le progressiste n° 2113

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1 euro Le Progressiste Hebdomadaire du PPM - Fondateur : Aimé Césaire Le Progressiste “La chance de la Martinique c’est le travail des Martiniquais” - Aimé CESAIRE Mercredi 06 janvier 2010 - N° 2113 AU SOMMAIRE - L’appel de Serge LETCHIMY (pp.2 et 3) - Identité, Nation, Peuple (pp.5 à 8) - Campagne radio/TV MAP et PPM (p.12) LE 10 (DIX) JANVIER, LE PPM DIT NON ! LE 24 JANVIER, OUI !

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Page 1: Le progressiste n° 2113

1 euro

Le Progressiste

Hebdomadaire du PPM - Fondateur : Aimé Césaire

Le Progressiste

“La chance de la Martiniquec’est le travail des Martiniquais”

- Aimé CESAIRE

Mercredi 06 janvier 2010 - N° 2113

AU SOMMAIRE- L’appel de Serge LETCHIMY (pp.2 et 3)

- Identité, Nation, Peuple (pp.5 à 8)

- Campagne radio/TV MAP et PPM (p.12)

LE 10 (DIX) JANVIER, LE PPM DIT NON ! LE 24 JANVIER, OUI !

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EDITORIAL

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EDITORIAL

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Sous bien des aspects, 2009 auraété une « annus horribilis » : Entreune crise financière mondiale sansprécédent et un mouvement socialet sociétal en février-mars en Marti-nique qui aura ébranlé les fonde-ments dʼune société où le mal-êtreet le mal-développement gangrè-nent lʼinitiative, découragent la vo-lonté entrepreneuriale, dans unsystème qui ne permet pas à

lʼhomme martiniquais de réellementse situer, de véritablement sʼexpri-mer- alors lʼheure est venue dʼac-tionner en responsabilité les leviers,si longtemps retardés, dʼune desti-née que lʼHistoire nous commande.

Le vote du dimanche 10 janvier2010, consultation sur lʼévolutionstatutaire, sera le premier degrédʼune avancée qui devra être réso-lue et digne : nous devons ce jour-là répondre à lʼattente de notrepeuple, à ses intérêts, à ses sou-haits.

Pour cela, nous devons emprunterla voie la plus dégagée, la mieuxbalisée, la plus sécurisée ! Nous nepouvons entraîner notre peupledans lʼaventure dʼun statut quenotre légèreté et notre impéritienʼauront pu lui épargner, auraientpu lui éviter !

Le 10 janvier, voter NON à lʼarti-

cle 74 tel quʼil nous est proposé,

cʼest sʼengager déjà dans laconstruction dʼune Martinique res-ponsable,… autonome et ambi-tieuse. Car, plus que tout, nousaurons besoin dʼambition et de ca-ractère pour affronter les enjeuxque nous devons appréhender :économique, social, environnemen-tal. Faire peuple nous devient uneimpérieuse nécessité. Nous retrou-ver, nous réconcilier avec lʼautremais surtout avec nous-mêmes,gommer nos divergences, abolirnos différences, nous parler, nousentendre, nous écouter…nouscomprendre ! En toute humilité.Fraternellement.

Lʼannée 2010 sera ce que nous au-rons décidé : une ultime chanceque nous donnerons à la Marti-nique et à nous-mêmes !

Serge SOUFFLEUR

POLITIQUE

Le Progressiste - Page 4 - Mercredi 06 janvier 2010

Serge SOUFFLEUR

2009/2010 : D’UNE « ANNUS HORRIBILIS »À UNE « ANNUS RESPONSABILITATIS »

Le PALIMA = 1 seul élu (Noé Malouda, conseiller général) ; un « parti » en quête dʼaudience. 5ʼ22s dʼantenne TVgrâce au Rassemblement des « 74istes ».

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PAROLES CITOYENNES

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« IDENTITÉ, NATION, PEUPLE »La droite et la gauche martiniquaise face à l’Autonomie

Ainsi la consultation du 10janvier, aux dires de cer-tains, opposerait une vi-

sion de droite à un projet degauche. Et parce que le 74 seraitde gauche, tous ceux qui vote-raient contre seraient de droite.De droite, c'est-à-dire à peineMartiniquais. Interrogeons cetteanalyse.

