le progressiste n°2231

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AU SOMMAIRE - L’ACISE, SAMU SOCIAL - ANNIVERSAIRE DE MADIBA (NELSON MANDELA, 94 ANS) - AU CENACLE : « L’IMPÉRATRICE JOSÉ- PHINE…RÉHABILITÉE ? mercredi 18 juillet 2012 - N° 2231 1 € P.10 « Le Progressiste » est disponible en librairies, grandes surfaces et stations-service. Réclamez-le. Sur Radio Sud-Est, le dimanche à 11h30, écoutez nos élus. « Les meilleurs spécialistes des affaires martiniquaises sont les Martiniquais eux-mêmes » (Dr ALIKER) LE SÉNATEUR ANTISTE DÉFEND LES MARINS-PÊCHEURS (PP.2/3) P.11 P.12 sénateur Maurice ANTISTE LA REGION VEUT « BOOSTER » LES PETITES ENTREPRISES (P.8)

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Page 1: Le Progressiste n°2231

AU SOMMAIRE- L’ACISE, SAMU

SOCIAL

- ANNIVERSAIRE DE MADIBA (NELSON

MANDELA, 94 ANS)

- AU CENACLE : « L’IMPÉRATRICE JOSÉ-PHINE…RÉHABILITÉE ?

mercredi 18 juillet 2012 - N° 2231

1 €

P.10

« Le Progressiste » est disponible en librairies, grandes surfaces et stations-service. Réclamez-le.Sur Radio Sud-Est, le dimanche à 11h30, écoutez nos élus.

« Les meilleurs spécialistes des affaires martiniquaises sont les Martiniquais eux-mêmes »(Dr ALIKER)

LE SÉNATEUR ANTISTE DÉFEND LESMARINS-PÊCHEURS (PP.2/3)

P.11

P.12

senateur Maurice ANTISTE

LA REGION VEUT« BOOSTER »LES PETITES ENTREPRISES (P.8)

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ECONOMIE

Monsieur le Président,Messieurs les ministres,Chers collègues,

Notre président de délégation, moncher collègue et ami Serge Lar-cher, a saisi de cette demande dʼundébat le président du Sénat, Jean-Pierre Bel, qui, toujours attentif ànos outre-mer, sʼen est fait le fidèleet efficace interprète auprès duGouvernement. Celui-ci, cohérent avec son enga-gement de valoriser lʼexpression dela représentation nationale, a ac-cepté dʼaccueillir cette initiative sé-natoriale dans le cadre de laprésente session extraordinaire.Un débat dʼorigine sénatoriale enplein cœur dʼune session extraordi-naire, cʼest une première je crois !

Lʼimportance du sujet justifie pleine-ment notre débat en amont des pro-cédures bruxelloises : le calendrierannoncé à ce jour pour la réformede la politique commune de lapêche (PCP) fait état dʼun examenen première lecture à lʼautomne de-vant le Parlement européen ce quinous permettra dès la rentrée –nʼest-ce pas Monsieur le présidentde la délégation à lʼoutre-mer ? –dʼaller à la rencontre des instanceseuropéennes afin de leur présenternotre résolution sur la prise encompte par lʼUnion des réalités dela pêche de nos outre-mer.

Rappelons enfin que, malgré le dé-faut de pouvoir dʼinitiative propre denotre délégation, cette résolution,dans un bel élan dʼenthousiasme etau terme dʼune série dʼauditions quia largement mobilisé, a fait lʼobjetdʼune approbation unanime le31 mai lors de sa présentation (…)

Notre résolution, après avoir étéadoptée sans modification par lescommissions des affaires euro-péennes et des affaires écono-miques, est devenue tacitementrésolution du Sénat le 3 juillet.

Le débat dʼaujourdʼhui permet depointer un certain nombre deconstats et de paradoxes, voire decontradictions préjudiciables à lapêche ultramarine et que nous te-nons à dénoncer.

Quelques constats, tout dʼabord,qui justifient un traitement européenspécifique de la pêche dans nosoutre-mer :1) je céderai tout dʼabord au leitmo-tiv selon lequel, grâce à ses outre-mer, DOM et COM confondus, laFrance dispose de la 2ème surfacemaritime mondiale ;

2) les DOM français sont considé-rablement plus éloignés du mar-ché européen et géographiquement

plus dispersés que les RUP espa-gnoles (les Canaries) et portu-gaises (les Açores et Madère), cequi pose une difficulté accruedʼaccessibilité à ce marché ;

3)  la pêche ultramarine repré-sente une part importante de lapêche nationale : près de 35 % dela flotte artisanale française et 20 %des effectifs de marins-pêcheurs ;4) à lʼexception de la pêche hautu-rière australe, la précieuse pêche àla légine, et de la pêche palangrièredans lʼOcéan indien, la pêche dansles DOM est très essentiellementune pêche côtière réalisée avecdes embarcations de petite tailleet qui occasionne très peu de re-jets. Lʼutilisation de DCP ancréscollectifs (dispositifs fixes deconcentration de poissons) contri-bue même à la régénération desespèces non pélagiques ;

5) les eaux ultramarines, à la dif-férence des eaux européennesproches du continent, regorgentde ressources halieutiques : au-cune espèce nʼy est sous quota àlʼexception de la crevette guyanaisepour laquelle le quota autorisé nʼestpas atteint. La Commission euro-péenne a elle-même reconnu, dansune communication de 2008, que

les ressources halieutiques desRUP étaient riches et relativementpréservées ;

6) la pêche des DOM, par son ca-ractère essentiellement vivrier,joue un rôle économique et so-cial vital : quelle famille nʼa pas sonpêcheur ?

La pêche est donc à la fois unsecteur dʼactivité traditionnel,porteur de sens et de lien socialau-delà de sa fonction stricte-ment économique, et un secteurà fort potentiel de développe-ment, y compris dans le domainede lʼaquaculture.

