes ayant été infectés
au cours de leur vie (Meffre et al., 2010). Plus de deux-tiers des sujets séropositifs pour le
VHC avaient de l’ARN, soit une prévalence de l’infection chronique de 0,53%.
Figure 9 : Epidémiologie du VHC (Gower et al 2014).
1.3.7 Modes de transmission
L’utilisation de drogues par voie veineuse reste le mode majeur de transmission du VHC. La
transmission lors de gestes médicaux invasifs est en nette diminution du fait d’un
renforcement des précautions universelles d’asepsie. Le risque de transmission sexuelle du
VHC est extrêmement faible chez les couples hétérosexuels stables. Le risque de transmission
de la mère à l’enfant est rare (<5%). Il dépend essentiellement du niveau de charge virale chez
la mère.
1.3.8 Diagnostic
1.3.8.1 Diagnostic sérologique Ce test met en évidence les anticorps présents chez le patient témoignant du contact de celui-
ci avec le virus de l’hépatite C: la positivité n’implique pas forcément l’existence d’une
maladie virale évolutive que seule la présence d’un ARN viral sérique positif pourra affirmer.
On estime en effet que 10 à 15 % des sujets vont guérir spontanément de leur hépatite virale C
aiguë : ces sujets garderont une sérologie positive mais auront un ARN viral indétectable.
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 24
De rares faux négatifs peuvent exister (co-infectés VIH-VHC ou patients traités par traitement
immunosuppresseur, nouveau-nés de mère ARN positive, séroconversions retardées) (Bernard
et al., 2005).
1.3.8.2 Tests de détection et de quantification de l’ARN
Lest tests de détection et de quantification de l’ARN du VHC sont désormais basés sur le
principe de l'amplification en temps réel de la cible soit à l'aide de RT-PCR ou TMA. La
détection et la quantification de l’ARN du VHC sont indispensables en pratique clinque afin
de poser le diagnostic de l’hépatite C, d’identifier les patients qui ont une indication de
traitement, d’évaluer la réponse aux traitements antiviraux et de détecter l’émergence de
variantes viraux résistants avec le traitement sans interféron.. Les résultats doivent être
exprimés en unités internationales par millilitre (UI/ml), idéalement en Log UI/ml, afin de
pourvoir comparer les résultats émanant de différents laboratoires et utilisant des techniques
différentes. Ces techniques bénéficient d’un large intervalle de quantification linéaire, adapté
à la mesure des valeurs observées en pratique clinque, en l’absence comme en cours d’un
traitement antiviral. Plusieurs trousses commerciales de PCR en temps réel sont disponibles
comme COBAS TaqMan HCV test v2.0, COBAS Ampliprep-COBAS TaqMan HCV test
v2.0, RealTime HCV et Artus HCV QS-RGQ assay, Abbott m2000rt et m2000sp. Les
performances analytiques de ces tests de quantification sont satisfaisantes (Chevaliez, 2015).
1.3.8.3 Détermination du génotype de VHC
Les souches de VHC se répartissent en 7 génotypes, susceptibles de répondre différemment
au traitement. La détermination du génotype voire du sous-type pour les patients infectés par
un génotype 1 (1a versus 1a) est essentielle pour la prise en charge du malade car elle
conditionne jusqu’à présent le traitement antiviral. La méthode de référence pour la
détermination du génotype viral est l’analyse phylogénique de la séquence nucléotidique
d’une portion du génome viral.
Cela permet de comparer les séquences obtenues avec les séquences des souches prototypes
disponibles dans les banques de séquences. Néanmoins d’autres méthodes existent : les
méthodes fondées sur l’hybridation inverse (plus rapide et plus sensible que la méthode de
séquençage), qui sont largement utilisées dans les laboratoires de biologie ; les méthodes de
RT-PCR utilisant des amorces et des sondes spécifiques des génotypes. Différentes trousses
commerciales sont disponibles : TRUGENE HCV 5’NC Genotyping fondée sur le
séquençage direct d’une portion de la région 5’NC ; INNO-LiPA HCV 2.0, technique
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 25
d’hybridation inverse qui utilise des sondes dirigées contre la région 5’NC et contre la région
codant la protéine de capside du VHC, permettant une bonne différenciation des sous-types 1a
et 1b d’une part, des génotypes 6c-1 et 1 d’autres part ; Abbott RealTime HCV Genotype II,
méthode fondée sur la PCR utilisant des amorces spécifiques de génotypes dirigées contre la
région 5’NC et la région codant la protéine NS5B (Chevaliez , 2015).
1.3.8.4 Détection et quantification de l’antigène de capside
Les tests de détection des génomes viraux (DGV) ont pour principaux avantages une
spécificité et une sensibilité importante en comparaison des tests sérologiques. Toutefois, les
inconvénients majeurs de ces tests sont le fait qu’ils nécessitent du temps, des équipements
techniques sophistiqués, des personnels expérimentés, des espaces de laboratoire dédiés et ce
sont des techniques couteuses. L’antigène de capside est un marqueur indirect de la
réplication virale. Chez les patients présentant une infection par le VHC, de nombreuses
études ont montré que le titre de l’antigène de capside était positivement corrélé à la charge
virale. Ainsi, en raison du caractère bon marché (30 à 50% moins onéreux que les tests de
DGV) et automatisé, la quantification de l’antigène de capside du VHC pourrait être utilisé
comme une méthode alternative au DGV. Actuellement, la détection de l'antigène de capside
du VHC est réalisée au moyen d'un test immunologique chimioluminescent microparticules
entièrement automatisé (Architect, Abbott Laboratories). Les performances du test sont
satisfaisantes avec une spécificité de 100% et une sensibilité de 99,99%, La limite inférieure
de détection est de 3 fmol/L correspondant à environ 1000 UI/mL d'ARN du VHC. Par
conséquent, la détection de l'antigène VHC pourrait avoir une application en pratique clinique
chez les individus ayant un test de dépistage positif pour la détection des anticorps anti-VHC.
D’autre part, ce test pourrait également avoir un intérêt dans le monitorage de l’efficacité des
traitements anti-VHC en particulier chez les patients traités par des combinaisons d’antiviraux
directs sans interféron.
1.3.8.5 Détermination du profil de résistance génotypique
La méthode de référence pour l’identification des mutations de résistance est le séquençage du
gène codant la protéine ciblée par l’agent antiviral. La comparaison des séquences obtenues
avec celles de souches sauvages sensibles au médicament disponibles dans les banques
permet d’identifier des substitutions capables de conférer une diminution de sensibilité au
médicament.
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 26
La comparaison de la séquence pré thérapeutique avec celle obtenue au moment de la
suspicion de la résistance doit être réalisée pour mettre en évidence le changement amino
acidique. Il n’existe pas à ce jour de trousses commerciales. En pratique clinique, il n’y a pas
d’indication quant à l’utilisation des tests de résistance génotypique (ni avant l’instauration du
traitement, ni en cas d’échec thérapeutique). Cela reste vrai pour toutes les options
thérapeutiques incluant l’interféron. Les indications des tests de résistance restent à évaluer
avec les traitements sans interféron, en particulier chez des patients en échec avant un
retraitement (Chevaliez, 2015).
1.3.9 Traitement
Contrairement aux infections chroniques par le VHB ou le VIH, l’infection par le VHC est
curable par le traitement antiviral. L’objectif du traitement antiviral est d’améliorer la qualité
de vie et la survie des patients en empêchant la progression de la maladie vers la cirrhose,
l’insuffisance hépatique terminale, le CHC et le décès. Cet objectif est atteint si la réplication
virale est profondément et durablement inhibée permettant d’avoir un ARN indétectable 12
semaines après l’arrêt du traitement antiviral, c’est la réponse virologique soutenue (RVS).
Jusqu’à récemment au moins pour « les pays du nord », le traitement de l’hépatite C reposait
sur l’administration d’interféron pégylé et de ribavirine pendant 24 à 48 semaines selon le
génotype. Cette bithérapie pégylée guérissait environ la moitié des patients. La tolérance de la
bithérapie pégylée était médiocre. En 2011, les premiers antiviraux directs (DAA pour direct
acting antivirals) ont été disponibles ; il s’agissait des antiprotéases capables d’inhiber la
maturation de la polyprotéine en inhibant la fonction protéasique de la protéine NS3. Le taux
de guérison a ainsi augmenté d’environ 30%. Ces molécules n’étaient actives que sur les
souches de génotype 1 et devaient être administrées en combinaison avec l’interféron pégylé
et la ribavirine. La tolérance était moyenne. Depuis 2014-2015, trois classes d’antiviraux sont
désormais disponibles : les antiprotéases de 2ème vague 1ère génération avec le simeprevir et le
paritaprevir boosté par le ritonavir ; les inhibiteurs de la protéine NS5A avec le daclatasvir,
l’ombitasvir et le ledipasvir ; les inhibiteurs de la protéine NS5B comprenant les inhibiteurs
nucléotidique avec le sofosbuvir et les inhibiteurs non nucléosidiques avec le dasabuvir. Les
schémas thérapeutiques sont variables en fonction du génotype. La durée de traitement est de
12 ou 24 semaines. Les chances de guérison sont généralement supérieures à 90% (EASL,
2015).