Bien que partisan de la Troi-sième Voie, je nʼai aucun com-mentaire spécial à faire sur le 74ni sur la Constitution française.Mais si le débat porte sur lʼAuto-nomie, la décision de nos Prési-dents de présenter cettequestion à la consultation me faitimmanquablement penser àRaymond Domenech qui, un soirde débâcle de la sélection fran-çaise de football, demanda lamain de sa fiancée en direct surles ondes. La question, en soi,restera du plus haut intérêt, mais–outre que cela avait lʼair dʼunécran de fumée– ce nʼétait ni lelieu ni le moment… Je nʼai pasdécidé du calendrier ni de laquestion, mais suis maître dusens de mon vote et serai seuldans lʼisoloir. Je ne regarderai nià droite, ni à gauche, mais bience bulletin qui invite au rassem-blement, car notre communedestinée ne sʼarrêtera pas au 10janvier 2010. Bulletin de la Troi-

sième Voie, invitant au rassem-blement et au travail pour unenouvelle gouvernance. Car jʼensuis convaincu : lʼAutonomiequʼa voulu Césaire déferlera enmasse dans les rues de Foyalun soir de victoire martiniquaise.Pour lʼheure, les fondationsmanquent, hélas, dʼunité et delyannaj. A commencer par cettecurieuse malformation (malfaçon?) intellectuelle de certains cer-cles pensifs dʼinscrire toute ana-lyse politique locale dans labinarité dʼoppositiondroite/gauche. Ceci est une fai-blesse redondante de la vulgatemarxienne qui sous-tend la pen-sée créole patriotique. En faitquʼest-ce quʼune nation ? Cʼestbasiquement lʼalliance dʼun peu-ple et de ses élites. La penséenationaliste porte en elle-mêmelʼalliance des classes (et cʼestbien ce que rejettent les trots-kystes, autrement plus cohé-rents que nos patriotes rouges).LʼAbbé Sieyès le premier posa lanation comme une totalité pro-ductive excluant la pwofitasyon.Dans « Quʼest ce que le Tiers-Etat ?», à la veille de la Révolu-tion, il présente la réalitéorganique qui produit la richesse(la nation) comme une unité desfermiers, des paysans, des arti-sans, des commerçants, des in-dustriels, des ouvriers, des

fonctionnaires et des grandsclercs de lʼEtat. A lʼexclusion desclasses parasites de lʼaristocra-tie et du clergé qui constituaientles deux premiers états duroyaume. Cʼest ainsi que le sa-crifice des sans-culottes amenala bourgeoisie française réfor-miste au pouvoir. Dorénavant,face aux grands enjeux quʼaf-fronte la communauté, lʼunité na-tionale transcende lescontradictions sociales ; la droiteet la gauche rassemblée repré-sentent lʼensemble de la nation.Ainsi, De Gaulle sʼalliant auxcommunistes pour reconstruirela France. Lʼhistoire des décolo-nisations a amplement alimentécette problématique.

LA CONSCIENCE DʼAPPAR-

TENANCE.

Cʼest quʼen situation coloniale leréel se trame de lʼémergencehistorique de consciences identi-taires culturelles et politiques,confrontées aux valeurs nationa-listes qui légitiment les rapportsavec la métropole coloniale. A laconfrontation des valeurs so-ciales et organisationnelles,sʼest entremêlée une confronta-tion des valeurs culturelles et ci-vilisationnelles. A ce titre, leschéma politique martiniquais dela décolonisation sʼinscrit sur unaxe double, à lʼencontre des af-firmations simplistes des mol-lahs créoles. Cette idée reposesur le constat, étayé par Fanonmais constamment occulté parnos patriotes, quʼen contexte co-lonial le positionnement politiquene peut sʼévaluer sur la seuleéchelle de valeur du choix de so-ciété ; il faut croiser cette réalité