Encore faut-il lever un certain nom-bre de contraintes et de para-doxes qui entravent cedéveloppement ; or, lʼEurope nesʼouvre que très lentement à la re-connaissance des spécificités ultra-marines  : rappelons que le Livrevert de 2009 ignorait les RUP ! Ainsiles règles européennes en ma-tière de pêche, soit ne trouventpas à sʼappliquer aux RUP fran-çaises (application dès 2015 durendement maximum durable, inter-diction totale des rejets et systèmede concessions de pêche transféra-bles), soit, pire, entrent en contra-diction avec les réalitésultramarines et sont préjudiciablesau développement dʼun secteur clépour nos collectivités. La situationest dʼautant plus cruciale à lʼheurede la crise qui les frappe de pleinfouet, ce qui a suscité lʼinitiative denotre délégation sénatoriale à lʼou-tre-mer. Sa résolution, devenue ré-solution du Sénat, formule doncles préconisations suivantes :1) il faut, dans les règlements rela-tifs tant à la PCP quʼau FEAMP,prévoir des dispositions spéci-fiques aux RUP sur le fondementde lʼarticle 349 du traité de Lis-bonne qui reste très insuffisam-ment invoqué, comme lʼa lui-mêmereconnu le Parlement européendans une résolution du 18 avril der-nier. Ainsi faudrait-il :- rétablir la possibilité dʼoctroyerdes aides à la construction de na-vires dans les RUP car les embar-cations y sont anciennes etvétustes ;

DÉBAT EN SÉANCE PUBLIQUESUR LA POLITIQUE COMMUNE DE LA PÊCHE

Intervention de M. Maurice Antiste12 juillet 2012 (Extraits)

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ECONOMIE

Débat sur la politique commune de la pêche 12 juilletIntervention d'Aline Archimbaud

Prendre en compte des spécificités des Outremers, dans le respect de l'environnement (Extraits)

Monsieur le Président,Monsieur le Ministre,Mes chers collègues,

(…) Membre de la délégation séna-toriale à lʼOutre-Mer, cʼest de la si-tuation spécifique de ces territoiressi souvent oubliés ou négligés queje souhaitais vous entretenir. Car comment pourrions nous parlerde pêche sans nous arrêter surlʼoutre-mer, qui représente je le rap-pelle 96% du domaine océaniquefrançais, le propulsant au deuxièmerang mondial par son ampleur ?Comment passer sous silence la si-tuation spécifique des départe-ments dʼoutre-mer qui représentent2500 navires de pêche contremoins de 5000 en France métropo-litaine, et qui constituent 35% de laflotte artisanale française et 20%des effectifs de marins pêcheurs auniveau national ?

***************Nous le savons, la pêche consti-tue un enjeu économique et so-cial vital pour ces territoires. En Martinique, premier départe-ment de France en matière depêche artisanale, le secteur re-présente environ 3000 emploisdirects et indirects. En Guyane, la pêche est le 3èmesecteur économique. Et son poids en termes de chiffres

dʼaffaires en Guadeloupe estproche de celui des filières de lacanne à sucre ou de la banane.

***************Étant donné le nombre de per-sonnes qui y dépendent directe-ment de la pêche et de ses produitspour se nourrir ou en tirer des reve-nus, je comprends et même par-tage les velléités de mes collèguesultra-marins pour que leurs terri-toires soient exonérés de certainescontraintes que la politique com-mune de la pêche fait peser sur leuréconomie, contraintes parfois simal adaptées à leurs spécificités lo-cales...

***************Il ne faut cependant pas oublier lecaractère indissociable, y compriset surtout dans ces territoires, desquestions écologiques, écono-miques et sociales. En effet, sansgarantie de la ressource halieu-tique, il nʼy aura pas de garantieéconomique ni de garantie socialedu point de vue de lʼemploi.Or on le sait, si les régions et col-lectivités dʼoutre-mer représentent80% de notre biodiversité fran-çaise, ces territoires, pour lʼessen-tiel insulaires, sont également plusfragiles que les autres, et dʼavan-tage exposés aux conséquencesdu changement climatique, aux

risques naturels majeurs et auxconséquences des activités hu-maines.

***************Il faut bien avoir cette réalité à lʼes-prit  : la politique commune de lapêche peut nous paraître contrai-gnante, ce quʼelle est dʼailleurs àjuste titre. Mais il faut avoirconscience quʼelle lʼest beaucoupmoins que les menaces quʼun épui-sement des ressources halieu-tiques font peser à long terme surces économies ultra-marines, si dé-pendantes de la mer. (…) Or au moment où certains ac-teurs locaux revendiquent que lesressources halieutiques seraient enbien meilleur état en outre-merquʼen métropole, plaçant ces terri-toires hors de danger en ce quiconcerne la surpêche, il est de mondevoir dʼappeler à la vigilance.Car lʼétat actuel des connaissancesscientifiques, limité, ne permet mal-heureusement pas à ce jour dʼavoirune vision complète de lʼétat de laressource considérée et des pers-pectives à long terme. LʼIFREMER,institut français de recherche pourlʼexploitation de la mer, est le pre-mier à le déplorer : un certain nom-bre de stocks en outre-mer ne sontpas du tout suivis scientifiquement,alors quʼils font lʼobjet de pêche.

- maintenir les aides aux investis-sements à bord ;- autoriser certaines subventionsau fonctionnement, pour financerles DCP ancrés collectifs par exem-ple, au profit dʼune pêche sélectiveet durable.Il faut également obtenir le main-tien de deux dispositifs existants :le taux dʼintensité dʼaides majoréet le régime de compensationdes surcoûts ou POSEI pêche,dont nous demandons lʼextensiondu bénéfice aux Antilles ;

2) nous demandons également lacréation dʼun comité consultatifrégional spécifique aux RUP : lesacteurs ultramarins du secteur de lapêche disposeraient ainsi dʼun lieudʼexpression pour faire valoir leursspécificités auprès de lʼUnion euro-

péenne ;

3)  nous demandons enfin unemeilleure articulation entre la po-litique commerciale de lʼUnion etses politiques sectorielles, no-tamment la PCP : les accords departenariat économique (APE)conclus par lʼUnion avec les paysvoisins des DOM, loin de favoriserlʼinsertion régionale de ces der-niers, sont dévastateurs pour leurséconomies soumises à descontraintes normatives et des coûtsde production sans commune me-sure. Il faut donc au minimum exi-ger une évaluation systématique etpréventive des effets des accordscommerciaux sur les RUP ;

4)  nous demandons enfin que laproblématique de la pêche illé-

gale, fléau qui dans certaineszones provoquent le pillage de nosressources, soit prise en comptedans la négociation des APE.