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 27
1.3.10 Prévention
Il n’existe pas de vaccin contre l’hépatite C. Par conséquent, la prévention de l’infection par le
VHC passe par la réduction du risque d’exposition au virus dans les établissements de soins,
les populations à haut risque tels que les consommateurs de drogues injectables, et lors des
rapports sexuels chez les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes. Une question
à l'époque des antiviraux à action directe (DAA) est de savoir si nous avons encore besoin
d'un vaccin. Il pourrait être raisonnablement soutenu, parce que la plupart des gens ne sont
pas conscients de leur infection et les symptômes limités de la maladie, de plus la vaccination
est le seul moyen si l’on veut envisager d’éradiquer le VHC. En effet, la guérison de
l’infection ne protège pas d’une éventuelle réinfection. Cependant, les réponses immunitaires
vis-à-vis du VHC sont encore largement méconnues, ce qui entrave le développement d’un
vaccin. (Hullegie et al., 2015).
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 28
2. OBJECTIF DU MEMOIRE :
Objectif général
Déterminer la prévalence de l’ADN du VHB, de l’ARN du VHC et de l’ARN du VHD et de
déterminer les génotypes du virus de l’hépatite B, C et D dans la population Togolaise et les
caractéristiques sérologiques et moléculaires.
Objectifs spécifiques :
o Evaluer la performance des TROD pour la détection de l’AgHBs ou des anticorps anti-
VHC par rapport à une méthode de référence type EIA à partir d’un prélèvement
veineux au pli du coude;
o Quantifier les charges virales (ADN du VHB, ARN du VHC) chez les patients dont la
sérologie était positive pour le VHB±VHD et/ou le VHC;
o Analyser phylogéniquement les souches de VHB, VHD et VHC circulant au Togo.
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 29
MATERIELS
ET
METHODES
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 30
3. MATERIELS ET METHODES
3.1 Cadre d’étude
Ce travail a été effectué à :
- Au centre de recherche biomoléculaire Pietro Annigoni (CERBA) qui abrite le
laboratoire de biologie et de génétique (LABIOGENE) de l’Université de
Ouagadougou au Burkina Faso.
- L’ONG ASADH (Association Sauvons l’Afrique Des Hépatites) en collaboration
avec le laboratoire Africain Institute of Molecular Biology and Immunology
Research (AIMBIR) à Lomé-Togo.
- L’Institut Mondor de Recherche Biomédicale « IMRB », INSERM U955 Equipe
18, hôpital Henri Mondor, Université Paris-Est Créteil, Centre National de
Référence des Hépatites Virales B, C et delta.
3.2 Type et période d’étude
Il s’agit d’une étude rétrospective qui s’est déroulée de Janvier 2012 à Décembre 2014. Un
dépistage des hépatites B et C à l’aide de tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) a
été proposé après un entretien. Le consentement de chaque participant a été recueilli.
3.3 Matériels et réactifs de Laboratoire
Automates : ARCHITECT i* System version 8.1 ; Abbott (m2000rt version 5 et
m2000sp version 6.0) ; VITROS ECi/ECiQ 3600 et du système intégré VITROS 5600
v.4; ROCHE Cobas/TaqMan version 2; QIAsymphony® SP/AS version 1 ; 3031
Genetic Analyzer v.2 ; 2720 ThermalCycler (Applied Biosystems) et Red (Alpha
Innotech).
Cartouches de réactif pour Architect, Abbott m2000rt et QIAsymphony DSP
Virus/Pathogen Midi Kit, trousses Diasorin, réactifs de biologie moléculaire pour la
détermination des séquences nucléotidiques.
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 31
3.4 Méthode d’étude
3.4.1 Population d’étude
Tous les sujets reçus en conseil de dépistage volontaire (CDV) à l’ONG ASADH, ayant une
sérologie positive pour le VHB et/ou VHC à l’aide de TROD ont été invités à donner leur
consentement éclairé (confère annexe) afin de participer à la présente étude.
Ainsi, 520 sujets porteurs du VHB et 53 sujets porteurs du VHC ont été recrutés pour cette
étude et ont accepté un prélèvement sanguin au pli du coude.
3.4.2 Critères d’inclusion
Sujets séropositifs pour le VHB et/ou le VHC, sans distinction de sexe, reçus
en visite de suivi dans le centre.
Sujets de nationalité Togolaise ou ayant vécu au moins pendant 2 ans au Togo.
3.4.3 Critères d’exclusion
Sujets recevant un traitement antiviral pour leur hépatite virale
Sujets non dépistés positifs pour le VHB et/ou le VHC à l’aide d’un TROD.
3.4.4 Paramètres étudiés et recueil des données
Les données sociodémographiques suivantes ont été recueillies : âge, sexe, ethnie, statut
matrimonial. Les analyses sérologiques et moléculaires à partir des prélèvements sanguins
ont été réalisées au laboratoire de virologie de l’hôpital Henri Mondor. Un questionnaire a
permis de recueillir le consentement éclairé des enquêtés, de même que les autres
paramètres (cf annexe). Les données recueillies ont fait l’objet d’un traitement
informatique, d’une analyse statistique à l’aide du logiciel Stata® 10.0 (StataCorp LP,
College Station, Texas). Les résultats ont été discutés à la lumière de la littérature.
3.5 Méthodes Virologiques
3.5.1 Marqueurs Sérologiques du VHB, VHD et du VHC
La recherche de l’AgHBs et des anticorps anti-VHC ont été réalisées par l’intermédiaire d’un
test rapide (TROD) « ABON® » à partir du sang total capillaire prélevé après auto-piqure au
bout du doigt. Pour les patients dépistés positifs ayant accepté la convocation les marqueurs
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 32
sérologiques suivants ont été recherchés voir quantifier à l’aide d’un prélèvement sanguin au
pli du coude :
pour le VHB : détection de l’AgHBs et détermination du titre de l’AgHB, détection
des anticorps totaux anti-HBc et évaluation du titre des anticorps anti-HBs;
pour le VHC : détection des anticorps anti-VHC, détection-quantification de l’antigène
de capside chez les sujets ayant un ARN détectable ;
pour le VHD : détection des anticorps anti-VHD.
L’ensemble de ces paramètres a été évalué à l’aide de techniques ELISA automatisées excepté
pour la recherche des anticorps anti-VHD qui a été réalisée à l’aide d’une méthode ELISA
manuelle en microplaque. L’ensemble du travail a été effectué dans le laboratoire de virologie
de l’hôpital Henri Mondor et le laboratoire de virologie de l’hôpital d’Avicenne pour
l’évaluation des paramètres sérologiques et moléculaires du VHD.
3.5.2 Principe des tests rapide d’orientation diagnostique (TROD) ABON®
Le principe des tests rapides d’orientation diagnostique ABON® HBV et HCV est basé sur
une technique immunochromatographique qualitative. Lors du dépôt du sang total sur la
membrane les antigènes viraux ou les anticorps anti-virus, présents dans l’échantillon vont
migrer, puis se fixer sur les particules d’or colloïdal recouvertes de protéine A de
staphylococcus aureus (affinité particulière pour les Ig) et rencontrer les anticorps dans le cas
de la recherche d’un antigène, ou les antigènes recombinants dans le cas de la détection
d’anticorps. Lors de la rencontre antigène/anticorps un agglomérat de particules recouvertes
de protéine A se forme, créant ainsi une bande colorée visible à l’œil nu. La bande contrôle
réagit de la même manière en formant un complexe anticorps anti-anticorps humain (sur la
membrane)/anticorps humain (présent dans l’échantillon).
MAX
Bande contrôle
Bande test
migration
Y
Y
Y
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 33
Y
Y
Y
Y
Y Dépôt sérum/plasma
*
*
*
*
*
*
*
*
*
* Particules recouverte de protéine A
Anticorps anti-anticorps humain
Antigènes recombinant du HCV
Figure 10 : Exemple du test ABON® HCV
3.5.3 Principe des tests sérologiques qualitatifs sur VITROS
Immunodiagnostic
Cet automate utilise une technique d’immunodosage immunométrique, incluant une réaction
simultanée de l’Ag ou l’Ac, présent dans l’échantillon, avec l’Ag ou l’Ac présent dans les
puits. Les complexes antigène/anticorps sont fixés par la streptavidine revêtant les puits. Le
conjugué marqué à la peroxydase de raifort (HRP) se lie à l’Ag ou l’Ac formant ainsi un
« sandwich ». Les substances non liées sont éliminées par lavage. Un réactif contenant des
substrats luminogènes et un agent de transfert d’électrons est ajouté dans les puits. La HRP du
conjugué lié, catalyse l’oxydation du dérivé du luminol, produisant ainsi de la lumière.
L’agent de transfert d’électrons (un acétanilide substitué) amplifie le signal lumineux émis et
en prolonge l’émission. Les signaux lumineux sont lus par le système.
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 34
3.5.4 Principe de la sérologie quantitative sur ARCHITECT pour la
quantification de l’AgHBs et de l’antigène de capside du VHC
Cet automate réalise, un dosage immunologique en deux étapes utilisant la technologie de
dosage immunologique micro particulaire par chimiluminescence (CMIA) avec des
protocoles de dosage flexibles, appelés Chemiflex. Dans un premier temps, l'échantillon et les
microparticules paramagnétiques recouvertes d'anticorps sont mis en présence. L'antigène
présent dans l'échantillon se lie aux microparticules recouvertes d'anticorps. Après lavage, le
conjugué d'anticorps marqué à l'acridinium est ajouté. Après un second cycle de lavage, les
solutions de préactivation et d'activation sont ajoutées au mélange réactionnel. La réaction
chimiluminescente résultante est mesurée en unités relatives de lumière (URL). Il existe un
rapport direct entre la quantité d’antigène présente dans l'échantillon et les URL détectées par
le système optique ARCHITECT i* System. La concentration en antigène présente dans
l'échantillon est déterminée à l'aide d'une courbe de calibration. Si la concentration de
l'échantillon est égale ou supérieure à 3,00 fmol/L, l'échantillon est considéré réactif pour
l'antigène de capside du VHC. Son domaine de linéarité s’étend de 3 à 20 000 fmol/L. Si la
concentration de l'échantillon est égale ou supérieure à 0,05 UI/mL, l'échantillon est considéré
réactif pour l'AgHBs. Son domaine de linéarité s’étend de 0,05 à 250 UI/mL.