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PAROLES CITOYENNES

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avec une échelle des valeursidentitaires de la consciencedʼappartenance. Ce nʼest pas unsimple axe binaire, manichéenet faux reflet dʼune conjoncturedépassée (les années 50-80),qui peut rendre compte de lacomplexité martiniquaise, maisun plan euclidien à deux axes,en croix, délimitant globalementquatre champs-types dʼinscrip-tion politique possibles :libéral/conservateur assimila-tionniste, libéral/conservateurautonomiste, gauche réformistefrançaise, progressiste/alter-mondialiste nationaliste. Avec,en ordonnée, un choix de so-ciété variant de lʼultralibéralismemondialisé au modèle coréendʼéconomie dirigée, en passantpar toutes les options sociales-démocrates dʼéconomie réguléeou centro-conservatrices (démo-cratie-chrétienne par ex). Et, enabscisse, un panel de positionsidentitaires qui vont de lʼassimi-lation française la plus cocar-dière à lʼindépendance nègre laplus intransigeante. En y posi-tionnant nos hommes politiquesactuels (en confrontant leurspropos à la réalité de leur ges-tion), on obtiendrait très certai-nement un gros nuage centriste,présentant une grande proximitéde vue (les uns et les autresissus des mêmes milieux so-ciaux), avec quelques isolés or-thodoxes de part et dʼautre deslignes de fracture. Le juste milieuexprimant une forme dʼautono-mie modérée et participative, àlʼimage des personnalités repré-sentant le MAP. Cette représen-tation à quatre pôles du champdʼexpression politique permet demesurer lʼinanité intellectuelle delʼanalyse binaire droite/gauche,qui ne peut rendre compte dʼunPierre Petit, dʼun Jean Crusol, nidʼun Max Dufrénot ou de mouve-ments comme DSL ou le Renou-

veau, à juger-voir de la Troi-sième Voie. Contrairement à cequʼaffirment les porte- parole du74, on peut être chef dʼentre-prise, défenseur du capitalismeet de la propriété privée, et au-thentiquement nationaliste mar-tiniquais. La pensée castriste nʼapas le monopole de lʼautochto-nie. Historiquement, et depuis leGaoulé de 1717, ce sont lesbékés qui ont porté la probléma-tique de lʼAutonomie. Seuls leursnobisme de race (apartheid) etle traumatisme historique deSaint Domingue ont empêchéque nos colons, à lʼinstar desWashington et autres Bolivar,nʼassument leur rôle de bour-geoisie nationale. Mais, la natureayant horreur du vide, sansdoute faudrait-il prendre letemps dʼanalyser la contributionnotable des petits patrons et desartisans lors des événements defévrier 2009 (péyi-a sé ta nou).Ayant peu été sollicités par lessyndicalistes du K5F, peut-êtresont-ils effectivement intéressésà une évolution vers lʼautonomiequi leur garantirait un marchédomestique ? Car, en plus dʼêtreun idéal en acte, la nation formeaussi un marché. On peut mêmeen toute logique, comme Roger-Julien Barbe, avoir une visionaméricanisée de lʼindépendanceprojetée.

Mais paradoxalement, sʼil fallaitjauger nos hommes politiques «de gôôôche » sur la réalité éco-nomique et sociale de leurschoix de gestion, on serait sur-pris (sic) de constater combienleurs options sont classiquementlibérales et conservatrices, fon-damentalement différentes desaudaces sociales de Césaire oude Gratiant. En 12 ans de lea-dership régional, quelle mesure« de gauche » a prise AlfredMarie-Jeanne (je veux dire

quelle mesure que nʼaurait priseMichel Renard ou Pierre Petit) ?Je ne sache pas quʼil ait pris po-sition pour une économie collec-tivisée, même sʼil ne semble pasrépugner à une économie diri-gée. En quoi ses analyses re-mettent-elles en cause la naturecapitaliste de lʼorganisation so-ciale martiniquaise ? Quant àClaude Lise, propose-t-il de na-tionaliser les terres ? Propose-t-il de créer une banque pour lesnon-fonctionnaires ? Propose-t-il le non cumul des mandats ? A-t-il fait valider son œcuméniqueAgenda 21 par le peuple ? A-t-ilporté réponse au chômage demasse ? Au Marigot, au Lamen-tin, à Sainte Marie, au Diamantà quoi se mesure une politique «de gauche » ? La perspectivenationale développée à SainteAnne et au Prêcheur exclue-t-elle les acteurs économiques deson projet ? Quʼest ce quʼêtremilitant martiniquais de gaucheau temps de lʼInternet, de lʼéco-nomie virtuelle et du mariagegay ? En vérité, le programmedʼune politique martiniquaise degauche relayant et réactualisantles accords du Morne Rouge de1971 est à entièrement redéfinir.Tout dʼabord au regard de lagrande mobilisation pour le lyan-naj et contre la pwofitasyon !Mais tout aussi bien à la lumièrede la disparition du bloc commu-niste, de lʼémergence de Chavezet du Brésil dans la région, delʼintégration caribéenne, des re-lations avec lʼEurope, du défimondial en matière environne-mentale, et de la crise financièreinternationale (qui a revalidélʼéconomie sociale à la françaiseface au libéralisme mondialisé).Le chantier de nos réponses auxdéfis de la mondialisation libé-rale et financière est vaste et ou-vert. Le pacte électoraliste quiactuellement prétend incarner