Toutes ces demandes, loin dʼêtreexorbitantes, ne sont que la justeprise en compte de réalités troplongtemps ignorées de Bruxelles :lʼacuité de la crise économique etsociale qui frappe nos DOM rendcruciale lʼurgence de leur mise enœuvre ! Nous espérons vivement,Messieurs les ministres, que la ré-solution sénatoriale, expression dela représentation nationale, voussera dʼun précieux appui dans desnégociations que nous savonsâpres.

Je vous remercie.

suite p.7

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AU SENAT

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SIX QUESTIONS ECRITES DE MAURICE ANTISTE

IL EST BON DE LE RAPPELER, L’ACTIVITÉ PARLEMENTAIRE EST À MULTIPLES FACETTES : ASSISTANCE AUX SÉANCES PLÉNIÈRES,AUDITIONS, PARTICIPATION AUX COMMISSIONS AUXQUELLES ON EST INSCRIT, PROPOSITIONS DE LOIS, AMENDEMENTS AUX PRO-JETS DE LOI GOUVERNEMENTAUX, QUESTIONS ORALES AUX MINISTRES EN SÉANCE, QUESTIONS ÉCRITES À CES MÊMES MEMBRESDU GOUVERNEMENT QUI ONT UN DÉLAI (GÉNÉRALEMENT DÉPASSÉ) POUR Y RÉPONDRE.

A LA GARDE DES SCEAUX  :SURPOPULATION CARCERALE

Le sénateur attire lʼattention deChristiane TAUBIRA sur la situa-tion «  désormais explosive  » ducentre pénitentiaire de Ducos : plusde 1.000 détenus pour une capa-cité réelle de 448 places. Dʼoù  :« Les agressions physiques contreles personnels (…) se multiplient(par exemple, on en dénombrequatre entre le 12 décembre 2011et le 9 février 2012. Ces agressionsse produisent aussi entre détenus,du fait de cette promiscuité intoléra-ble et de la vétusté des locaux (…)Dans lʼunité de vie Accueil dʼune ca-pacité de 15 places, on dénombreen moyenne une cinquantaine dedétenus, soit un taux dʼoccupationde 333% (…) La surpopulation (…)oblige les détenus à dormir à mêmele sol sur des matelas  : actuelle-ment, on comptabilise plus de 80matelas au sol ». Et il lui pose troisquestions : « Serait-il envisageableet possible, vu le contexte actuel,de procéder à la construction dʼundeuxième établissement péniten-tiaire (…)  ? Peut-on envisager àcourt terme la construction dʼuneunité hospitalière sécurisée in-terrégionale (UHSI) ? Est-il possi-ble de créer une équipedépartementale dʼintervention etde sécurité ? »

AU MINISTRE DU TRAVAIL  :CONDITIONS A POLE EMPLOI

M. ANTISTE rappelle le mouve-ment de grève de la CDMT en dé-cembre 2011 pour «  lʼarrêt deshumiliations et harcèlements  ». Ilajoute : « (…) Comme pour le chô-mage, le temps partiel subiconcerne essentiellement lesfemmes et les jeunes (respective-ment 14% et 19%) (…) A la com-plexité de la réglementation et à ladiversité des situations des deman-deurs dʼemploi, qui rend le traite-ment des dossiers particulièrementdifficile, sʼajoute la multiplicationdes tâches exigées (…) Le comitédʼhygiène, de sécurité et des condi-

tions de travail (CHSCT) en dé-nonce les conséquences. Il évoquemême «  une situation alarmantepsychosociale des personnels » et« un danger grave pour leur vie etleur santé ». Il demande donc à Mi-chel SAPIN dʼen analyser lescauses et de tenter dʼy remédier.

AU MINISTRE DE LʼEDUCATION :MUTATION POUR RAPPROCHE-MENT

De nombreux enseignants sevoient refuser le rapprochement fa-milial. Ainsi, «  certains nʼhésitentpas à mettre leur carrière entre pa-renthèses, en arrêtant dʼexercerleur profession afin de favoriser leurvie familiale (…) Le système de mu-tation en place (…) est vécucomme injuste, aveugle et autori-taire. (…) Nʼest-il pas contradictoireque le ministère de lʼéducation na-tionale, qui a en charge lʼavenir denos enfants, qui est confrontéchaque jour aux difficultés rencon-trées par les enfants dont les fa-milles sont déchirées, se préoccupesi peu du sort réservé aux enfantsde ses propres fonctionnaires ? ».Aussi souhaite-tʼil que VincentPEILLON révise les barèmes demutation.

2E QUESTION AU MINISTRE DELʼEDUCATION

Le sénateur attire lʼattention du mi-nistre sur la situation précaire desEVS (Emplois de Vie Scolaire),postes dans les écoles, collèges etlycées permettant «  de répondreefficacement aux besoins de lʼéta-blissement (aide aux élèves handi-capés  ; aide à lʼaccueil, à lasurveillance et à lʼencadrement desélèves  ; participation à lʼencadre-ment des sorties scolaires ; aide àlʼanimation des activités culturelles,artistiques ou sportives ; aide à lʼuti-lisation des nouvelles technolo-gies)  ». Il interroge donc V.PEILLON sur le non-renouvelle-ment de ces contrats (…) fortementpréjudiciable dʼune part pour labonne marche logistique e lʼétablis-

sement et dʼautre part du fait queces personnes se retrouverontdans une grande incertitude profes-sionnelle ».

3E QUESTION AU MINISTRE DELʼEDUCATION

M .ANTISTE rappelle que « la faibleproportion des jeunes en alter-nance et en apprentissage dans lesentreprises ne tient aucunement àune insuffisance des sanctions en-courues par les entreprises ne res-pectant pas les quotas établis parla loi, mais surtout à un manqueévident de moyens financiers  (…)En Martinique, eu égard à la situa-tion économique et au marché delʼemploi très difficile, un jeune [quine trouve pas de stage] estcontraint dʼarrêter ses études et de-vient, par la force des choses, unnouveau chômeur. Il souhaite doncsavoir comment le Gouvernemententend assurer la, pérennité finan-cière de ces filières tout en les dé-veloppant ».