3.5.5 Principe de méthode ELISA manuelle pour la détection des anticorps
anti-VHD
La détection des anticorps anti-VHD est basée sur une technique de compétition immuno-
enzymatique. Les anticorps anti-VHD présents dans l’échantillon entrent en compétition avec
les anticorps anti-VHD-HRP présents dans le milieu vis-à-vis d’une quantité fixe et connue
d’antigène VHD liés à la phase solide. La quantité de traceur enzymatique liée à la phase
solide, et par conséquent l’activité enzymatique, est inversement proportionnelle à la
concentration d’anticorps anti-VHD présente dans l’échantillon. La mesure de l’activité
enzymatique s’effectue après addition d’une solution incolore de chromogène/substrat qui,
sous l’action de l’enzyme, donne une coloration détectable au spectrophotomètre.Les critères
de validation de la technique sont les suivants :La valeur de l’absorbance du blanc doit être
comprise entre 0,000 et 0,15nm. Le calcul de la valeur seuil= 0,5CNx + 0,5CPx. [0,5 de la
moyenne de la valeur d’absorbances des témoins négatifs (CNx) + de la moyenne de la valeur
d’absorbances des témoins positifs (CPx)]. 0,000 ≤ Blanc ≤0,150, CNx ≥ 0.600, CPx ≤
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 35
0,080, CNx – CPx ≥ 0. La présence ou l’absence des anticorps anti-delta est déterminée en
comparant la valeur d’absorbance des échantillons avec la valeur seuil
Valeur d’absorbance échantillon ≤ valeur seuil →Echantillon Positif
Valeur d’absorbance échantillon ≥ valeur seuil →Echantillon Négatif.
3.6 Marqueurs moléculaires du VHB, VHD et du VHC
Chez les patients séropositifs pour le VHC et/ou AgHBs-positif, les marqueurs moléculaires
suivants ont été recherchés à l’aide d’un prélèvement sanguin au pli du coude :
Pour le VHB : détection-quantification de l’ADN du VHB, détermination du génotype
chez les sujets ayant un ADN du VHB positif
Pour le VHC : détection-quantification de l’ARN du VHC, détermination du génotype
chez les sujets ayant un ARN du VHC positif
Pour le VHD : détection-quantification de l’ARN du VHD, détermination du génotype
chez les sujets ayant un AZRN du VHD positif
3.6.2 Technique de quantification des acides nucléiques
3.6.2.1 Principe de la technique de détection-quantification de l’ADN du
VHB à l’aide de la plate-forme de PCR en temps réel CAP/CTM (Roche)
Le test COBAS® AmpliPrep/COBAS® TaqMan® (CAP/CTM) VHB, v2.0 est un test basé
sur l'amplification de l'acide nucléique, permettant une mesure quantitative de l'ADN du
VHB, dans le plasma ou dans le sérum.
Le test comporte deux étapes :
- L’extraction de l’ADN du VHB à partir des échantillons sériques ou plasmatiques et
l'amplification par PCR simultanée de l'ADN cible ainsi que la détection en temps réel
de la fluorescence dont l’intensité est directement proportionnelle à la quantité d’ADN
du VHB présent dans l’échantillon.
Le mélange réactionnel contient des paires d'amorces et des sondes spécifiques à la fois de
l'ADN du VHB et d’un standard de quantification (QS) du VHB. Le mélange réactionnel
permet une mesure quantitative de l’ADN du VHB avec des performances équivalentes quel
que soit le génotype du VHB (Chevaliez et al., 2010). La détection de l'ADN amplifié est
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 36
réalisée à l'aide d'une sonde oligonucléotidique spécifique de la séquence amplifiée et d'une
sonde oligonucléotidiques doublement marquée spécifique du QS. Ce système permet
l'identification indépendante de l’ADN du VHB et de l’ADN du standard du QS. Le QS est
incorporé en quantité connue à tous les échantillons. Il subit alors toutes les étapes de
traitement comme les échantillons cliniques : extraction, amplification par PCR et détection
grâce à des sondes de détection.
L'analyseur COBAS®TaqMan® ou COBAS® TaqMan® 48 détermine la concentration
d'ADN du VHB dans les échantillons cliniques par comparaison du signal de l’ADN du VHB
au signal du QS pour chaque échantillon et les contrôles (HPC et LPC pour respectivement
high et low positive controls). Les résultats sont exprimés en unités internationales par
millilitre (UI/mL). Le domaine de linéarité s’étend de 20 à 100 000 000 UI/mL (i.e. 1,3 to 8,0
Log UI/mL). La limite de quantification est identique à la limite de détection, i.e 20 UI/mL.
3.6.2.2 Principe de la détection-quantification de l’ARN du VHC à l’aide de
la plate-forme de PCR en temps réel m2000 (Abbott)
Le principe de la plate-forme Abbott RealTime est basé sur l’amplification d’une cible
spécifique du VHC après transcription inverse de l’ARN en ADN complémentaire simple brin
(ADNc). Un contrôle interne (séquence d’ARN) est introduit dans chaque échantillon avant
l’extraction. Cette séquence d'ARN est simultanément amplifiée par RT-PCR et permet de
s’assurer que le procédé a été correctement effectué et qu’il n’y pas d’inhibiteur dans
l’échantillon à tester. La quantité de séquences cibles de VHC présente à chaque cycle
d'amplification est mesurée à l'aide de sondes oligonucléotidiques marquées par un
fluorochrome sur l’automate Abbott m2000rt™. Les sondes ne génèrent aucun signal, à moins
d'être spécifiquement liées au produit amplifié. Le cycle d'amplification au cours duquel le
signal fluorescent est détecté par le m2000rt est proportionnel à la concentration d'ARN VHC
présente dans l'échantillon. Les résultats sont exprimés en UI/mL. Le domaine de linéarité
s’étend de 12 à 100 000 000 UI/mL (i.e. 1,2 to 8,0 Log UI/mL). La limite de quantification est
identique à la limite de détection, i.e 12 UI/mL).
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 37
3.6.2.3 Principe de la détection-quantification de l’ARN du VHD à l’aide de
la plate-forme de PCR en temps réel m2000 (Abbott)
La quantification de l’ARN du VHD passe par deux principes : RT-PCR qualitative et la PCR
quantitative. Le principe est le même que celui énoncé dans la quantification de l’ARN du
VHC.
3.7 Détermination des génotypes viraux
La détermination des génotypes est réalisée par analyse phylogénique d’une portion d’un gène
après séquençage des produits d’amplification. Les séquences nucléotidiques ainsi générées
sont comparées à des séquences de référence des différents génotypes disponibles dans les
banques.
3.7.1 Principes
3.7.1.1 Principe de l’extraction des acides nucléiques
L’extraction des acides nucléiques a été réalisée à l’aide de l’automate QIASymphony
utilisant la trousse Midi kit DSP Virus Pathogen. L’extraction se déroule en 4 étapes :
- Etape de lyse : l’échantillon est mis en contact avec un tampon de lyse afin de lyser les
virus et de libérer les acides nucléiques viraux
- Etape de liaison : des particules magnétiques sont ajoutées au milieu réactionnel, les
acides nucléiques se lient à ces particules polarisées.
- Etape de lavage : les particules magnétiques sont séparées du premier milieu
réactionnel et placées dans un second milieu afin de réaliser des lavages en tampon
alcoolique.
- Etape d’élution : la polarité du milieu réactionnel change lors des lavages successifs,
libérant ainsi les acides nucléiques purifiés à partir des particules magnétiques. Celles-
ci sont alors éliminer du milieu et le produit final est élué.
3.7.1.2 Principe de la RT-PCR one step
La première étape consiste à synthétiser une chaîne d’ADN complémentaire (ADNc) simple
brin à partir d’une matrice d’ARN, et ce par l’action d’une enzyme la transcriptase inverse
issue des rétrovirus. La seconde étape consiste à synthétiser des ADN double brin grâce à
l’action d’une Taq polymérase. L’opération est réitérée de nombreuses fois afin d’amplifier
la cible en grande quantité.
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 38
3.7.1.3 Principe de la PCR nichée
Le principe est grossièrement le même que celui énoncé précédemment et permet
d’augmenter la sensibilité de la PCR en utilisant un couple d’amorces internes à celui utilisée
dans la (RT)-PCR.
3.8 Visualisation des produits d’amplification
Après l’amplification, les acides nucléiques sont visualisés après migration des produits
d’amplification dans un gel d’agarose en présence d’un agent intercalant (acridine orange). La
migration des produits de PCR permet d’apprécier la taille du produit amplifié par
comparaison à un marqueur de taille de poids moléculaire dont la taille des différents
fragments est connue et la qualité du fragment amplifié.
3.9 Purification des acides nucléiques
Une étape de purification des acides nucléiques est nécessaire précédant la réaction de
séquence. Cette purification s’effectue sur une membrane de silice. Cette membrane a la
propriété de retenir les acides nucléiques d’une taille au moins égale à 100 paire de bases. Les
autres constituants de la PCR tels que tampon, enzyme, amorces, vont être éliminés par
lavages.
3.10 Principe du séquençage selon la méthode de SANGER
La réaction de séquençage, basée sur la méthode Sanger établie en 1977, a été réalisée avec la
trousse BigDye Terminator v3.1 (Life Technologies).