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PAROLES CITOYENNES

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cette refondation ne résisterapas au prochain crépuscule deces espérances mal mûries.Pour lʼheure, la pensée degauche ici-dans nʼest quʼunmantra qui cherche à masquerune pratique se limitant à mixerdʼ « humanisme » clientélisteune gestion administrative de lamisère sociale. Les puristes don-neurs de leçons sont décidé-ment peu regardants sur laréalité de lʼattelage quʼils vontpartout cautionnant. La gauchequʼils représentent est plus ban-cale que celle quʼils dénoncent,car elle divise la nation au lieudʼen prendre le leadership. AiméCésaire, pour sa part, nʼa jamaisvoulu dʼune autonomie pour lagauche, mais bien une Autono-mie pour la nation martiniquaise(contre, déjà, la vulgate commu-niste de lʼépoque). La tentativede diaboliser la Troisième Voieen la taxant « de droite » sou-ligne combien les défenseurs du74 sont loin dʼune vision unitairepour le pays. En ces temps de

compétition internationale oùchacun essaie de faire force-en-semble, comment réussir lʼauto-nomie avec 51% de convaincus(dʼailleurs, lʼElysée y souscrira-t-il)?

NOUS SOMMES FAITS DE

MULTI- APPARTENANCES.

Une deuxième confusion quʼilnous faudra élucider est laconfusion française entre « na-tion » et « république », instru-mentalisée à travers le débat surlʼidentité nationale. Sʼil est vraiquʼhistoriquement la France ré-volutionnaire a combattu lesroyautés européennes pour yimposer les « droits de lʼhomme», cʼest bien parce que – demême que lʼEglise ne sauraitêtre à la fois « catholique » et «romaine »– la République estuniverselle bien avant que dʼêtre« française ». En 1737, le cheva-lier de Ramsay déclarait : « Lemonde entier nʼest quʼune Répu-

blique dont chaque nation estune famille, chaque particulierun enfant ». Cʼétait là la concep-tion de Toussaint Louverture ;également celle de Césaire. Lanation française (elle-même faitede différences identitaires étran-glées) en revendiquant son uni-versalité et en sʼengageant danslʼaventure coloniale a ouvert laporte de la République à denombreuses communautés «étrangères » que la citoyennetéindividuellement partagée nʼapas dissoutes. La Républiqueest laïque, donc « éventuelle-ment » multiculturelle. Le pre-mier ministre récemment réélude la Dominique est aussi ci-toyen français. Où est le pro-blème ? Nous sommes faits demulti appartenances, la Francedevra sʼy résoudre. Le Rwanda,actuellement cité en exemplepour sa gouvernance, vientdʼadhérer au Commonwealthtout en restant membre de laFrancophonie. En revendiquantle monopole sur la République(contrat social, moral et juri-dique), les tenants de la « nationfrançaise » refusent de payer leprix de leur histoire, et apparen-tent leur démarche à celles de la« pureté ethnique » et du « droitdu sang » (quʼils ont défenduesen ex Yougoslavie et au Ko-sovo). Cʼest une conception his-toriquement condamnée, et laFrance devra, tôt ou tard, seplier à la Charte Européenne delʼAutonomie Locale, adoptée àStrasbourg en 1985 et que Nico-las Sarkozy a promulguée enmai 2007. Dès 1944, Césaireavait révélé la mécanique in-terne de la destinée autonomistede la Martinique, faite dʼhumilitérésolument lucide et de détermi-nation historique : « La dépen-dance martiniquaise, voulue,calculée, raisonnée autant quesentimentale, ne sera ni sous-