4E QUESTION AU MINISTRE DELʼEDUCATION NATIONALE

Sur le dispositif « seconde carrièredes enseignants », le parlemen-taire rappelle la possibilité pour lesenseignants des premier et seconddegrés de se réorienter par déta-chement vers une autre des troisfonctions publiques, sʼils totalisentau moins 15 années dʼenseigne-ment. Ce dispositif favorise la mo-bilité des enseignants à mi-carrièrevers dʼautres administrations. Il de-mande donc au ministre un bilan dudispositif et quelle part du budgetde lʼEducation Nationale y estconsacrée.

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REGION MARTINIQUE

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L’AMBIANCE N’EST PAS AUX VACANCES AU CONSEIL REGIONAL DE LA MARTINIQUE

En dépit d’une période réputée calme, le Conseil régional de la Martinique a adopté des mesuresimportantes lors de la tenue de la dernière réunion de la Commission Permanente du 10 juilletdernier maintenant ainsi un rythme élevé à la conduite des politiques publiques.

FESTIVAL DEL CARIBE

A lʼoccasion de cette séance, le Président du Conseil ré-gional, Serge Letchimy, a tenu à présenter un premierbilan de la participation de la Martinique au Festival delCaribe qui sʼest récemment tenu à Cuba. Il a fait étatdʼune manifestation brillamment réussie à laquelle laMartinique avait été honorée en tant quʼinvitée dʼhon-neur au milieu dʼun parterre remarquable de 21 autrespays de la Caraïbe et de lʼAmérique Latine. La Région quiavait en charge lʼaspect coopération économique decette mission avait tenu à y assurer la participation dʼunecinquantaine de chefs dʼentreprises martiniquais.Pour le Président de la Collectivité, cette opération a étéextrêmement fructueuse et a permis la concrétisation deplusieurs contrats. Il a souligné, en particulier, la remar-quable collaboration qui sʼest renforcée à cette occasiondans le domaine de la pharmacopée et de la bioméde-cine. A cet effet, cette démarche a donné lieu lors de cette com-mission permanente à une participation régionale de155 000 euros à un programme de recherches mené enpartenariat avec la Grande Ile autour des vertus médi-cales remarquables de la fleur dʼhibiscus. Cette opérationest menée par lʼAssociation sur la Recherche des Res-sources naturelles de la Martinique présidée par MaxMonan.Enfin, pour terminer sur ce festival, il a tenu à signalerlʼexcellente tenue dʼun Colloque animé par de presti-gieux intervenants martiniquais parmi lesquels on a pucompter, Gerry Létang, Gilbert Pago, Louis-Félix Ozier-Lafontaine, …

ETUDES SUPERIEURESDepuis lʼadoption du dispositif Aide aux étudiants qui aenfin établi une règle claire pour le soutien des étudiantsmartiniquais, plusieurs centaines de dossiers ont déjà étéexaminés. Lors de cette séance, 98 étudiants se verrontoctroyer un montant global dʼaides de 129 000 eurospour entamer ou poursuivre leurs études supérieures.

DEVELOPPEMENT ECONOMIQUEDans le domaine de lʼagriculture, la politique de redyna-misation de ce secteur souhaitée par le Conseil Régionalporte ses fruits et permet une consommation plus offen-sive des fonds européens (FEADER) dédiés à cette acti-vité. 17 exploitations sont concernées pour la créationou la modernisation de leurs activités. Le montant globalde la participation régionale est de 632 042 euros.17 subventions dʼaide aux entreprises ont également étévalidées et concernent essentiellement des petites entre-prises. Cette catégorie dʼentreprises dites TPE (très pe-tites entreprises) a été particulièrement ciblée dans laréforme dʼaides adoptée il y a quelques mois. Parmi cessoutiens, on note deux dossiers liés à lʼimmobilier dʼen-treprises. En effet, le nouveau train dʼaides prévoit de sou-tenir les premiers mois de location immobilière dans lecadre dʼune nouvelle implantation.Dans le domaine de la pêche, 601 000 euros ont étévotés comme participation régionale aux actions menéespar le Comité Régional des Pêches et Elevages Marins

de la Martinique. Dans ce domaine, le cofinancementFonds Européens (FEP)/ Conseil Régional a permis ledéblocage pour 10 bénéficiaires de 125 735 euros.Enfin, il convient de signaler que conformément aux en-gagements pris sur place lors de son déplacement auport de pêche de Grand Rivière, la Commission perma-nente a autorisé le président à octroyer des aides excep-tionnelles aux pécheurs de la commune. Une enveloppede 35 000 euros a été validée.Pour terminer, un marché dʼétudes a été conclu pour per-mettre la réalisation du suivi de lʼimpact économiqueet social de lʼoctroi de mer à la Martinique.

BATIMENTS ET TRAVAUX PUBLICSAprès plusieurs mois de négociation entre la Ville duFrançois et un propriétaire privé, La Collectivité a conclule délicat dossier du règlement du foncier dans le cadrede la réalisation du Carrefour Quatre Croisées au Fran-çois. Cette négociation conclue à lʼamiable a permisdʼéviter une procédure dʼexpropriation amorcée par lʼan-cienne mandature. Le propriétaire a pu être indemnisépour les pertes dans le cadre de son activité agricole etpourra disposer en échange dʼun terrain constructible né-gocié avec la Ville en échange de sa propriété rendueutile pour la construction de lʼouvrage public.Dans le cadre de la reconstruction du Lycée Schoel-cher, plusieurs avenants à des marchés ont été validéspour permettre lʼavancée de ce chantier majeur (réalisa-tion du lycée de transit et nouvelle construction).

LOGEMENTLa participation de la Région à plusieurs projets de nou-velles constructions de logements HLM a également étéactée. 108 nouveaux logements au Diamant, à Trinitéet au Robert pourront ainsi voir le jour. Lʼapport de la col-lectivité se monte à 284 000 euros.Toujours dans le domaine du logement, la 3ème tranchedʼaide aux foyers relevant des mesures Aide à lʼAmélio-ration de lʼhabitat (AAH) et de Logement Evolutif Social(LES) du Plan de Relance dʼUrgence a été adoptée. 96familles sont concernées pour cette tranche. Pour mé-moire, ces mesures concernent essentiellement des per-sonnes âgées à faibles revenus et des sinistrés ducyclone DEAN. Avec cette dernière tranche, ce sont autotal 1 057 familles qui ont été concernés par cette me-sure exceptionnelle du Plan de Relance 1 dont la moitiédes chantiers sont aujourdʼhui en cours ou terminés.