La réaction de Sanger est une succession de cycle de polymérisation au cours desquels l’ADN
incorpore soit un désoxyribonucléotide (dA, dC, dG et dT) ou un didéxosyribonucléotides
(ddA, ddC, ddG et ddT) marqué par un fluorochrome en fonction du brin matrice par
complémentarité des bases. Chaque ddN est marqué à un fluorochrome différent. Au cours de
la réaction de séquençage, une seule amorce est ajoutée au milieu réactionnel à partir duquel
la synthèse sera initiée. Lorsqu’elle incorpore un désoxyribonucléotide la synthèse continue,
mais lorsqu’elle incorpore un didéxosyribonucléotide, la synthèse s’arrête car le
didésorybonucléotide est dépourvu du groupement hydroxyle qui permet de former la liaison
avec la base suivante. Ce qui permet d’obtenir des fragments de tailles différentes. Au lieu
d’utiliser un gel ultra-résolutif pour différencier les fragments d’une paire de base, la lecture
de l’enchaînement des bases est réalisée par un séquenceur automatique type capillaire qui
permet la détection des quatre fluorochromes utilisés.
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 39
La séquence nucléotidique ainsi obtenue est visualisable à partir d’un éléctrophorégramme
qui est un enchaînement de pics des différents nucléotides représentés par une couleur
différente. Chaque couleur est spécifique d’un des quatre nucléotides A, T, G et C.
3.11 Analyse des séquences nucléotidiques
L’analyse des séquences nucléotidiques fait appel à l’utilisation de logiciels informatiques
simple permettant :
- d’aligner les séquences obtenues avec des séquences de référence disponibles dans les
banques de séquences
- de réaliser des études phylogéniques selon la méthode des distances (Neighbor-
Joining) pour la détermination des génotypes
Ainsi nous avons utilisé les logiciels BioEdit, Chromas, SeqScape, Sequence Navigator,
PHYLIP, Njplot et FigTree respectivement pour la correction, l’alignement et la construction
des arbres phylogéniques.
3.12 Détermination des génotypes du VHB
La détermination du génotype du VHB a consisté à l’amplification d’une partie de la région
RT de la polymérase virale selon la méthode publiée en 2011 par Pallier et coll. Les PCR ont
été réalisées avec la trousse Advantage 2 Polymerase OZYME, utilisant l’appareil Applied
Biosystem 2720 Thermal cycler v2.0 (Applied Biosystems, USA) et les amorces du Tableau
ci-dessous.
Programme d’amplification
95°C pendant 1 min
95°C pendant 30 sec
58°C pendant 30 sec *40
68°C pendant 1 min
70°C pendant 10 min
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 40
Amorces Séquence
GenoB SE 5’-CCCTGCTCGTGTTACAGGGG-3’
GenoB ASE 5’-GTTGCGTCAGCAAACACTTGGCA-3’
GenoB SI 5’-GACTCCTGGTGGACTTCTCTCA-3’
GenoB ASI 5’-GGCATTAAAGCAGGATAACCACATTG-3’
3.13 Détermination des génotypes du VHD
La détermination du génotype du VHD a consisté à l’amplification de la région R0 selon la
méthode publiée en 2001 par Valeria IVANIUSHINA et al., Pour la réalisation de la RT-
PCR, deux mélanges réactionnels ont été faits : un pour la RT et l’autre pour la PCR. Les
amorces utilisées sont présentées dans le tableau ci-dessous.
Programme d’amplification
95°C pendant 5 min
95°C pendant 30 sec
58°C pendant 30 sec *45
72°C pendant 1 min
72°C pendant 10 min.
Amorces Séquence
GenoD S 5’-CATGCCGACCCGAAGAGGAAAG-3’
GenoD AS 5’-GAAGGAAGGCCCTCGAGAACAAGA-3’
3.14 Détermination des génotypes du VHC
La détermination du génotype du VHC a consisté à l’amplification d’une portion de la région
NS5B codant l’ARN polymérase ARN-dépendante selon la méthode publiée en 2006 par
Bronowicki et coll. La transcription inverse et la 1ère PCR ont été réalisés en 1 seule étape
(RT-PCR OneStep). Une deuxième PCR (PCR 2) a été réalisée à partir des produits
d’amplification de la première PCR. Les amorces sont présentées dans le tableau ci-dessous.
- La RT-PCR a été réalisée avec la trousse de chez QIAGEN « OneStep RT-PCR »
utilisant l’appareil Applied Biosystem 2720 Thermal cycler v2.0 (Applied Biosystems,
USA).
- La PCR 2 a été réalisée avec la trousse Advantage 2 Polymerase OZYME utilisant
l’appareil Applied Biosystem 2720 Thermal cycler v2.0.
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 41
Programme d’amplification (RT-PCR)
- 50°C pendant 60 min
- 95°C pendant 15 min
- 95°C pendant 30 sec
- 58°C pendant 30 sec X 35
- 72°C pendant 1 min
- 72°C pendant 10 min
Programme d’amplification (PCR)
95°C pendant 1 min
95°C pendant 30 sec
58°C pendant 30 sec X35
68°C pendant 1 min
68°C pendant 10 min
Amorces Séquence
GenoC SE 5’-TATGAYACCCGCTGYTTTGACTC-3’
GenoC ASE 5’-GCNGARTAYCTVGTCATAGCCTC-3’
GenoC SI 5’-CTGYTTTGACTCMACNGTMAC-3’
GenoC ASI 5’-CATAGCCTCCGTGAAGRCTC-3’
SE: sens externe; ASE: anti-sens externe; Si: sens interne; ASi: anti sens interne
Y: C ou T; V: A, C, ou G; R: A ou G N: A, C, G ou T; M: A ou C.
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 42
RESULTATS
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 43
4. RESULTATS
Parmi les 21 516 individus dépistés à l’aide d’un test de diagnostic rapide (TDR) au cours des
années 2012-2014, 1653 (7,7%) sujets avaient un test positif incluant 200 individus qui
étaient positifs pour le VHC et 1453 pour le VHB. L’ensemble des individus dépistés positifs
pour l’un ou l’autre des virus a été convoqué pour une prise en charge de leur hépatite. Seuls
573 sujets sont venus en consultation. Parmi ces derniers, 516 avaient un TROD positif pour
la détection de l’AgHBs et 62 sujets avaient un TROD positif pour la détection des anticorps
anti-VHC.
4.1 Caractéristiques démographiques de la population
Le tableau II présente les caractéristiques sociodémographiques de la population étudiée. Un
total de 573 patients a été inclus. La moyenne d’âge était de 33,4 ans avec un intervalle de 9 à
71 ans. La répartition par classe d’âge montrait que la majorité des patients (>80%) était âgée
de 15 à 49 ans avec plus de la moitié entre 30 et 49 ans. Comme attendu, la majorité (81%)
des patients était des hommes. L’origine géographique des individus dépistés positifs pour le
VHB et/ou le VHC était originaire de Kara, une région localisée au nord du Togo.
Tableau II: Caractéristiques sociodémographiques de la population d’étude.
Caractéristiques Effectif (N=573)
Sexe (n, %)
Homme 464 (81,0%)
Femme 109 (19,0%)
Age (années)
Moyenne 33,4
Intervalle 9,0-71,0
Répartition par classe d’âge, n (%)
<15 8 (1,4%)
15-29 222 (38,7%)
30-44 270 (47,12%)
45-59 59 (10,29%)
>59 14 (2,44%)
Origine géographique, n (%)
CENTRALE 30 (5,2%)
KARA 336 (58,6%)
MARITIME 94 (16,4%)
PLATEAUX 58 (10,1%)
SAVANE 55 9,7%)
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 44
4.2 Performances des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD)
Les Tableaux IV et V montrent la concordance des résultats pour la détection de l’AgHBs ou
des anticorps anti-VHC à partir de sang capillaire à l’aide de TROD (respectivement, ABON®
HBV et ABON® HCV) par comparaison à une méthode EIA (VITROS HBsAg) à partir de
d’un prélèvement de sang réalisé au pli du coude. Pour la détection de l’AgHBs, 14 (2,4%)
échantillons étaient discordants : 6 patients étaient AgHBs-négatif en EIA avec un TROD
positif et 8 patients étaient AgHBs-positif en EIA avec un TROD négatif (Tableau IV). Parmi
les échantillons sérodiscordants, 6 avaient un ADN du VHB détectable : 1 parmi les EIA
négatifs TROD positifs (2,0 Log UI/mL) et 5 parmi les EIA positifs TROD négatifs (1,3 à 6,5
Log UI/mL).
En ce qui concerne la détection des anticorps anti-VHC, 50 (8,7%) échantillons étaient
discordants : 7 patients étaient séronégatifs en EIA avec un TROD positif et 43 patients
étaient séropositifs en EIA avec un TROD négatif (Tableau V). Parmi les échantillons
sérodiscordants, 4 avaient un ARN détectable : 2 parmi les EIA négatifs TROD positifs
(respectivement, 2,5 et 5,1 Log UI/mL) et 2 parmi les EIA positifs TROD négatifs
(respectivement, 1,1 et 6,6 Log UI/mL). Parmi les patients séropositifs en EIA avec un TROD
négatif, la valeur moyenne signal/seuil de la trousse EIA (VITROS anti-HCV) utilisée pour la
détection des anticorps anti-VHC était de 5,2±7,4 (intervalle des valeurs 1,05-30,1) avec 8
échantillons avec une valeur ≥8. Le CDC (Center for Disease Control and Prevention) a
identifié des valeurs (signal/valeur seuil) pour chacune des trousses sérologiques de détection
des anticorps anti-VHC permettant de prédire à 95% un “vrai“ résultat positif
indépendamment de la prévalence ou des caractéristiques de la population étudiée. Dans le
cas de la trousse VITROS ECi anti-HCV cette valeur était fixée à 8,0.