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PAROLES CITOYENNES

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chéance ni déchéance… ».Constitutif du pacte républicaindès ses premiers balbutiements,le peuple martiniquais nʼa jamaisenvisagé dʼassimiler le monde àses propres vues, mais refusede laisser la pwofitasyon dessiècles dʼesclavage et dʼexploi-tation coloniale se solder par untraité où les profiteurs rapatrie-raient leurs capitaux, le laissantà sa fierté nue. Les transferts so-ciaux ne sont pas la faveur dʼunebienveillante générosité, mais unensemble de droits acquis encompensation dʼun crime contrelʼhumanité, droits quʼont fait re-connaître par lʼEtat républicainles luttes de ceux qui ont dé-fendu le peuple (non les légiti-mistes assimilés, si frileuxaujourdʼhui sur ces questions).Partager la citoyenneté du colo-nisateur et les fruits dʼune pros-périté que nous avons contribuéà fonder, en défendant là où ilssont menacés les principes de li-berté, dʼégalité et de fraternité,est la meilleure des réparationspour un peuple issu de lʼescla-vage (ou pire : de lʼesclavitude,comme dirait A. Anselin), car au-cune génération nʼépuisera cettedette, dans lʼattente de Répara-tions internationales. Le peuplemartiniquais tracera sa voie ensʼalliant aux Autres. A conditionque son économie puisse sʼini-tier du Lieu en toute liberté, quelʼégalité ne se résolve pas en «mêmeté », et que la cohérencede sens que propose fraternelle-ment la culture soit préservée.La réalité du monde exige dʼêtrecréatif et humble, car la Marti-nique est un pays archipel. Lefait national martiniquais nʼa pasbesoin dʼun Etat propre poursʼépanouir (je rêve dʼun Etat ca-ribéen, dont nous aurions la dou-ble citoyenneté), mais biendʼune volonté de faire corps-en-semble où les élites consenti-

raient à entendre la réalité dessouffrances du peuple. Plutôtque de se payer de mots, le seulet essentiel devoir est de ne lais-ser personne sur le bord du che-min. Or, voyez combien nosplaces sont jonchées dʼaban-don !

LʼAutonomie martiniquaise pas-sera par un nouveau contrat so-cial impliquant lʼensemble de lasociété ; les progressistes en se-ront le pivot historique. Si être degauche cʼest lutter contre lʼinjus-tice sociale et pour lʼabolition desinégalités dans une perspectivede cogestion participative desinstitutions, alors oui, il existeune droite locale aliénée et fran-çaise, comme il existe une «gauche » départementaliste eteuropéenne. Mais il existe aussiune « droite » nationale martini-quaise et… européenne (dontfont objectivement partie la plu-part des leaders du 74 et denombreux membres du PPM,voire même certains FMP), his-toriquement progressiste dansson effort vers lʼautogestion lo-cale ; comme il existe égalementune gauche nationaliste nonmarxiste, antiproductiviste et an-tiapartheid, qui ne se reconnaîtpas dans le caudillisme, ni dansla manière dont a été géré le vi-rage opportuniste du mouve-ment indépendantiste verslʼautonomie…

73 ? 74 ?

73 ? 74 ? De toute manière leprojet Martinique managé parune gauche rénovée devraconcerner tout le monde ; à lʼex-clusion des profiteurs avérés,car une bourgeoisie nationaledevra sʼaffirmer par des proposi-tions unilatérales fortes en direc-tion du peuple (bien au-delà du

suranné « Tous créoles » de

quelques opportunistes). Entre

renoncement et sectarisme, la

Troisième Voie propose dʼinver-

ser la problématique du bocal et

dʼimposer le fait martiniquais à la

Constitution française (Yes, We

can !). A lʼopposé du one man

show pathétique du désen-

cayeur ankayé, la Troisième

Voie propose de mobiliser la

Martinique pour un sursaut vital.

Elle assume de cheminer par les

termes dʼun agenda fixé par nos

Présidents et le calendrier élec-

toral, au risque de la confusion

entretenue, mais avec respect et

confiance dans la capacité du

peuple à exprimer sa réalité.

Que les démagogues néo auto-

nomistes apaisent leur caca ner-

veux de thé-corossol, ce nʼest

pas Serge Letchimy qui a creusé

la fosse vers laquelle ils sʼavan-

cent ; mais dʼavoir tant de fois

mal parlé, cʼest bel et bien le

peuple qui les couvrira de sa

pure défiance.

Kenjah

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POLITIQUE

Le Progressiste - Page 9 - Mercredi 06 janvier 2010

Ce lundi 4 janvier en soirée, à lʼexRéservoir de Trénelle, siège duPPM, haut-lieu historique dʼun parti-patrimoine : fièvre militante dansune ambiance grave. Intronisé parLaurence LEBEAU, le groupe mu-sical « Migan » installe le rythme etdonne le tempo ; chants profondsportés par des tambours convulséset volcaniques.