CULTUREPlusieurs dossiers étaient à lʼordre du jour. Il est à retenirque la Collectivité a accepté lʼachat dʼune œuvre remar-quable de feu Dumas Jean-Joseph, artiste plasticienmartiniquais. Cette œuvre fera lʼobjet dʼun don au lycéequi porte désormais son nom, plus connu sous lʼappella-tion de Lycée Technique.

FORMATION PROFESSIONNELLEComme à chacune de ses séances, la Commission Per-manente de la Région Martinique a validé les aides à laformation professionnelle. 735 981 euros ont été répartisà cette occasion auprès de plus de 350 bénéficiaires.

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LA REGION EN ACTIONOUI, LA REGION SAUVE LES ENTREPRISES !

La (longue) parenthèse des élections nʼa à aucun moment ralenti le rythme de lʼaction engagée par lagouvernance actuelle du Conseil Régional qui, résolument,, avec lʼaval du vote démocratique du peuplemartiniquais souverain en mars 2010, met la Région Martinique en adéquation avec nos politiques pu-bliques. Les hourvaris hystériques de la meute enragée ne pourront aucunement occulter cette réalitétangible de travail, dʼinitiatives et dʼaction. Nous sommes, à la Région, en ordre de marche, affrontant ladure réalité socio-économique, relevant les défis, tous les défis…

Au sortir de la grande grèvesociale de 2009, il a fallugérer une situation de crise et

de récession économique. Situationdifficile sʼil en est ! Nous ceignantles reins comme de vaillants et cou-rageux martiniquais, nous avonsfait preuve dʼhumilité. Notre premierobjectif fut de relancer la machineasphyxiée et sans véritables pers-pectives : rien de tel que la com-mande publique. 34 communesvisitées, 221 chantiers sélection-nés, un marché de 201.532.988euros pour une participation régio-nale à hauteur de 78.021.649 €.9.776.655,30 € ont été versés auxcommunes, sans tenir compte dessensibilités politiques de leursédiles, mais avec comme seul cri-tère lʼétat dʼavancement et la fiabi-lité de leurs projets.Le logement social qui, après lepassage de Dean, avait plongédans des situations précaires denombreuses familles, a bénéficiédʼune enveloppe de 33.238.208 €pour une part régionale de4.714.107 €. La santé, notre santési mal en point avec le CHU qui par-tait en lambeaux, a bénéficié dʼuneprompte aide régionale pour lʼétan-chéité des locaux et la peinture dela structure pour un montant de

7.154.439 €, 100% Région. Lajeunesse, la formation, les chan-tiers dʼinsertion (21) pour 300 bé-néficiaires (1 M€ de part régionale).

Un Plan de Relance I et II qui gé-nère de lʼemploi. Si nous ne lʼavionsfait, ce sont 460 M€ de lʼEtat quiauraient été perdus  ! 122 projetsdes communes et communautés decommunes qui nʼavaient pas vu lejour ; 261 entreprises qui auraientdéposé leur bilan. A ce jour, ce sont2.986 emplois générés dont 656nouveaux.

Et puis, pour avoir de la cohérence,une véritable vision de développe-ment endogène et concerté, il im-portait de voir plus loin et surtoutdʼoser, de créer, dʼinnover. Rien detel quʼun IIe Plan : la Martinique abesoin dʼéléments structurants ; de-puis 20 ans, aucune Zone dʼActivi-tés nʼa été créée. Lʼactuellemajorité régionale a pris le pari dʼencréer 17. 117 hectares dédiés àlʼactivité économique, un pôle tech-nologique à Kerlys, des zones prio-ritairement destinées à laproduction agroalimentaire. Men-tionnons des travaux dʼextension,de réhabilitation et de modernisa-tion des zones existantes (Robert,

Trianon, Cocotte-Ducos). Ce seraaussi une volonté de favoriser lʼat-tractivité du littoral foyalais avecune reprise de la frange urbaine (Tripostal…). 380 M€ seront injectésavec, dans chaque zone, une pépi-nière dʼentreprises.

Le tourisme : 9 sites dans 5 com-munes  : Trinité, Vauclin, AnsesdʼArlet, Trois-Ilets, Diamant. Amé-nagements dʼaires dʼaccueil et depoints de vue. La pêche nʼest pasen reste avec le Centre Caraïbe dela Mer au Robert.Un pôle dʼélevage à Bontemps-La-cour ; à « Vapeur », au François, unpôle agroalimentaire modernisé endonnant la priorité à la productionde lait. La Région aide à reprendrelʼoutil de la SOCOPGEL. Quant àlʼagriculture, pour permettrelʼécoulement de la production, laRégion initie le projet de marché in-terrégional  ; les aides financièressont en place et distribuées.

Les aides sociales- que les « pa-triotes », de manière éhontée, ontfustigées –allant jusquʼà prétendrequʼelles étaient supprimées- la Ré-gion, de manière équitable, les aconfiées aux Municipalités pourrompre avec des pratiques électo-

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LA REGION EN ACTION

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ralistes humiliantes et avilissantes.Les maires sauront faire un usageavisé et honnête de lʼaide qui leur aété octroyée au prorata de leur po-pulation. Nous nʼavons aucun doutelà-dessus. Quant à lʼaide aux étu-diants, elle nʼa pas non plus étésupprimée ; au contraire, elle a étéétendue aux jeunes qui font desétudes sur place ! Cʼest dire !

« La Région en action », cʼest le tra-vail au quotidien dʼélus compétentsqui sʼimpliquent dans des tâches,certes difficiles, mais ô combienexaltantes. Ils travaillent pour notrepays Martinique. Et nous ne pour-rions terminer sans rappeler auxMartiniquais, en cette période dʼhi-vernage que nous abordons, cetteaide aux particuliers pour lʼacquisi-tion de systèmes de récupération

des eaux de pluie. (Pour tout ren-seignement, se rapprocher de Ma-dame Laurence LOUISON au05.96.39.47.79).Alors, « la Région en action », cʼestVan dan wvèl  ! Sa ki pé suiv kasuiv ! Au rendez-vous du faire et ducréer, il y a vraiment place pourtous…

Serge SOUFFLEUR

Écologistes, nous ne partageonsdonc pas lʼoptimisme de certainsconcernant la ressource halieutiqueultra-marine. Et considérons quelʼobjectif pour la pêche en outre-merdoit être double. Il faut dʼune part sʼassurer de ladurabilité de la ressource halieu-tique, qui seule permettra la lon-gévité de lʼactivité économiqueet des emplois en découlant.Mais également dʼautre part inci-ter à ce que les fruits de ces acti-vités de pêche profitent enpriorité aux territoires et aux po-pulations ultra-marines, dans lerespect du développement endo-gène.