Tableau III : Performance du test rapide ABON® HBV pour la détection de l’AgHBs par
comparaison à la méthode EIA (VITROS HBsAg)
N=573 EIA (VITROS Eci)
Positif Négatif
ABON®HBV
Positif 510 6
Négatif 8 49
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 45
Tableau IV : Performance du test rapide ABON® HCV pour la détection des anticorps anti-
VHC par comparaison à la méthode EIA (VITROS anti-HCV)
N=573
EIA (VITROS Eci)
Positif Négatif
ABON® HCV
Positif 55 7
Négatif 43 468
4.3 Hépatite B
Les caractéristiques virologiques des patients AgHBs-positif sont présentées dans le Tableau
V. Parmi les 573 patients inclus, 523 (91,3%) étaient AgHBs-positifs (associés à la présence
des anticorps anti-HBc totaux). La majorité des patients (88,3%) avait un ADN du VHB
détectable, seuls un tiers avaient une charge virale supérieure à 2000 UI/mL (i.e ≥3,30 Log
UI/mL). Tous les patients étaient infectés par un génotype E. Le titre de l’AgHBs, mesuré par
une méthode de chimioluminescence automatisée (Architect, Abbott), était en moyenne de
3,70±0,60 Log UI/mL. Le titre de l’AgHBs sérique n’était pas corrélé à l’ADN du VHB
(r=0,023, p=NS) (Figure 13). Néanmoins, si la corrélation était évaluée en fonction du statut
HBe (non évalué dans cette étude), une corrélation positive est probable.
Tableau V : Caractéristiques virologiques des patients AgHBs-positif
Caractéristiques (N=523)
ADN du VHB (Log UI/mL) (moy±DS) 3,30±1,50
ADN du VHB ≥3,30 Log UI/mL, n (%) 164 (31,3%)
ADN du VHB <3,30 Log UI/mL, n (%) 298 (57,0 %)
ADN du VHB <1,20 Log UI/mL 61 (11,7%)
Titre de l’AgHBs (Log UI/mL) (moy±DS) 3,70±0,60
Génotype E, n (%) 148100%)
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 46
Figure 11 : Analyse phylogénique du gène codant la polymérase de 167 souches du VHB
isolées des patients Togolais avec des souches de référence des différents génotypes du VHB
disponibles dans les banques.
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 47
4.4 Hépatite D
Chez les individus AgHBs-positifs, la présence des anticorps anti-HD a été évaluée à l’aide
d’une trousse EIA manuelle Diasorin et Diapro. Parmi les 523 patients AgHBs-positif, 98
(18,7%) patients avaient des anticorps dirigés contre le VHD.
Environ un tiers des individus séropositifs pour le VHD avait un ARN du VHD détectable. La
charge virale moyenne était de 3,40±1,60 Log copies/mL. Le génotype viral a été déterminé
chez 53 des 55 patients ayant un ARN détectable. Tous les sujets sauf 3 (94,3%) étaient
infectés par un génotype 1. Les trois autres patients (5,7%) étaient infectés par un génotype 5.
Tableau VI : Caractéristiques virologiques des patients séropositifs pour le VHD
Caractéristiques (N=55)
ARN du VHD (Log cp/mL) (moy±DS) 3,40±1,60
Génotype (n=53)
Génotype 1 50 (94,3%)
Génotype 5 2 (5,7%)
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 48
Figure 12 : Analyse phylogénique des séquences nucléotidiques de la région R0 du VHD
isolés dans la population Togolaise par comparaison à des séquences de référence disponibles
dans les banques.
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 49
4.5 Hépatite C
Les caractéristiques virologiques des patients positifs pour les anticorps anti-VHC sont
présentées dans le Tableau VII. Parmi les 573 patients inclus, 98 avaient une valeur seuil/ratio
pour la détection des anticorps anti-VHC ≥1 (seuil de positivité défini par le fournisseur de la
trousse). Néanmoins, si l’on considère un ratio de 8 comme permettant de prédire à 95% un
“vrai“ résultat positif indépendamment de la prévalence ou des caractéristiques de la
population étudiée, 62 (10,8%) patients peuvent être considérés comme séropositifs pour le
VHC. Parmi les patients avec un ratio compris entre 1 et 8, tous sauf un avaient un ARN
indétectable. La majorité des patients (83,9%) avait un ARN du VHC détectable avec une
charge virale moyenne de 5,30 Log UI/mL. Une charge virale ≥800 000 UI/mL était observée
chez environ un tiers des patients (Tableau VII).Le génotype viral a été déterminé chez 41
patients des 50 patients ayant un ARN du VHC ≥3 Log UI/mL. Les génotypes 2 et 1
étaient les plus fréquemment isolés et représentaient respectivement, 73,2% et 17,1%. Le
sous-type n’a pu être déterminé chez 20 patients infectés par une souche de génotype 2,
suggérant l’existence d’un nouveau sous-type non décrit dans la littérature. En effet, 20
souches de génotype 2 formaient un groupe monophylétique indépendamment des autres
souches de même génotype avec des valeurs de ré-échantillonnage élevée témoignant de la
robustesse du nœud (Figure 13). Des résultats similaires étaient observés pour certaines
souches de génotype 2 (Figure 13). Le titre de l’antigène de capside (AgC), mesuré par une
méthode de chimioluminescence automatisée (Architect, Abbott), était en moyenne de
3,00±1,00 Log UI/mL. Le titre de l’AgC sérique était positivement corrélé à l’ARN du VHC
(r=0,89, p<0,001) (Figure 16). Aucune différence du titre de l’AgC n’était observée entre les
génotypes du VHC (Figure 13).
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 50
Tableau VII : Caractéristiques virologiques des patients séropositifs pour le VHC
Caractéristiques (N=62)
ARN du VHC (Log UI/mL) (moy±DS) 5,30±1,00
ARN du VHC ≥800 000, n (%) 17 (27,4%)
ARN du VHC<1,10 Log UI/Ml 10 (16,1%)
Titre de l’AgC (Log UI/mL) (moy±DS) 3,00±1,00
Génotype (n=41)
Génotype 1 7 (17,1%)
Génotype 2 30 (73,2%)
Génotype 4 3 (7,3%)
Génotype 6 1 (2,4%)
Figure 13 : Titre de l’antigène de capside du VHC (AgC, Log fmol/L) en fonction des
génotypes 1 (n =6), 2 (n=30) et 4 (n=3).
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 51
Figure 14 : Analyse phylogénique d’une portion du gène NS5B codant l’ARN polymérase
ARN dépendante de 30 souches par comparaison avec des souches de génotype 2 des
différentes sous types disponibles dans les banques.
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 52
4.6 Coïnfections
Le statut sérologique du VIH a été déterminé chez tous les patients à l’aide d’une trousse
ELISA de 4ème génération conformément aux recommandations de la Haute Autorité de Santé
(HAS), après obtention du consentement des patients conformément à la réglementation.
Parmi les 573 individus testés, 20 patients étaient séropositifs pour le VIH incluant 16
séropositifs pour le VHB, 3 patients séropositifs pour le VHC et 1 patient séropositif pour le
VHB et le VHC. Au total, 54 patients étaient coinfectés par le VHB et le VHC. Si l’on
considère un ratio de 8 comme permettant de prédire à 95% un “vrai“ résultat positif
indépendamment de la prévalence ou des caractéristiques de la population étudiée, seuls 18
patients avaient à la fois des anticorps anti-VHC et de l’AgHBs incluant 8 patients triplement
infectés par le VHB, le VHD et le VHC.
Figure 15 : Corrélation des titres de l’AgHBs mesurés par l’automate Architect (Abbott) avec
les valeurs mesurées sur les mêmes échantillons avec la plate-forme de PCR en temps réel
CAP/CTM96 (Roche) chez 462 patients.
Master II BioGeMA 2013-2014 Folly ANYOVI Page 53
Figure 16 : Corrélation des valeurs d’antigène de capside du VHC (AgC) mesurées par
l’automate Architect (Abbott) avec les valeurs mesurées sur les mêmes échantillons avec la
plate-forme de PCR en temps réel m2000 (Abbott) chez 49 patients.
Master II BioGeMa 2013-2014 Folly ANYOVI Page 54
DISCUSSION
Master II BioGeMa 2013-2014 Folly ANYOVI Page 55
5. DISCUSSION
Les hépatites virales B et C sont un problème majeur de santé publique dans le monde et en
particulier en Afrique Sub-saharienne (Escobedo-Melendez et al., 2014). Les complications
liées aux infections chroniques telles que cirrhose, décompensation de la cirrhose et
carcinome hépatocellulaire sont responsables d’un grand nombre de décès dans le monde y
compris au Togo. L’Afrique Sub-saharienne est une région de forte endémicité pour le VHB,
en particulier en Afrique de l’Ouest où la prévalence de l’AgHBs est supérieure à 8% avec
des valeurs pouvant atteindre 25% dans certaines régions (Ott et al., 2012). Peu de données
sur la prévalence des virus de l’hépatite B et C sont disponibles au Togo. Une étude récente
menée au Burkina Faso a montré que la prévalence de l’AgHBs était de 14,5% dans la
population générale quant à celle du VHC, elle était de 1,0% (Tao et al., 2014).