Catherine CONCONNE, conseil-lère générale, adjointe au maire deFort-de-France, rappelle à bon es-cient les nécessaires informationspratiques pour cette consultation du10 janvier 2010. Pour la présenta-tion de ses vœux aux militants duParti, son président Serge LET-

CHIMY, député-maire de la Ville ca-pitale, est accueilli par lʼovationnourrie dʼune foule en délire.Lʼhomme (lʼa-t-on assez dit), danssa manière dʼêtre, avec cette sim-plicité qui sied aux âmes bien nées,apparaît, force tranquille, belluaireinspiré, lʼélu des convergences dʼunsyncrétisme qui lʼa choisi :

« Dans un pays qui cherche sonpositionnement politique, quicherche difficilement à se frayer unchemin honorable dans le maquisinextricable de la Constitution qui lerégit, un pays qui veut exister à laface du monde, vous, représen-tants de la presse, garants et rem-parts de la démocratie avec cetteimpartialité, cette objectivité quivous caractérisent, avez unegrande responsabilité ! Votre ap-

port, votre contribution à ce hautdegré de démocratie auquel tousnous aspirons, est sans communemesure. Là-dessus, nous vous fai-sons confiance pour traiter lʼinfor-mation telle quʼelle doit êtretraitée ».

Et dʼentrer dans le vif du sujet : « Ledroit à lʼégalité nʼest pas incompati-ble avec le droit à la différence !Avec un article 74 tel que rédigé, jedéclare le MIM et ses affidés, quiont décrété un moratoire sur leurmot dʼordre dʼindépendance de laMartinique, responsables de lʼen-cayage de ce pays, par la faillite deleur gestion respective. Pourtant,avec nos alliés, nous avons touttenté, tout essayé ; si on avait ac-cepté de nous entendre, de nousécouter (…) Un Schéma reste unschéma, un Agenda reste unagenda ! Les deux ne font pas leprojet dont la Martinique a besoin ».Trente minutes durant, le présidentsʼest évertué par une argumenta-tion solde et structurée, à démon-trer que le choix dʼun article 74dans la précipitation ne répondaitaucunement à lʼattente de notrepeuple : « Rien nʼa réellementchangé depuis 12 ans dans ce

pays ! Aujourdʼhui,le peuple sanc-tionnera ceux qui ont failli et choi-sira ceux qui sont dignes de dirigerce pays (…) Sʼabstenir de tomberdans lʼinjure et lʼinsulte ; rester res-pectueux des uns et des autres et

privilégier le débat dʼidées !

Au soir du 10 janvier, après la vic-toire du NON, nous aurons une res-ponsabilité majeure, celle dedonner un souffle nouveau à cepays, un espoir à ce peuple ! Ceuxqui auront perdu devront respecterle verdict des urnes. Nous ne leurfermons pas la porte, mais nous lesconvions à nous rejoindre pour œu-vrer à la construction de ce paysnôtre. Nous avons besoin de tout lemonde, de tous ceux qui sont réel-lement progressistes et martini-quais.

Alors : MOBILISATION ! Mobilisa-tion pour une élection qui nʼestquʼune consultation. Il est impor-tant, il est indispensable que dèsle 10 janvier 2010 tous les Marti-niquais aillent aux urnes et fas-sent voter NON à lʼarticle 74 telquʼil nous est proposé ! »

Au siège du PPM, ceux qui sontvenus entendre une parole ont en-tendu LA parole ; ceux qui étaientvenus entendre une voix ont en-tendu LA voix ! Désormais, ils peu-vent emprunter la seule…voiE quivaille : celle de la responsabilité etde la dignité au sein de la Répu-blique française.

Serge SOUFFLEUR

S. LETCHIMY

C. CONCONNE

Forte présence des militants

LES VŒUX DU PRESIDENT DU PARTI

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POLITIQUE

Le Progressiste - Page 10 - Mercredi 06 janvier 2010

L’AUTONOMIE PERMETTANT DE CONJUGUERL’ÉGALITE DES DROITS ET LE DROIT À LA DIFFÉRENCE

Une intéressante initiative du Balisier de Ste-Marie

UNE POSITION CLAIRE ET COHÉRENTE

POUR Y PARVENIR, NOUS PROPOSONS UN

PROCESSUS EN 4 ÉTAPES.

1ère étape

Lʼobtention de la collectivité unique le 24 janvier 2010

Nous invitons à voter :

- NON le 10 janvier 2010 à lʼarticle 74 tel que rédigé

- OUI le 24 janvier 2010 pour la création de la col-lectivité unique

2ème étape

Obtenir par le biais de la loi organique régissant lacollectivité unique, le droit à lʼexpérimentation etune habilitation à légiférer sur une période de 6 ans.

3ème étape

Négocier avec lʼEtat la modification de la Constitutionpour un changement de statut, dans le respect delʼégalité des droits et le droit à la différence.