***************Comme nos collègues députés eu-ropéens écologistes le préconisent,il sʼagit en fait pour lʼunion euro-péenne de subordonner le paie-ment de ses aides publiques aurespect de normes environne-mentales et sociales, afin de pré-server les stocks et de les gérerde façon à ce quʼils garantissentdes revenus durables, qui profi-tent aux populations locales.Il sʼagirait par exemple de rétablir,en outre-mer, les subventions à laconstruction de navires, pourvusque les nouvelles flottilles ainsiremplacées permettent une réduc-tion de la dépendance énergétiquedes unités de pêche, et la générali-sation dʼengins et de techniques depêche plus soutenables pour lʼéco-système, qui respectent les fondsmarins, les habitats et les espècesqui sʼy trouvent.Il sʼagit également de favoriser lʼap-prentissage et lʼusage des bonnespratiques et dʼencourager les pro-fessionnels qui pêchent de la ma-nière la plus écologique etsocialement responsable. Il seraitpar exemple intéressant dʼinciter àpêcher en qualité plutôt quʼen quan-tité. Car un poisson qui nʼa pas été

abîme lors de sa capture et qui estdébarqué frais a une plus grandevaleur commerciale. Pêcher moinsmais en privilégiant la qualité as-sure ainsi le même revenu, voir unrevenu supérieur que des prisesmassives de produits dégradés.Il nous paraît également importantde nous battre pour les aires ma-rines protégées. Se doter de telsoutils est nécessaire pour favoriserle rétablissement des ressourceshalieutiques.Il est par ailleurs primordial, pour ledéveloppement endogène des ter-ritoires ultra-marins, que les activi-tés de pêche bénéficient auxcommunautés côtières, par exem-ple en y débarquant les prises lo-cales ou en y basant les navires,leur équipage, et leur approvision-nement.Lʼencouragement à la constitutionde coopératives locales permet no-tamment de sʼassurer que le fruit dela pêche bénéficie aux populationslocales, soit en les nourrissant di-rectement, soit en vendant les pro-duits peut-être plus chers surdʼautres marchés, mais avec un bé-néfice direct pour les pêcheurs etleurs familles.La recherche du développementendogène est également indisso-ciable de la lutte contre la pêche il-licite, non déclarée et nonréglementée. Celle-ci est le faitaussi bien de braconniers vénézué-liens et brésiliens présents sur leseaux territoriales guyanaises, quedes 300 pêcheurs non déclarésévoluant dans les eaux réunion-naises et qui déstabilisent le mar-ché local, ou encore desplaisanciers (souvent des pêcheursretraités) qui constituent une pres-sion de pêche sur les ressourcesdu même ordre de grandeur que lapêche professionnelle, et commer-cialisent illégalement une partie deleurs captures « de loisir ».

Enfin, je ne peux me résoudre à ter-miner cette intervention sans unpetit mot pour les pêcheurs victimesdans les Caraïbesde la catastrophe du chlordé-cone. Leurs difficultés sont insuffi-samment prises en compte, toutcomme les conséquences de cepesticide utilisé bien trop longtempsmalgré la connaissance de sa toxi-cité sur lʼenvironnement et la santédes populations.

***************En conclusion, je considère biensûr que mon collègue président dela délégation à lʼOutre-mer SergeLarcher a eu raison dʼattirer lʼatten-tion sur la nécessité pour lʼUnionEuropéenne de prendre en compteles réalités de la pêche des régionspériphériques françaises.Mais je considère également quʼilfaut garder à lʼesprit que la pêchedurable ne doit pas simplementêtre conçue comme unecontrainte, venant brider le déve-loppement de lʼéconomie des ter-ritoires dʼoutre-mer. La pêche durable, cʼest égale-ment et surtout une condition es-sentielle de survie. Surviedʼimmenses populations quinʼont que cette ressource à dis-position. Survie de lʼactivité éco-nomique de ceux qui vivent desproduits de la mer.Cependant, et jʼespère vous enavoir convaincus, il est possiblede concilier cet objectif de dura-bilité avec le développement deséconomies locales, en adaptantles dispositions de la politiquecommune de la pêche pour enrenforcer la cohérence en outre-mer.

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« BOOSTER » LA PETITE ENTREPRISE

La Région Martinique aux côtés des jeunes qui entreprennent

Le Progressiste - Page 8 - mercredi 18 juillet 2012

La Région Martinique consciente duchômage qui touche près de 60%des jeunes martiniquais, mais aussides potentiels talents, porteurs deprojets, lance à compter du 11 juillet2012, le concours "Jeunes entrepre-neurs".

Cet appel à projet ouvert aux jeunesde 16 à 35 ans, vise à accompagnerles jeunes martiniquais en situationde création ou de développement

d'activité, ou souhaitant revenir créerune activité sur le territoire.

Les secteurs d'activités concernéssont l'énergie, le tourisme, la valori-sation de l'environnement, l'entrepre-nariat social et solidaire, lestechnologies de l'information et dunumérique, les activités artistiques etculturelles.

A travers ce concours, la Région Mar-

tinique tient à valoriser, labelliser etfaire aboutir un certain nombre de dé-marches initiées par un jeune ou ungroupe de jeunes, et leur apporterune aide technique, pédagogique etfinancière.

40 projets seront retenus et la datede clôture de dépôt des dossiers estfixée au 1er octobre 2012.

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ECONOMIE

Le Progressiste - Page 9 - mercredi 18 juillet 2012

Outre-mer: Lurel veut s'attaquer aux "causes structurelles" de la vie chère

PARIS, 11 juil. 2012 - Le ministredes Outre-mer Victorin Lurel apromis mercredi devant lʼAssem-blée nationale de sʼattaquer aux«causes structurelles» de la viechère dans les territoires ultra-marins, qui fera lʼobjet dʼunecommunication en conseil desministres le 25 juillet.

«Nous avons quelques urgences,notamment la lutte contre la viechère», a déclaré M. Lurel, annon-çant que le Premier ministre Jean-Marc Ayrault lui avait demandé deprésenter une communication surce sujet le 25 juillet.