Au cours de 3 campagnes de sensibilisation au dépistage des hépatites virales menées entre
2012 et 2014, plus de 21 000 individus ont été dépistés à l’aide d’un TROD incluant 12 679
pour le VHB et 8 837 pour le VHC. Le nombre de personnes dépistées positives pour
l’AgHBs était de 1453 soit une prévalence estimée voisine de 11,5%. Ces données confirment
la forte prévalence du VHB dans la population générale au Togo. En ce qui concerne le VHC,
le nombre de sujets séropositifs était de 200 soit une prévalence estimée de 2,3%. Là encore
ces données confirment la prévalence élevée du VHC dans la population de l’Afrique Sub-
saharienne et sont en accord avec les résultats de la méta-analyse récemment publiée (Rao et
al., 2015). Bien que les TROD représentent une alternative intéressante pour le dépistage de
l’AgHBs et des anticorps anti-VHC, les performances des tests utilisées peuvent être variables
(Chevaliez et al., 2013). Nos résultats ont montré, à partir des patients dépistés positifs à
l’aide d’un TROD et pour lesquels on disposait d’un prélèvement sanguin, que les
performances cliniques du TROD utilisé pour la détection de l’AgHBs étaient satisfaisantes.
Les performances du TROD utilisé pour la détection des anticorps anti-VHC était moins
bonne avec un grand nombre de résultats discordants. Ces résultats soulignent l’importance de
l’évaluation des performances des tests rapides avant leur utilisation en pratique clinique.
Notre étude a montré que les individus porteurs de l’AgHBs étaient infectés exclusivement
par un génotype E, génotype le plus fréquemment isolé en Afrique. Environ 30% des patients
avaient un ADN du VHB supérieurs ou égal à 2000 UI/mL, les rendant éventuellement
éligibles à un traitement antiviral par analogues nucléos(t)idiques (tenofovir ou entecavir)
après prise en compte d’autres critères tes que l’activité sérique des transaminases et le stade
de fibrose.
Master II BioGeMa 2013-2014 Folly ANYOVI Page 56
Aucune donnée sur l’infection par le VHD n’est disponible au Togo. Des données récentes
ont montré qu’il existait de fortes variations de la prévalence delta dans les différentes régions
de l’Afrique Sub-saharienne (Andernach et al., 2014). Nous montrons pour la première fois
qu’environ 20% des patients AgHBs-positif sont coinfectés par le VHD. Le génotype 1 était
le génotype le plus fréquemment isolé au Togo.
La majorité des sujets ayant des anticorps totaux anti-VHC avait également un ARN du VHC
détectable. Les souches de génotype 2 circulent largement au Togo, comme dans de
nombreuses régions de l’Afrique de l’Ouest. Nos résultats suggèrent l’existence d’un nouveau
sous-type non encore identifié qui aurait émergé à partir d’un ancêtre ayant pour origine
l’Afrique de l’Ouest quelques part entre la Guinée et la Gambie (Purdyetal et al., 2015).
Master II BioGeMa 2013-2014 Folly ANYOVI Page 57
CONCLUSION ET
PERSPECTIVES
Master II BioGeMa 2013-2014 Folly ANYOVI Page 58
6. CONCLUSION
Une prévalence élevée du VHB, VHD et du VHC est observée au Togo justifiant la mise en
place d’un programme de vaccination national contre l’hépatite B (vaccination à la naissance)
dans le cadre de l’Expanded Program for Immunization (EPI) débuté en 2001, afin d’assurer
l’immunisation de tous les enfants âgés de moins d’un an d’une part et de faciliter l’accès au
traitement antiviraux d’autre part. En effet, des traitements très efficaces et bien tolérés sont
désormais disponibles. Malheureusement, ils ne sont généralement pas disponibles en Afrique
excepté pour certaines populations en particulier les sujets coinfectés par le VIH et le VHB
qui bénéficient de la mise à disposition du ténofovir. Les antiviraux directs contre l’hépatite C
ne sont pas encore disponibles du fait d’un coût prohibitif limitant considérablement leur
accès dans les pays à faibles ressources.
Les résultats fournis par cette étude permettent d’envisager les perspectives suivantes :
Séquencer les souches du VHC non sous typable et étudier une recombinaison
génétique entre les variants du VHC ;
Etudier l’implication du VHD dans la progression du VHB chez les patients co-
infectés et surinfectés.
Master II BioGeMa 2013-2014 Folly ANYOVI Page 59
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
Master II BioGeMa 2013-2014 Folly ANYOVI Page 60
7. REFERENCES
Abbas Z, Afzal R. 2013. Life cycle and pathogenesis of hepatitis D virus: A review. World J
Hepatol. 27;5 (12):666-75.
Abbas Z, Abbas M, Abbas S, Shazi L. 2015. Hepatitis D and hepatocellular carcinoma. World
J Hepatol. 18;7 (5):777-86.
Alves C, Branco C, Cunha C. 2013. Hepatitis delta virus: a peculiar virus.
Adv Virol.; 2013: 560105.
Asselah T., MARTINOT M., BOYER N., MARCELLIN P. 2000. Variabilité génétique du
virus de l'hépatite C : implications cliniques. Gastroentérologie clin & bio, 24: 175-184.
Atoom AM, Taylor NG, Russell RS. 2014. The elusive function of the hepatitis C virus p7
protein. Virology. 462-463:377-87
Armstrong JG. 2006.Conformity index (CI) and radiation treatment of lung cancer: in regards
to Chang et al. (Int J Radiat Oncol Biol Phys ;65:1087-1096). Int J Radiat Oncol Biol Phys.
2007 Jul 15;68(4):1272
Bartenschlager R., LOHMANN V. 2000. Replication of hepatitis C virus. J.
Gen.Virol.,81:131–1648.
BRAITSTEIN P., YIP B., MONTESSORI V. 2005. Effect of serostatus for hepatitis C virus
on mortality among antiretrovirally naive HIV-positive patients.CMA. J. 173(2):160-4.
BRUSS V. 2007. Hepatitis B virus morphogenesis. World J Gastroenterol. 13, 65-73
BOUCHARD, M. J. et SCHNEIDER, R. J. 2004. The enigmatic X gene of hepatitis B virus.
J Virol, 78, 12725-34.
Bottero J, Boyd A, Gozlan J, Lemoine M, Carrat F, Collignon A, Boo N, Dhotte P, Varsat B,
Muller G, Cha O, Picard O, Nau J, Campa P, Silbermann B, Bary M, Girard PM, Lacombe K.
2013. Performance of rapid tests for detection of HBsAg and anti-HBsAb in a large cohort,
France. J Hepatol. 58(3):473-8.
Benhenda S, Cougot D, Buendia MA, Neuveut C. 2009. Hepatitis B virus X protein
molecular functions and its role in virus life cycle and pathogenesis. Adv Cancer Res.;103:75-
109.
Candotti D., Temple J., Sarkodie F., and Allain JP. 2013. Frequent Recovery and Broad
Genotype 2 Diversity Characterize Hepatitis C Virus Infection in Ghana, West Africa.
Journal of Virology, 77: 7914-7923.
Chevaliez S, Pawolvsky JM. Dépistage et diagnostic des hépatites B et C. Rev Prat 2005 ; 55 :
615-623.
Master II BioGeMa 2013-2014 Folly ANYOVI Page 61
Chevaliez S, Pawolvsky JM, 2008 Diagnosis and management of chronic viralhepatitis:
Antigens, antibodies and viralgenomes :Vol. 22, No. 6, pp. 1031–1048, 2008
doi:10.1016/j.bpg.2008.11.004Best Practice & Research Clinical Gastroenterology
Chevaliez S, Challine D, Naija H, Luu TC, Laperche S, Nadala L, Allain JP, Lee HH,
Pawlotsky JM. 2014. Performance of a new rapid test for the detection of hepatitis B surface
antigen in various patient populations. J Clin Virol. 59(2):89-93.
Cobb B, Heilek G, Vilchez RA. 2014. Molecular diagnostics in the management of chronic
hepatitis C: key considerations in the era of new antiviral therapies. BMC Infect Dis.;14 Suppl
5:S8.
Choo Q.L., Kuo G., Weiner A. J., Overby L. R., Bradley D. W. et Houghton M. 1989.
Isolation of a cDNA derived from a blood- borne non-A, non-B hepatitis genome. Science,
244, 359–362.
Degos, F. (2005). "Vaccin anti-hépatite B après la réunion de consensus." Gastroenterol Clin
Biol 29: 388-392.
Doré K, Labrecque S, Tardif C, De Koninck P. 2014. FRET-FLIM investigation of PSD95-
NMDA receptor interaction in dendritic spines; control by calpain, CaMKII and Src family
kinase.PLoS One 13; 9(11).
DHUMEAUX Daniel. 2014. Prise en charge des personnes infectées par les virus de
l’hépatite B ou de l’hépatite C. Rapport de recommandations. Pg 126-127:510
Elham Shirvani Dastgerdi , Herbers U, Tacke F. 2012. Molecular and clinical aspects of
hepatitis D virus infections. World J Virol.12;1(3):71-8.
Farci P, Purcell RH. 2000. Clinical significance of hepatitis C virus genotypes and
quasispecies. Semin Liver Dis.;20(1):103-26.
Gawlik K, Gallay PA. 2014. HCV core protein and virus assembly: what we know without
structures. Immunol Res. 60(1):1-10.
Gilbert, r. J.; beales, l.; blond, d.; simon, m. N.; lin, b. Y.; chisari, f. V.; stuart, d. I. &
rowlands, d. J. 2005. Hepatitis B small surface antigen particles are octahedral. Proc Natl
Acad Sci U S A, 102, 14783-8.