4ème étape

Aboutir à une nouvelle consultation du Peuple Marti-niquais pour le changement du régime politique de laMartinique, garantissant lʼégalité des droits commesocle, et ouvrant des perspectives globales de res-ponsabilité et dʼAutonomie locale.

Les Progressistes et Démocrates continuent le com-bat et sauront créer les conditions nécessaires à unepériode de transition.

Le PPM appelle à une initiative unitaire de toutes lesforces démocratiques et progressistes Martiniquaisesdans un: Mouvement des Autonomistes et des Pro-gressistes.

La responsabilité ne se quémande pas. Elle se

conquiert !

Lʼautonomie ne sʼimprovise pas. Elle se

construit !

Martiniquais, Martiniquaises,

Forts de la confiance que vous nous témoignezpendant cette campagne pour relever les défis dela nouvelle gouvernance de notre Martinique,

Forts de votre capacité à construire lʼavenir et àfédérer vos énergies autour dʼobjectifs et dʼactionspartagés, vous pouvez décider par votre vote, delʼavancée institutionnelle que vous souhaitez. LePPM propose un processus en 4 étapes. Etapesqui tiennent compte de notre identité, de nos va-leurs et de volontés partagées. Ces 4 étapes sontle fruit de nos pratiques communes de Réflexion etde Concertation. Elles ont été éprouvées par lʼin-formation à tous, par un échange des points devue et la vision collective de lʼavenir. Une appré-hension globale de la Martinique en termes dʼ «ESPACE DE VIE ».

Pour donner une cohérence naturelle à cet « ES-PACE DE VIE ».

Pour maintenir la cohésion et lʼégalité des droits,

Pour garantir la convergence des rencontres, desidées, des contributions, des amendements sou-mis à lʼévaluation et à lʼappréciation de tous (élé-ment de base dʼun fonctionnement solidaire etdémocratique), VOTEZ NON ! AU 74 LE 10 JAN-VIER 2010.

« Nous voulons que nos sociétés s’élèvent à undegré supérieur de développement mais d’elles-mêmes, par croissance interne, par nécessité in-térieure, par progrès organique, sans que riend’extérieur ne vienne gauchir cette croissance oul’altérer ou la compromettre » Lettre à MauriceThorez. A.CESAIRE.

ALLEZ VOTER LE 10 JANVIER 2010

FAITES VOTER NON. VOTEZ NON.

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POLITIQUE

Le Progressiste - Page 11 - Mercredi 06 janvier 2010

VOTEZ NON LE 10 JANVIER 2010

Il faut le savoir !

Quʼest-ce que lʼarticle 74 ?

Une coquille vide. « Un pou-

voir sans croute, une mie, une

rognure, une raclure de pou-

voir ». Tragédie du Roi Chris-

tophe. Aimé Césaire

Ce nʼest pas lʼarticle de lʼautono-mie. Le 74 fait disparaître le droità lʼégalité partout où la collecti-vité souhaite exercer des res-ponsabilités. Accepter que lepeuple se prononce sur un chan-gement de statut et quʼil décou-vre par la suite le contenu dʼuneloi organique votée par le Parle-ment, cʼest incontestablementun déni de reconnaissance dudroit des peuples à disposerdʼeux-mêmes. Comme indiquédans le rapport Balladur « Un telchoix comporte pour principaleconséquence que le régimedʼidentité législative nʼest plusgaranti par la constitution elle-même, mais par la Loi orga-nique, ce qui implique que, sʼilsétaient appelés à se prononcersur cette question, les électeurssoient pleinement informés desconséquences de leur choix ».

Lʼégalité des droits est elle

maintenue avec le 74 ? NON.

Lʼégalité des droits cʼest lʼappli-cation de lʼensemble des poli-tiques publiques votées par le

Parlement et mis en œuvre parle gouvernement. 4 domainesprimordiaux :

Principe de lʼintervention delʼétat nʼest pas automatique encas de cyclone.

- La législation du travail ne sʼap-plique pas automatiquement.Voir les ordonnances du 74.1

- Protection sociale et droit à laretraite, dépendant dʼune loi or-ganique qui ne dit pas que les ci-toyens auront automatiquementle même niveau de protectionquʼactuellement.

-Les politiques publiques desanté et dʼaccès aux soins se-ront fragilisées. Aujourdʼhui cʼestla solidarité républicaine qui fi-nance et compense les déficits.