«On va sʼattaquer aux causesstructurelles de la vie chère dansles outre-mer: il y a des impositionsde structure, il y a des monopoles,il y a des oligopoles et il y a, hélas,des clientèles», a expliqué M. Lurel,répondant à une question de la dé-

putée de La Réunion Ericka Ba-reigts (PS).

«Il faut sʼy attaquer résolument»,a-t-il ajouté, affirmant que «oui, ily a des secteurs où il faut faire lalumière»: les carburants, le com-merce alimentaire, la télépho-nie, le secteur bancaire etfinancier, les transports aérienet maritime.

Concernant la téléphonie mobile,«on vient dʼobtenir des opérateurs

par accord amiable une diminutionde 17% des prix sur lʼitinérance té-léphonique, il faudra aller beaucoupplus loin, mais cʼest déjà un début»,sʼest-il réjoui.

Il a ajouté quʼil détaillerait son pro-gramme de travail le 14 juillet à lʼoc-casion dʼun déplacement à LaRéunion, où il est attendu à partirde vendredi, avant de poursuivre satournée dans lʼocéan Indien avecune visite à Mayotte dimanche soiret lundi.

«Je passerai le 14 juillet chez vous,cʼest la première fois quʼun ministredu gouvernement passera avecnos compatriotes des outre-mer le14 juillet», a-t-il dit. «Jʼaurai à détail-ler le programme de travail du gou-vernement (..) et je peux vousassurer que vous ne serez pasdéçus», a-t-il promis.

Auditionné à la suite des questionsau gouvernement par la délégationsénatoriale à lʼoutre-mer, VictorinLurel a précisé que «la pierre angu-laire» de la politique serait dʼ»instil-ler une belle dose de concurrence,une concurrence un peu plus libreet moins faussée, dans tous lessecteurs cités».

«Nous allons rendre plus difficilesles exclusivités de produits de dis-tribution et nous allons revoir lesseuils de concentration», a parexemple dit le ministre, félicitantlʼAutorité de la concurrence pour sa«vigilance» sur la situation enoutre-mer.

Au delà de ces changements quidoivent passer par voie législative,M. Lurel a parlé dʼ»actions plusconcrètes pour aider les collectivi-tés» comme leur permettre de«faire des plateformes logistiquescommunes» pour diminuer lescoûts dʼimportation.

Il a aussi mis en avant la nécessitéde pousser le «contre-pouvoir duconsommateur» qui existe peudans les territoires ultramarins.

(NDLR : Cʼest nous qui soulignons)

COMMUNIQUELe député Serge LETCHIMY a été désigné comme rapporteur pour avis du budget « outremer » par la Com-mission des Affaires économiques de lʼAssemblée nationale.

A ce titre, il aura la charge de préparer avec lʼadministrateur des services de lʼAssemblée, chargé de lʼoutre-mer, les auditions des différents ministres concernés.

A cette fin, dans les jours qui viennent, les questionnaires budgétaires préalables à leurs auditions leurs serontadressés pour permettre la bonne tenue des auditions préalables à lʼexamen du budget.

Ce travail constitue une phase importante du débat budgétaire concernant lʼoutre-mer ; cʼest pourquoi plus de60 questionnaires ont déjà été préparés pour être adressés aux différents ministères.

Ce rapport permet en effet dʼavoir une vue plus complète de lʼaction de lʼEtat outre-mer, dans la mesure où lebudget du ministère de lʼoutre-mer ne représente quʼun e faible part de lʼaction de lʼEtat dans les collectivitéssituées outre-mer. Il est une phase importante de vérification de lʼétat dʼexécution des engagements de lʼEtatportés par les différents ministères et un instrument important dʼinformation du Parlement.

Fort de France le 11 juillet 2012

Victorin Lurel (leparisien.fr)

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VILLE-CAPITALE L’ACISE ET LA VILLE DE FORT DE FRANCE

S’UNISSENT POUR LUTTER CONTRE L’ERRANCE …

Le Progressiste - Page 10 - mercredi 18 juillet 2012

Depuis plusieurs mois,lorsque nous circulonsà Fort de France, nous

constatons une recrudes-cence du nombre de per-sonnes qui vivent dans lesrues de la Ville- Capitale. Eneffet, Les Services de la Villeet de lʼACISE (AssociationCitoyenne pour lʼInsertionSolidaire et Economique) ontrépertorié pas moins de 420

à 450 personnes en situation dʼerrance avecune augmentation des populations jeunes, maisaussi des personnes vieillissantes….

Forts de ce constat, et devant cette grande souf-france humaine et la déchéance qui lui est liée,Mercredi 11 juillet, au sixième étage de la Mairie,les Services de la Ville et de lʼACISE ont présentéaux différents partenaires, invités et élus présentsle dispositif de renforcement du Samu Social.Ce dispositif a pour mission principale de maintenirle lien social avec les personnes exclues en leurproposant non seulement :- Une mise à lʼabri,- Des vêtements, - Des collations…

Mais aussi, en les orientant vers les dispositifs so-ciaux et médicaux.

Pourquoi signer une convention avec la Villede Fort de France ?

LʼACISE, dans le cadre de ses missions de SamuSocial, effectuait, avec des moyens humains limi-tés, trois maraudes sur des créneaux horaires res-treints qui ne permettaient pas de véritablementprendre en charge ces publics. Monsieur Ray-mond Saint-Louis-Augustin, Maire de la Ville deFort de France, a donc choisi dʼaccompagner lerenforcement du Samu Social en mettant deuxagents de médiation à disposition par conventionsignée ce même jour.

Lʼéquipe, composée à lʼorigine de trois personnes,va désormais passer à 12 personnes puisquelʼACISE a procédé aussi au recrutement decontrats CAE pour permettre une augmentationdes interventions de proximité afin de repérer etidentifier les personnes en situation dʼerrancepour :- Rétablir le lien social par le dialogue et lʼaccès

aux droits,- Evaluer les situations au travers des entretiens

psychosociaux,- Extraire du milieu pathogène,- Orienter vers le réseau de prise en charge so-

cial et médico- social,- Intégrer dans un espace de stabilisation et

dʼautonomie,- Renouer le lien avec la famille…

Il sʼagit aussi dʼaugmenter de façon significativeles tournées sur le terrain et conduire nos laissés-pour- compte dans le cadre sécurisant de lʼhôtelsocial de la rue Martin Luther King, pour bénéficierdes prestations qui y sont proposées et répondrerapidement aux souffrances et stigmates de la rue(faim, soif, besoin en soins infirmiers, etc...).Ces maraudes auront aussi pour but de faire de laprévention. En effet, grâce à lʼidentification rapidedes personnes vulnérables et fragilisées sʼinstal-lant dans les rues, lʼACISE Samu Social assurerala continuité dʼune prise en charge afin dʼéviter detomber dans lʼerrance pour certains.