Grebely J, Lima VD, Marshall BD, Milloy MJ, DeBeck K, Montaner J, Simo A, Krajden M,
Dore GJ, Kerr T, Wood E. 2014. Declining incidence of hepatitis C virus infection among
people who inject drugs in a Canadian setting, 1996-2012. PLoS One. 4;9(6).
Hatzakis A, Wait S, Bruix J, Buti M, Carballo M, Cavaleri M, Colombo M, Delarocque-
Astagneau E, Dusheiko G, Esmat G, Esteban R, Goldberg D, Gore C, Lok AS, Manns M,
Marcellin P, Papatheodoridis G, Peterle A, Prati D, Piorkowsky N, Rizzetto M, Roudot-
Thoraval F, Soriano V, Thomas HC, Thursz M, Valla D, van Damme P, Veldhuijzen IK,
Wedemeyer H, Wiessing L, Zanetti AR, Janssen HL. 2011. The state of hepatitis B and C in
Europe: report from the hepatitis B and C summit conference. J Viral Hepat. Sep;18 Suppl
1:1-16.
Master II BioGeMa 2013-2014 Folly ANYOVI Page 62
Hepatitis B, C, World Health Organization Department of Communicable Diseases
Surveillance and Response (Soixant-troisième Assemblée Mondiale de la santé A63/15)
(25/03/10).
Hullegie S. J.. 2015. Current knowledge and future perspectives on acute hepatitis C infection
HOWARD C. THOMAS; ANNA S.F. LOK ; STEPHEN A. LOCARNINI ET ARIE J.
ZUCKERMAN. 2014. Viral Hepatitis. ‘’Hepatitis B Virus and other Hepadnaviridae” Set. III,
Chap. 5.
HOWARD C. THOMAS; ANNA S.F. LOK ; STEPHEN A. LOCARNINI ET ARIE J.
ZUCKERMAN. 2014. Viral Hepatitis. ‘’Hepatitis D Virus”.Four Edition. Set.V, Chap. 27.
HOWARD C. THOMAS; ANNA S.F. LOK ; STEPHEN A. LOCARNINI ET ARIE J.
ZUCKERMAN. 2014. Viral Hepatitis. ‘’Clinical Aspects of Viral Liver Disease”. Four
Edition. Set. VII, Chap. 33.
HOWARD C. THOMAS; ANNA S.F. LOK ; STEPHEN A. LOCARNINI ET ARIE J.
ZUCKERMAN. 2014. Viral Hepatitis. ‘Edidemiology and natural history”. Tird Edition,
Chap. 33.
Halfon P., Cartouzou G., Bourlière M. 1997. Les génotypes du virus de l'hépatite C : quels
intérêts en pratique ? Hépato-Gastro, 4:295-303
Kay Alan, Fabien Zoulim. 2007. Hepatitis B virus genetic variability and evolution. Virus
Res, 127, 164-76.
Khodabandehloo M, Roshani D. 2014. Prevalence of hepatitis C virus genotypes in Iranian
patients: a systematic review and meta-analysis.Hepat Mon. 24;14(12).
KRAMVIS Anna, Michael KEW et Guido François. Hepatitis B virus genotypes
LOCARNINI, S. 2004. Molecular virology of hepatitis B virus. Semin Liver Dis, 24 Suppl 1,
3-10.
LE GAL FREDERIC. EMMANUEL GORDIEN DISSOU, AFFOLABI, THOMAS
HANSLIK, CHAKIB ALLOUI, PAUL DENY, ET ELYANNE GAULT. 2005.
Quantification of Hepatitis Delta Virus RNA in Serum by Consensus Real-Time PCR
Indicates Different Patterns of Virological Response to Interferon Therapy in Chronically
Infected Patients. Journal of clinical Microbiology. Vol 43(5): 2363-2369
Lesmana, L.A., N.W.Y. Leung, et al (2006). “Hepatitis B: overview of the burden of
disease in the Asia-Pacific region.” Liver International 26: 3-10.
Liang TJ, Ghany MG. 2013. Current and future therapies for hepatitis C virus infection.
N Engl J Med. 16;368(20):1907-17.
Li HC, Lo SY. 2015. Hepatitis C virus: Virology, diagnosis and treatment.World J Hepatol.
8;7(10):1377-89.
Master II BioGeMa 2013-2014 Folly ANYOVI Page 63
Nassal M. Hepatitis B virus replication: novel roles for virus-host interactions. Intervirology.
1999;42 (2-3):100-16.
Norder H, Couroucé AM, Coursaget P, Echevarria JM, Lee SD, Mushahwar IK, Robertson
BH, Locarnini S, Magnius LO. 2004. Genetic diversity of hepatitis B virus strains derived
worldwide: genotypes, subgenotypes, and HBsAg subtypes. Intervirology.47(6):289-309.
Nehal Hussein , Zekri AR, Abouelhoda M, Alam El-Din HM, Ghamry AA, Amer MA, Sherif
GM, Bahnassy AA. 2014. New insight into HCV E1/E2 region of genotype 4a. Virol J.
30;11:231.
Neumann H, Bode-Kirchhoff A, Madeheim A, Wetzel A. 1998. Toxicity testing of heavy
metals with the Rhizobium-legume symbiosis: High sensitivity to cadmium and arsenic
compounds.Environ Sci Pollut Res Int.;5(1):28-36.
Neuveut C, Wei Y, Buendia MA. 2010. Mechanisms of HBV-related hepatocarcinogenesis. J
Hepatol. 52(4):594-604
Nguyen M.H., et Keeffe E.B. 2005.Prevalence and treatment of hepatitis C virus genotypes
4, 5, and 6. Clin Gastroenterol Hepatol, 3:S97–S101.
MAASOUMY BENJAMIN et HEINER WEDEMEYER. 2012. Natural history of acute and
chronic hepatitis C. Best Practice & Research Clinic Gastroenterology 26, 401-412.
Meffre C, Le Strat Y, Delarocque-Astagneau E, Dubois F, Antona D, Lemasson JM,
Warszawski J, Steinmetz J, Coste D, Meyer JF, Leiser S, Giordanella JP, Gueguen R,
Desenclos JC. 2010. Prevalence of hepatitis B and hepatitis C virus infections in France in
2004: social factors are important predictors after adjusting for known risk factors. J Med
Virol. 82(4):546-55.
Parkin M, Sitas F, Chirenje Z, Stein L, Mqoqi N, Wabinga H. 2006In: Jamison DT, Feachem
RG, Makgoba MW, Bos ER, Baingana FK, Hofman KJ, Rogo KO. Disease and Mortality in
Sub-Saharan Africa. 2nd edition. Washington (DC): World Bank ;Chapter 20
Pascarella S, Negro F. Liver Intl 2011;31:7–21.
Pollicino, T., L. Belloni, G. Raffa, N. Pediconi, G. Squadrito, G. Raimondo and M. Levrero
(2006)."Hepatitis B virus replication is regulated by the acetylation status of hepatitis B virus
cccDNAbound H3 and H4 histones." Gastroenterology 130(3): 823-37.
Piñeiro David et Encarnación Martinez-Salas. 2012. RNA Structural Elements of Hepatitis C
Virus Controlling Viral RNA Translation and the Implications for Viral Pathogenesis
Pol S, Dubois F, et al. Diagnostic et suivi virologiques des hépatites virales (à l'exclusion du
dépistage en cas de dons de sang, d'organes ou de tissus). Agence Nationale d'Accréditation et
d'Evaluation en Santé 2001
Master II BioGeMa 2013-2014 Folly ANYOVI Page 64
Quasdorff M, Protzer U. 2010. Control of hepatitis B virus at the level of transcription. J
Viral Hepat. 17(8):527-36.
Radziwill Gerald,Will Tucker et Heinz Schaller. 1990. ‘’Mutational Analysis of the Hepatitis
B Virus P Gene Product: Domain Structure and RNase H Activity’’. J Virol 64(2) :613-20.
Raimondi S, Roncaglia L, Amaretti A, Leonardi A, Buzzini P, Forti L, Rossi M. 2010. Rapid
method for screening enoate reductase activity in yeasts. J Microbiol Methods. 83(2):106-10.
Simmonds Peter. 2004. Genetic diversity and evolution of hepatitis C virus -15 years on.
Journal of General Virology, 85, 3173-3188.
Schuster C, Isel C, Imbert I, Ehresmann C, Marquet R, Kieny MP. 2002. Secondary structure
of the 3' terminus of hepatitis C virus minus-strand RNA. J Virol. 76(16):8058-68.
Taylor JM, Gudima SO, Chang J,. 2005. Reconstitution in cultured cells of replicating HDV
RNA from pairs of less than full-length RNAs.RNA.11(1):90-8.
Trépo C, Merle P. 2006. Hépatites virales B et C. John Libbey Eurotext. 18 : 246-18.
VAUBOURDOLLE Michel 2007. Infectiologie 396: 396-404.
Wolfram H Gerlich. 2013. Medical virology of hepatitis B: how it began and where we are
now. Virol J. 20;10:239.
Wenhui He, Ren B, Mao F, Jing Z, Li Y, Liu Y, Peng B, Yan H, Qi Y, Sun Y, Guo JT, Sui J,
Wang F, Li W. 2015. Hepatitis D Virus Infection of Mice Expressing Human Sodium
Taurocholate Co-transporting Polypeptide. PLoS Pathog. 22;11(4).
Xia Jiang, Kanda T, Wu S, Nakamoto S, Nakamura M, Sasaki R, Haga Y, Wakita T,
Shirasawa H, Yokosuka O. 2015. Hepatitis C Virus Nonstructural Protein 5A Inhibits
MG132-Induced Apoptosis of Hepatocytes in Line with NF-κB-Nuclear Translocation. PLoS
One. 2;10(7).