Y-a-t-il des compétences pro-

pres pour favoriser le Déve-

loppement ? NON.

Elles ne sont pas clairementdéfinies par les partisans du 74.Ils sont silencieux sur la fiscalitéet le social. Ex : en prenant lacompétence logement, la col-lectivité de Polynésie ne bénéfi-cie pas de la Ligne BudgétaireUnique.

Le vote des élus au congrès

était-il démocratique ? NON.

Le changement statutaire nousa été imposé sans discussions.Pas de démocratie. Les élussont allés voter sans consulterleurs bases. Le peuple opposela démocratie aux attitudes duprésident de région. Le 74existait déjà en 2003 et pour-tant ce nʼest quʼen décembre2008 quʼon entend parler du74.

Aimé CESAIRE ne lʼa jamaisdemandé. Donc le PPM esttoujours fidèle à sa pensée

Le foncier est-il protégé ?

NON.

Pour protéger nos terres il fautcréer lʼétablissement public fon-cier local (EPFL) prévu depuis8 ans et jamais réalisé. LʼEPFLpermet de préempter sur lavente des terres et dʼassurerles réserves foncières.

Les emplois seront-ils réser-

vés dans le 74 ? NON

Il sʼagit de mesures discrimina-toires qui pourraient se retour-ner contre nous. Elles mettenten péril notre statut de Régionultra périphérique.

DERNIERE MINUTE : Au dernier moment, les « 74istes » ont refusé de participer aux débats contradic-

toires prévus sur les ondes ! Ce nʼest pas de notre fait. Les électeurs apprécieront (La Rédaction)

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CAMPAGNE

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Le Progressiste - Page 12 - Mercredi 06 janvier 2010

COMITÉ DE RÉDACTION :

Daniel COMPERE

Jeannie DARSIERES

Didier LAGUERRE

Laurence LEBEAU

Daniel RENAY

Serge SOUFFLEUR

Victor TISSERAND

Appel du « Progressiste » aux Militants, aux sympathisants, à tous les Démocrates qui luiont toujours fait confiance.

« Le Progressiste », organe du Parti Progressiste Martiniquais, a besoin de l’aide matérielle,intellectuelle de tous les militants, démocrates et sympathisants. Nous les remercions d’en-voyer leurs dons (à l’ordre du PPM), leurs articles et leurs suggestions au siège du PPM :

- Ancien Réservoir de Trénelle - Fort-de-France.

Directeur de la Publication : Daniel COMPERE

18, Allée des Perruches - Rte de l’Union - 97200 Fort-de-France

Téléléphone du siège du PPM : 0596 71 88 01

Site Internet : www.ppm-martinique.fr

Email : [email protected]

N° de CPPAP : 0511 P 11495

Vous souhaitez adhérer au Parti Progressiste Martiniquais ?1. Téléchargez le bulletin d’adhésion :http://www.ppm-martinique.fr/wp-content/uploads/2009/09/Bulletin-dadhésion-2006.pdf2. Complétez-le3. Renvoyez-le à : PPM – Ancien réservoir de Trénelle – 97200 Fort-de-Franceou par Mail à [email protected] le site du PPM :http://www.ppm-martinique.fr

CAMPAGNE DU PPM ET DU MAP SUR RFO

En radio, vers 18h30 après les infos- En TV, vers 20h, après le journal télévisé et la météo.

Lundi 4 janvier : MAP (5 min 22 s)

Mardi 5 janvier : MAP (5 min 22 s)

Mercredi 6 janvier : PPM (5 min 22 s)

Jeudi 7 janvier : PPM (5 min 22 s)

CALENDRIER DES RENCONTRES DU MAP

Mercredi 6 janvier : Réunion publique au « Millenium » du Morne Rouge

Jeudi 7 janvier : Réunion publique au Gros-Morne (CADA)

Vendredi 8 janvier : Réunion publique au Saint-Esprit (salle Fitt-Duval, au Bourg)

Samedi 9 janvier : Clôture de campagne « An la ri-a », devant la permanence du MAP, Bd de Gaulle à Fort-de-France.

Toutes les rencontres sont prévues à 18h30.

GRANDE CARAVANE DE LʼESPOIR :

SAMEDI 9 JANVIER à 8H30 au stade Pierre Aliker avec votre voiture pour sillonner la Martinique

RDV tous les jours au siège à 17h30 pour organiser porte-à-porte et distribution de tracts

Meeting du 4 janvier au PPM

Le lieu des rassemblements Les voeux de S. Letchimy Un siège comble