Le contexte économique et social étant particuliè-rement difficile, il y avait donc urgence à conforteret développer le service dʼintervention du SamuSocial, lʼACISE a désormais pour cela le soutiende la Ville !!

Claude FORMONTPrésidente de lʼACISE

Mme Claude FORMONT, conseillere municipale de FFce

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POUR SALUER L’ESPOIR

Une voix s’élèveCelle de Nelson Mandela,Une voix faisant peur au silence,Refusant le présent sombre,L’éternité d’une vie honteuse,Le sang, la cruauté, le mensonge des couleurs,Tout ce qu’emporte l’ouragan assoiffé.

Toujours au combat même enchaîné, La force de ses poings a fait lever l’aurore,La lumière sous son regard

S’est écartéeDe l’ombre

Le jourDe la nuit

La terreDu dur acier

Qui toujours se reflète.

Maintenant c’est la victoire,La sienne certes,Mais la grande victoire de tous les NègresQui regardent le soleil avec d’autres yeux,La grande victoire en ces lieuxOù se croisent la mort

La pluieLe vent

Et l’usureLa grande victoireCar Nelson sait que sa terreLui appartiendra,Que l’usurpateur tracassé s’écarteraEt que tous les fruits de la viePousseront dans ses mains.

Et NelsonAvance !

Regardez-le avec son cœur de fleuvePlus grand et plus vaste encore !Regardez-le vivant et indomptable !Il n’est pas seulement un NègreMais tous les Nègres à la fois.Non, il ne suspendra pas la lutte,

L’homme qui a vu tuer ses frères à Soweto,

L’homme impassible entre deux tortures,

L’homme resté tel quel dans cette lumière

Qui depuis toujours l’appelle,

L’homme qui retourne sans tarder

A son devoir de peuple et de courage.

Henri CORBIN

Extrait de « Vivants »

(à paraître)

ANNIVERSAIRE DE MADIBA

POEME EN HOMMAGE A NELSON MANDELA (94 ans)

Le Progressiste - Page 11 - mercredi 18 juillet 2012

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Le Progressiste - Page 12 - mercredi 18 juillet 2012

COMITÉ DE RÉDACTION :Daniel COMPERE

Jeannie DARSIERESDidier LAGUERRELaurence LEBEAU

Serge SOUFFLEURVictor TISSERAND

Danièle VERAYIE

Appel du « Progressiste » aux Militants, aux sympathisants, à tous les Démocrates qui lui ont toujoursfait confiance.« Le Progressiste », organe du Parti Progressiste Martiniquais, a besoin de l’aide matérielle, intellectuelle de tous les militants, démocrates et sympathisants. Nous les remercions d’envoyer leursdons (à l’ordre du PPM), leurs articles et leurs suggestions au siège du PPM : - Ancien Réservoir de Trénelle - Fort-de-France.Directeur de la Publication : Daniel [email protected]éléphone du siège du PPM : 0596 71 88 01Site Internet : www.ppm-martinique.frN° de CPPAP : 0511 P 11495 im

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Vous souhaitez adhérer au Parti Progressiste Martiniquais ?1. Téléchargez le bulletin d’adhésion :http://www.ppm-martinique.fr/wp-content/uploads/2009/09/Bulletin-dadhésion-2006.pdf2. Complétez-le3. Renvoyez-le à : PPM – Ancien réservoir de Trénelle – 97200 Fort-de-Franceou par Mail à [email protected] le site du PPM :http://www.ppm-martinique.fr

41E FESTIVAL CULTUREL

PROGRAMME DES DERNIERS JOURS (sélection)

Au cénacle : La loi Taubira, pourquoi faire ?- Mercredi 18 à 18h30.- Les chants marins- Jeudi 19 : Conférence à 18h30 et- concert à 21h30.- La mazurka AVEC Sully Cally- 18h30.-Au Théâtre Aimé Césaire : Le Misanthrope avec Francis HUSTER et Francis PERRIN- Jeudi 19,vendredi 20 et samedi 21 à 19h30.A lʼEspace Camille Darsières : Master Class avec Francis Huster (vendredi 20 et samedi 21 à11h).

Cérémonie de clôture : Soirée nostalgie auGrand Carbet, vendredi 20 à 19h30.

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Joséphine…réhabilitée ??

Lundi 16 juillet, le Cénacle sʼest révélé trop petit pouraccueillir une foule venue écouter Lyne-RoseBEUZE, conservateur en chef du patrimoine nousentretenir du thème controversé « Joséphine lʼImpé-ratrice, méconnue des martiniquais ». Dans une bril-lante conférence illustrée, lʼoratrice sʼattacha à

montrer que bien des mystères et des contre-vérités demeurent quant au personnage. Lʼîle voisinede Sainte-Lucie ne revendique-t-elle pas le lieu de naissance de Josèphe-Rose Tasher ? Ne sʼap-prête-t-elle pas à célébrer le 23 juin 2013 lʼanniversaire de sa naissance en 1763 ? Etait-elle plus ra-ciste que Napoléon, qui révéla au grand jour ses conceptions lors de la campagne dʼEgypte ? Sonépoux eut-il besoin dʼelle pour « rétablir » lʼesclavage (en fait non aboli en Martinique) alors que lʼundes premiers gestes de Joséphine fut dʼaffranchir sa nourrice et dʼautres esclaves ?Evidemment, on nʼévita pas les questions polémiques : Pourquoi sa statue a-t-elle perdu sa tête ?Va-t-on la lui remettre ? Va-t-on à nouveau la « déplacer » ? Fallait-il « célébrer » un tel personnage ?Mme Beuze fit, ce soir-là, une communication charpentée et documentée dʼhistorienne.

Daniel COMPERE