Xue-Di Cheng. 2015. 2015. Variation analysis of E1 and E2 in HCV subtypes.Arch
Virol.160(10):2479-82.
Zeba MT, Karou SD, Sagna T, Djigma F, Bisseye C, Ouermi D, Pietra V, Pignatelli S,
Gnoula C, Sia JD, Moret R, Nikiema JB, Simpore J. 2011. HCV prevalence and co-infection
with HIV among pregnant women in Saint Camille Medical Centre, Ouagadougou. Trop Med
Int Health. 16(11):1392-6.
Zoulim, F. (2005). "New insight on hepatitis B virus persistence from the study of
intrahepatic viral cccDNA." J Hepatol 42(3): 302-8.
ZHOU, J. Y.; ZHANG, L.; LI, L.; GU, G. Y.; ZHOU, Y. H. & CHEN, J. H. 2012. High
hepatitis B virus load is associated with hepatocellular carcinomas development in
Chinese chronic hepatitis B patients: a case control study. Virol J, 9, 16.
Master II BioGeMa 2013-2014 Folly ANYOVI Page 65
(2004). Vaccination contre le virus de l'hépatite B et sclérose en plaques : état des lieux. Paris,
AFSSAPS Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé, INSERM « Institut
National de la Santé Et de la Recherche Médicale, ANAES Agence Nationale d’Accréditation
et d’Evaluation en Santé ».
(2003). Réunion de consensus Vaccination contre le virus de l'hépatite B. Paris, ANAES,
INSERM.
Master II BioGeMa 2013-2014 Folly ANYOVI Page 66
8. ANNEXES
A. Principe de la Nested PCR
B. Caractérisation des génotypes du VHB (Région RT de la Pol)
- Mode opératoire
Les deux PCR ont été réalisés avec le kit Advantage 2 Polymerase OZYME et amplifié sur
l’appareil Applied Biosystem 2720 Thermal cycler v2.0 (Applied Biosystems, USA), dans un
volume total de 25µl qui contenait 2.5µl de tampon 10X, 2.5µl de dNTP 25mM, 0.5µl de
chaque amorce (Tableau I) sens et anti-sens (10µM), 0.5µl d’enzyme Advantage, 13.5µl
d’H2O stérile et 5µl d’extrait d’ADN.
C. Caractérisation des génotypes du VHD (Région R0)
- Mode opératoire
Pour la réalisation de la RT-PCR, nous avons effectués deux mix : Mix1 pour la RT et Mix2
pour la PCR. La RT-PCR a été réalisé avec un kit d’Applied Biosystems.
- Le mix1 a été faite dans un volume total de 15µl qui contenait 5µl de DNTP 25mM,
1µl d’amorce RP 0.4pM, 4µl d’H2O stérile et 5µl d’extrait d’ARN.
Programme de dénaturation
100°C pendant 5mn
5’ 5’ 3’ 3’
1er PCR
5’ 3’
5’
3’ 5’ 3’ 5’ 3’
Produits de 1er PCR
3’ 5’
2e couple d’amorces
5’ 3’
1er couple d’amorces
Master II BioGeMa 2013-2014 Folly ANYOVI Page 67
- Le mix2 a été faite dans un volume total 25µl qui contenait le mix1, 5µl de tampon
1X, 2.5µl de DTT 10mM, 0.615µl de RANSin 1U/µl, 0.5µl de RT Superscript
100U/µl et de 1.385 µl d’H2O stérile. Le mix2 est rajouté au mix1 tout temps mettant
le mix1 dans les puits de bloc froid à -20°C. la séquence de l’amorce utilisée.
Les produits PCR ont été soumis à une électrophorèse sur gel d’agarose à 2% (taille attendue
est de : 644 bp) et visualisé sous lumière UV.
D. Caractérisation des génotypes du VHC (Région NS5B)
- Mode opératoire
La RT-PCR de la région NS5B a été réalisé en utilisant la méthode décrite par (Bronowicki et
al 2006). La RT-PCR et le PCR ont été réalisés dans les conditions différentes avec deux Mix
utilisant deux couples d’amorces externes et internes.
- La RT-PCR a été réalisés avec le kit de QIAGEN « OneStep RT-PCR » et amplifié sur
l’appareil Applied Biosystem 2720 Thermal cycler v2.0 (Applied Biosystems, USA),
dans un volume total de 28µl qui contenait 5µl de tampon 5X, 1µl de dNTP, 1.5µl de
chaque amorce NS5B sens externe et anti-sens externe de 10 µM, 1µl d’enzyme mix,
0.1µl de RNAse OUT, 10µl d’H2O qsp 35 µl et 8µl d’ARN.
- Le second PCR a été réalisé avec le kit Advantage 2 Polymerase OZYME et amplifié
sur l’appareil Applied Biosystem 2720 Thermal cycler v2.0 (Applied Biosystems,
USA), dans un volume total de 50µl qui contenait 5µl de tampon Advantage, 5µl de
dNTP 25mM, 1µl de chaque amorce de NS5B sens interne et anti-sens interne de 10
µM, 1µl de polymérase Advantage 2, 32µl d’H2O qsp 20µl et 5µl de produit PCR
onestep.
Préparation du TAE 0,5X (solution tampon Tris/Acétate/EDTA) à partir du TAE
50X : tampon.
Pour ce faire, 10 ml de TAE 50X ont été mélangés avec 1000 ml de l’eau distillée, la solution
obtenue (TAE 0,5X) a été homogénéisée.
Préparation du gel d’agarose 2%
- Deux (02) grammes d’agarose ont été dissous dans 100 ml de TAE 0,5X.
Master II BioGeMa 2013-2014 Folly ANYOVI Page 68
- Une cuisson de la solution obtenue a été réalisée à l’aide d’une micro-onde pendant
quelques minutes.
- ajouter 3 μl de GelRed (0,25µl pour 25ml) au gel puis agité.
- Couler délicatement le gel dans une cuve transparent contenant les peignes en évitant
de faire des bulles, puis laissé à la température du laboratoire pendant 10-15min.
Electrophorèse et Révélation sous la lumière Ultra Violette (UV)
- Le support transparent contenant le gel a été déposé dans la cuve à électrophorèse
contenant du tampon TAE 0,5X de migration.
- Les échantillons ont été déposés sur le gel tout en s’assurant que le tampon de
migration préalablement versé dans la cuve couvre de quelques millimètres le gel.
- Pour ce faire, 2 μl de loading dye ont été mélangés avec 10 μl d’amplifiât par
échantillon et 10µl du mélange sont déposés dans des puits appropriés sur le gel.
- Cinq (05) μl du marqueur de poids moléculaire (Ladder) ont été déposés dans le
premier et le dernier puits.
- Brancher la cuve à 100 volts, et laisser migrer environ 40min
- Le gel a été révélé sous UV, puis photographié grâce à un appareil « GENE
FLASH».
Interprétation des résultats
- La PCR a été considérée positive si l’échantillon présentait une bande
correspondant à la taille du fragment d’ADN attendu (366bp et 344bp). Elle était
négative en absence de bande.
Photographie d’un gel d’agarose montrant l’amplifiât du VHD PM Echantillon
Master II BioGeMa 2013-2014 Folly ANYOVI Page 69
E. Séquençage des acides nucléiques
Photographie d’un éléctrophorégramme de séquençage
F. Purification de l’amplifiât
- Mode opératoire
- Dans des cupules de microplaque PCR, ajouter82µl d’eau distillé stérile à 18µl du produit
PCR, pour obtenir un volume final 100µl ;
- Recouvert la plaque d’un film adhésive, puis centrifuger pendant 15min à 4500trs ;
- Ajouter 20µl d’eau ;
- Vortex pendant 1min avec le film adhésif ;
- Laisser 10 min à la température ambiante ;
- Reprendre l’amplifiât des cupules et les mettre dans l’eppendorf préalablement préparer.
G. Réaction de séquençage de la région Pol du VHB (génotypage)
- Mix senset Mix anti-sens
1,5µl d’amorce sens (SI)et (ASI) anti-sens de 1µM ; 1,5µl de tampon 10X ; 1µl
d’Enzyme (BigDye) ; 5µl d’eau stérile et 1µl du produit purifié le tout dans un
volume réactionnel de 10µl.
Programme d’amplification
96°C pendant 1 min
96°C pendant 10 secX25
58°C pendant 10 sec
60°C pendant 2 min
Master II BioGeMa 2013-2014 Folly ANYOVI Page 70
H. Réaction de séquençage de la région R0 du VHD (génotypage)
- Mix senset Mix anti-sens
3,5µl d’amorce sens et anti-sens (S et AS), tampon 1X ; 2 µl de BigDye ; 9,5µl d’eau
stérile et 4µl du produit purifié dans un volume réactionnel de 18µl.
Programme d’amplification
96°C pendant 1 min
96°C pendant 10 sec
50°C pendant 5 sec *25
60°C pendant 4 min
I. Réaction de séquençage de la région NS5B du VHC (génotypage)
- Mix sens et Mix anti-sens
1,5µl d’amorce sens (SI) et (ASI) anti-sens de 1µM ; 1,5µl de tampon Enzyme 10X ; 1µl
d’Enzyme (BigDye solution) ; 5,5µl d’eau stérile et 0.5µl de l’ampliât purifié le tout
dans un volume réactionnel de 10µl.
Programme d’amplification
96°C pendant 1 min
96°C pendant 10 sec
58°C pendant 10 sec *25
60°C pendant 2 min.
Master II BioGeMa 2013-2014 Folly ANYOVI Page 71